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 3500 km

 Le départ

Pour le voyage, j'avais entouré les tubes de nos vélos avec des tuyaux isolants très légers et efficaces. De plus, la compagnie aérienne nous a donné des grands cartons. Nous ne rencontrons aucun problème pour le poids lors de l'enregistrement des bagages.

A New York, la récupération de nos vélos est difficile... Les bagagistes sont exténués des jours précédents et les colis qui ne peuvent transiter par les tapis roulants se font attendre.

Nous arrivons à Los Angeles la nuit et nous préférons dormir dans un motel. Le lendemain, nous récupérons les vélos à l'aéroport. Curieusement, ils sont arrivés à côté des cartons et non dedans... Vive les tuyaux !

 

 La côte Pacifique

Après avoir quitté Los Angeles, nous prenons une piste cyclable construite sur la plage de Santa Monica.

Nous avons nos premiers contacts avec les californiens pédalant. Vu l'étendu de Los Angeles, ce n'est pas la région idéale pour faire du vélo. Nous rejoignons la route. Comme souvent aux USA, elle est d'une largeur démesurée. L'équivalent de sept voies... Le trafic est important, mais ce qui surprend au premier abord, c'est la lenteur du flot automobile. Les Américains respectent les limitations. les moteurs tournants à très bas régime, le bruit est peu important. De plus, sur chaque côté de la route, il y a une bande d'urgence qui constitue une excellente piste cyclable. Tout cela fait que pour le cycliste, les routes importantes ne sont pas si dangereuses et fatigantes qu'en France.

 

 Los Padres

Arrivés à Ventura, nous décidons de prendre le cap plein Nord afin de traverser le « Los Padres National Forest ».

Avant de partir en Californie, Doro avait potassé des livres afin de noter les choses intéressantes à voir. Mais aucun itinéraire précis n'avait été défini. Nous pratiquons comme cela depuis des années et nous nous en portons bien. Le voyage se façonne au fur et à mesure au gré des circonstances. Chaque soir, nous avons suffisamment de temps pour étudier la carte (nous finissons par la connaître par cœur !) et définir la suite.

Après avoir quitté la côte, la chaleur devient vite écrasante. Notre organisme, qui a déjà été bousculé par neuf heures de décalage horaire, est soumis à dure épreuve. Une sorte d'angoisse, inconnue auparavant, s'installe en moi : ne jamais pouvoir quitter ces montagnes semi-désertiques. Les cours d'eau complètement asséchés, l'absence d'habitation et de circulation ne sont pas là pour nous rassurer. De plus, notre réserve d'eau (3,5 l) s'épuise rapidement.

Et puis là, sur le bord de la route, une sorte d'auberge... Nous nous y précipitons. Curieux bar américain qui fait plutôt penser à un musée de pionnier. Partout sont accrochés des billets poussiéreux : peut-être des pourboires que les gens laissent ainsi. En tous les cas, il y en a pour plus de 100 dollars ! Les quelques clients ont tous une allure bizarre : on dirait de véritables « marines » avec leur treillis et leurs grosses bottes. Je n'ose pas demander si ce sont des anciens rescapés de la guerre du Vietnam... Nous commandons une boisson puis nous retournons dans la fournaise.

En France, j'avais envie d'aller voir la « vallée de la mort ». Ce jour là, nous avons changé d'avis ! Il aurait fallu faire 700 km dans des régions désertiques pour arriver dans cette vallée : soit dix jours de souffrances sous la canicule. Non, décidément, je ne suis pas sur mon vélo pour en baver.

En quittant « Los Padres » je fais un col en cul de sac. Doro m'attend en bas. Elle a horreur de grimper pour rien. Ce col se nomme le Tejon Pass. Pour y arriver, il faut prendre une route à quatre voies (et deux bandes d'urgence, bien sûr). Mais il faut que je vous dise que les américains ont construit vingt mètres en contrebas une autoroute qui longe ma route ! C'est donc l'équivalent d'une route à douze voies qui mènent à ce col... C'est peut-être un record mondial de la largeur mais c'est sûrement le record mondial de la laideur... Enfin, ça fait toujours un col de plus. Absurdité, quand tu nous tiens !

A l'étape, dans le camping, un américain veut engager la discussion. Beaucoup sont comme lui : amicaux et curieux.

J'ai vu comment il voyage. Il possède un véritable car-camping derrière lequel est accrochée une camionnette. Il a arrimé un bateau dessus...

Pour voyager, il a besoin de 8 tonnes de matériel ; moi 35 kg me suffisent.. Deux conceptions différentes. Lui a besoin de confort. Moi, j'ai besoin de découvertes. Il y a longtemps que j'ai compris que ce n'est pas le confort qui rend heureux : on s'y habitue trop vite !

« I don't speak english ! » je lui dis. Je n'ai pas envie de lui raconter ce que nous faisons. Je ne suis pas marchand de rêves. En fait, je dois être en pleine fringale et la chaleur m'a usé.

 

Nous décidons de nous diriger vers l'Ouest de la Sierra Nevada et le Parc National des Séquoias. Là bas, nous savons qu'il fera moins chaud car la route est à 2000 m. Avant, il nous faut traverser le Sud de la vallée de San Joaquin. Nous avons pris l'autoroute pendant vingt kilomètres. Il le fallait bien, il n'y avait pas d'autres routes ! Dans cette vallée, il y a beaucoup de plantations d'orangers et beaucoup d'immigrés mexicains. Certaines villes sont misérables.

Pour rouler, voici le rythme adopté : lever à l'aube afin de rouler le plus possible le matin puis nous nous arrêtons vers deux heures pour reprendre parfois vers cinq heures.

En abordant les contreforts de la Sierra Nevada, nous faisons étape dans un camping oasis. Le long d'une rivière, une immense pelouse contraste avec un paysage complètement aride et sans aucune végétation. La verdure, pour les californiens est un véritable besoin. Plus il fait sec et plus ils entretiennent avec soin leurs pelouses, leurs golfs, leurs stades et leurs cimetières...

Les campings ont des emplacements immenses. Dans les parcs nationaux, les marcheurs et les cyclo-campeurs sont favorisés : ils payent nettement moins chers (deux dollars par personne au lieu de dix pour l'emplacement). De plus, il y aura toujours une place pour eux, même si le terrain est complet. Sur chaque emplacement, il y a une table en bois et un foyer. C'est bien pratique pour les cyclo-campeurs.

Un détail surprenant, pour nous les français, concerne les toilettes : il n'est pas rare d'en voir sans porte ! Et de toute façon, dans la plupart des cas, le verrou est hors d'usage !

Beaucoup de campings sont perdus en pleine nature. C'est ce qui fait leur charme. Souvent, ils sont en libre service. C'est à dire qu'à l'entrée, on doit glisser dans une enveloppe le montant qui est indiqué sur un panneau. Je crois que les américains le font sans problème. Les français semblent avoir un peu plus de difficultés. Les mentalités ne sont vraiment pas identiques !

 

 Séquoias

Sur la carte, Johnsondale est marqué  en plus gros caractère que les autres dans la Forêt Nationale des Séquoias. Par expérience, nous savons que les villages indiqués en petit ne sont en fait qu'un groupuscule de maisons sans commerce. Fairwiew doit avoir quatre ou cinq habitations, Roads End guère plus. Nous comptons sur Johnsondale pour nous ravitailler dans ce désert humain. Effectivement, ce village à 1500 m d'altitude est plus important : au moins une quarantaine de maisons... Mais elles sont désertes : un village fantôme de bûcherons... Tant pis pour le ravitaillement !

Le lendemain, nous redescendons vers la vallée de San Joaquin et nous retrouvons du même coup la chaleur. A Porteville, nous rentrons dans un supermarché climatisé et nous y restons un bon moment. Ce n'est pas notre habitude ! L'après midi sera torride : 45° à l'ombre, ça vous tue un bonhomme.

Au niveau vestimentaire, cela fait longtemps que nous avons abandonné les tenues souvent criardes des clubs de cyclotourisme. Je porte encore un cuissard et des chaussures. Doro n'a rien de spécifiquement cycliste. Sous le soleil, protection d'abord. Je porte une chemise de coton assez épaisse. Les bras et le dessus des cuisses sont protégés. L'air vient refroidir la poitrine. Je retourne le col pour protéger la nuque.

Les yeux me font mal, j'ai l'impression qu'ils ont doublé de volume. Les voies respiratoires sont très encombrées car elles sont complètement desséchées. Nous sommes en constante fringale d'eau. Nous buvons beaucoup, mais pas encore assez.

Boire de l'eau surchauffée dans les bidons d'acier, ce n'est pas très agréable. Ne parlons pas des bidons en plastique... Doro et moi-même employons une méthode bien connue : mettre le bidon dans un ou deux gants détrempés afin de conserver l'eau fraîche. C'est le principe des réfrigérateurs. Ça marche très bien tant que le gant est mouillé mais le problème dans ces régions c'est de trouver de l'eau ! En Californie, il ne pleut jamais l'été et les ruisseaux sont presque tous à sec.

De plus, les deux jours où nous roulerons dans la vallée de San Joaquin, une vague de chaleur exceptionnelle s'abattra sur la Californie.

 

J'ai compris ce que peuvent ressentir les gens dans le désert quand ils voient se lever le soleil dans un ciel sans nuage. Ils savent que cet astre va les meurtrir tout le long de la journée et qu'ils auront un répit seulement après son coucher.

Au camping, nous nous cachons à l'ombre. J'attends le soir pour monter la tente. Inutile de la brûler au soleil et de faire emmagasiner de la chaleur dans les duvets.

Nous avons hâte de retrouver la fraîcheur dans les hauteurs du Parc National des Séquoias.

 

 Parc National des Séquoias

A partir du lac Kaweah, la route monte pendant cinquante kilomètres pour une dénivellation d'environ 2200 m. Et là haut, le bonheur. Joie d'avoir accompli une bonne journée sportive, soulagement de retrouver une température supportable et émerveillement devant la majesté des séquoias.

Beaucoup d'américains sont venus nous voir dans cette longue montée. Ils étaient curieux et nous posaient des questions. Les cyclo-campeurs californiens n'osent pas encore faire de la montagne. Pour l'instant, ils s'agglutinent sur la côte.

Nous resterons trois jours à Lodgepole. Dans le camping, à chaque emplacement, il y a un coffre blindé pour mettre la nourriture à l'abri des ours bruns qui sont très nombreux dans le parc. Tout autour de la table, il y a des écureuils qui viennent nous prendre les miettes dans la main. Chaque soir, nous avons vu, à une trentaine de mètres de la tente, une biche ou un cerf. La Californie est un pays merveilleux pour sa nature.

Nous sommes à près de 2300 m d'altitude et pourtant nous avons l'impression de ne pas côtoyer la haute montagne. La végétation est essentiellement constitué de résineux d'un vert fadasse.

A Grant Grove, nous rencontrons un groupe de cyclistes français. Des purs produits de la FFCT. (Suis-je un pur produit de Cyclo-Camping International ?). Ils se déplacent en camionnette de motel en motel et font parfois une sortie à vélo. Ce qui est drôle, c'est qu'ils ont essayé de se justifier en me démontrant que la camionnette c'est bien pratique. Du coup, je leur ai parlé de CCI et de son principe d'autonomie ! Si je fais du cyclo-camping, c'est que cela me convient et surtout parce que je n'ai rien trouvé de mieux pour visiter un pays. Il faut de tout pour faire un monde et je respecte ceux qui ont d'autres choix quand ils s'en satisfont.

Le lendemain, deux directions s'offrent à nous : la route de Fresno et sa vallée ou une petite route qui va vers le nord et qui reste dans la Sierra. Nous optons pour la deuxième solution sans savoir qu'elle nous réserverait des surprises.

Cette petite route se transforme très vite en piste. Ca roule bien et nous n'avons pas attendu la venue des mountain-bikes pour faire du muletier (c'est l'ancien qui cause !). Le problème commence à une fourche... A gauche, ça monte ; à droite, ça descend et sur la carte un seul trait... J'opte pour la gauche... et nous montons jusqu'à midi. Nous sommes rattrapés par deux américains qui font du quatro (ces motos à quatre roues) juste au moment où nous arrivons au pied d'une tour de surveillance des incendies. Je leur demande s'ils ont une carte précise de la région. La réponse est négative. Ensemble, nous gravissons les marches de la tour et là, le guetteur me montre la bonne route. Sacré fourche ! Puis, en détaillant un peu mieux la carte, nous découvrons un raccourci possible. « May be », me dit-il. Traduisez : peut-être...

Nous faisons demi-tour puis, quelques kilomètres plus loin, nous prenons « le raccourci ».

On s'en souviendra !

Je déteste faire du vélo dans ces conditions, surtout quand le vélo devient une gêne et ne sert qu'à entraver une marche qui serait quand même pénible. On a l'impression de devenir fou surtout lorsqu'on n'est pas sûr de l'itinéraire. Le cap du chemin indiqué par la boussole ne correspondant pas au plan... Une chose est certaine, on descend. La chaleur est insupportable. Et puis au bout de plusieurs heures, la piste ! Elle est en très mauvais état, ravinée, pleine de cailloux. Une épreuve de plus dans la fournaise. Doro n'en peut plus, moi non plus !

Comble de l'ironie, le camping s'appelle « camp four ». Il n'y a personne. Il est gratuit. Il n'y a pas de robinet. nous allons boire au bord de la rivière puis nous nous baignons. Un peu de naturisme, c'est très bon pour l'équilibre. Nous en profitons pour faire l'amour dans la rivière rien que pour nous venger d'une pareille journée ! Comme quoi, tout malheur a du bon !

Sur la route, il y a heureusement des « fire station » pour nous ravitailler en eau. Le feu est l'une de leur préoccupation principale. Autour de la « station », il y a toujours une magnifique pelouse. Les pompiers sont toujours prêts à nous renseigner et à nous rendre service.

 

 Parc National de Yosemite

Au bout de vingt jours de voyage, nous arrivons à Yosemite. Haut-lieu touristique. Nulle part au monde, on ne trouve des murailles aussi spectaculaires : 1000 m ! Yosemite, c'est une ancienne vallée glaciaire avec des immenses rochers en granit. Yosemite, c'est un décor grandiose, poli et bien découpé.

Jamais je n'ai autant vu de mountain-bikes (VTT pour les français) accrochés à des voitures... Toutes les familles en ont au moins un. Dans la vallée de Yosemite, il y a des pistes cyclables. Il est de bon ton de faire sa petite promenade dans la journée. C'est mieux que rien, mais il n'y a pas besoin d'un VTT pour faire ça !

Il y a aussi beaucoup de campings. Nous avons élu domicile dans un endroit, à l'écart, réservé aux marcheurs.

Deux québécoises arrivent en même temps que nous. Elles finissent une randonnée de dix jours dans la Sierra. Depuis notre voyage au Québec en 82, nous sommes un peu amoureux de cette province et surtout de ses habitants.

Le soir, Marianne et son amie fêtent avec nous la fin de leur périple. Elles nous font goûter un vin blanc californien. Moi qui n'y connait rien, je le trouve bon !

Et puis on discute beaucoup. J'aime bien quand on est quatre. Je suis à l'aise. Tout le monde participe. En plus grand nombre, c'est la foire. Les grandes gueules prennent le dessus même si elles n'ont rien à dire...

Les filles nous racontent leur randonnée. Aujourd'hui, elles n'avaient rien mangé parce que la nuit précédente les ours bruns avaient dévalisé leurs provisions. Elles avaient pourtant bien attaché leur sac selon les règles (pendu à une corde, à une certaine distance du sol et du tronc) mais les animaux avaient réussi à casser la branche en montant à plusieurs dessus ! « Ils ont été gentils » dit Marianne « car ils nous ont laissé deux sachets de thé et les emballages ! »

Bien sûr la  discussion tourne aussi autour de la Californie. Elles ont un peu le mépris des américains qui ont besoin de leur voiture pour aller aux toilettes dans les campings. De nos jours, beaucoup ne savent plus se servir de leurs corps. Tant pis pour eux !

Deux jours après Yosemite, nous arrivons au Tioga Pass (3036 m). Nous avons déjà passé plus de cinquante +2000 dans notre carrière mais c'est le premier +3000. C'est dire si nous sommes heureux. Mais, c'est surtout parce qu'il est magnifique que notre joie est intense. Et puis, nous commencions à en avoir assez de rouler entre 0 et 2300 m sans passer un col. Nous avions l'impression d'être volé !

Au col du Tioga, c'est un paysage grandiose qui nous attend. Le contraste entre le versant Est et Ouest est saisissant. Les montagnes sont si abruptes que cela nous en coupe le souffle. Les couleurs sont belles, comme c'est si souvent le cas en Californie. En effet, dans ce pays, l'humidité relative est très faible et il n'y a donc pas de brume de chaleur. A partir de dix-huit heures, le soleil devient rasant et chaque soir c'est merveilleux. Un régal pour les yeux et pour mon appareil photo !

En pleine nuit, Doro me réveille. « Il y a des bêtes, dehors ». Le récit des québécoises avait impressionné ma femme. Mal réveillé, je sors de la tente et j'écarquille les yeux. En effet, il y a des animaux mais ils sont bien trop petits pour être des ours. C'est une famille de ratons-laveurs. La mère et les deux petits ont grimpé à l'arbre en me voyant. Ils ne sont pas très à l'aise. Le père reste en bas pour les protéger. Je ne bouge pas pour ne pas les effrayer et surtout pour que le mâle ne m'attaque pas : c'est un animal dangereux. Un peu plus tard, tout ce petit monde s'enfuira pour aller sur un autre emplacement voir s'il n'y a rien à manger.

Vive le camping dans ces conditions ! Un vrai contact avec la nature. Je déteste ces villages de tentes des bords de mer européens où tous les gens sont entassés. Les campings aux « Dupont Lajoie », non merci, pas pour moi !

 

 Mono Lake

Le lendemain, nous découvrons « Mono Lake ». C'est une ancienne mer. Ses îles servent de refuge à 90 % des mouettes de Californie. Mais voilà, les ingénieurs ont détourné les affluents de ce lac pour approvisionner les habitants de Los Angeles. Le niveau du lac a baissé et la concentration en sel a fortement augmenté tuant beaucoup de crevettes, l'aliment essentiel des mouettes. Encore un exemple de la destruction de l'équilibre de la nature par l'homme.

C'est le sel qui rend ce lac si étrange et si magnifique. Je suis envoûté !

Depuis Yosemite, il fait bon vivre en Californie. La route oscille entre 1000 et 3000 m. Les paysages changent tous les jours. On passe régulièrement des cols à +2000 : c'est bon pour la collection !

Et nous continuons notre progression vers le Nord à travers la Sierra Nevada.

 

A la sortie d'un village, nous observons, à la pompe à essence, plus de cinquante motards de la police californienne. Impressionnant !

Pendant notre voyage, nous avons vu beaucoup de motos. Mais pas plus qu'en Italie ou en Suisse. Par contre leur manière de conduire n'est pas la même qu'en Europe. Ils roulent à la même allure que les voitures et chose qui est inconcevable pour nous, ils font la queue dans un embouteillage. Ils ne cherchent même pas à doubler !

On trouve de tout comme motard :

Il y a le buveur de bière, chevelu, sale, mal rasé avec une veste en cuir et plein de choses dessus et qui visiblement ne cherche pas à plaire au bien pensant. Celui là chevauche obligatoirement une moto américaine au nom commençant par un H... et roule de préférence en groupe.

Il y a le bon père de famille tout à fait comme il faut. Celui là roule sur une moto japonaise commençant par un H... avec une énorme remorque derrière et tout le confort possible et imaginable.

Entre ces deux extrêmes, les points communs sont pourtant nombreux. ils sont sur deux roues, avec un moteur entre les jambes et plein de chrome partout. Finalement, la différence, c'est surtout au niveau du bruit que font les deux motos !

 

 Lake Tahoe

Ce lac à 2000 m est le rendez-vous de beaucoup de touristes de San Francisco et de Sacramento. A l'Est du lac, il y a le Nevada et ses casinos (les jeux sont interdits en Californie), à l'Ouest, c'est la nature. Nous allons à l'Ouest !

Le camping près du lac est complet. Je propose à Dorothée de nous installer sur un emplacement déjà occupé. Ils sont tellement immenses. J'en choisis un où il y a une petite tente et deux vélos. Les occupants ne sont pas là. Je monte la tente à une quinzaine de mètres de l'autre tente. Et puis nous allons sur la plage pour nous reposer. L'eau est d'une pureté exceptionnelle. Plus tard, nous revenons à la tente pour manger : toujours personne. Comme souvent le soir, nous allons nous promener. L'éclairage est une fois de plus extraordinaire.

Nous revenons à la tombée de la nuit et je m'aperçois que les deux filles ont changé leur tente de place. Elle est maintenant à vingt cinq mètres de la nôtre. Ce n'est pas bon signe.

J'arrive avec un grand sourire et je leur explique dans mon mauvais anglais pourquoi nous nous sommes installés là. Une des deux filles est furieuse. Elle nous explique que si tout le monde faisait la même chose, où irait-on... Ce qui est bizarre, c'est que dans ces moments là, nous ne comprenons absolument rien. Nous restons bouche bée, l'air penaud. Elle recommence son explication et puis abandonne en nous lançant « oh ! stay here ». Ouf, nous l'avons échappé belle ! Je n'avais aucune envie de démonter et remonter ma tente ailleurs. Ça suffit de le faire une fois par jour... L'autre fille semble moins gênée pas notre présence. Doro lui propose de partager les frais du camping. Et puis, je lui montre sur la carte ce que nous faisons. Il faut toujours avoir des allié(e)s !

Le lendemain, nous rangeons nos affaires à toute allure, car je ne tiens pas à déranger plus longtemps. C'est alors que les californiennes nous proposent un petit déjeuner ! Elles nous amènent les assiettes, les bols et les couverts. Et puis, elles me demandent de revoir la carte. Plus tard, nous regardons leurs mountain-bikes. Ils sont bien équipés mais ils sont lourds. Elles nous proposent de faire un tour avec. « It's fun ! ». Nous sommes définitivement adoptés. Je les prends en photo. Elles sont très sympathiques !

En fait, j'ai fait une erreur en m'installant sans demander la permission. Ce sont deux filles qui venaient d'Oakland (près de San Francisco) et qui avaient fait plus de trois cents kilomètres pour passer un week end agréable en montagne. En rentrant le soir au camping, elles avaient été choqué de voir ma tente sur leur emplacement : une atteinte à la « private property » chère aux américains.

 

 Route 49

Nous avons envie de nous plonger un peu dans l'histoire de ce pays. C'est pour cela que nous avons décidé de faire la « forty nine road » : la route de la ruée vers l'or !

J'ai bien aimé les villages sur cette route : Sierra City, Downieville. La visite de deux mines m'a également beaucoup plu. J'adore ces trucs ! Par contre, je n'aurai pas aimé travaillé là dedans !

 

 La vallée de Sacramento

Doro et moi-même, nous sommes gavés de montagne. Nous décidons de prendre le cap plein Ouest pour re­joindre le Pacifique. Auparavant, il faut traverser la vallée du Nord de Sacramento. C'est tout plat. Ca fait du bien après un mois à grimper tous les jours. Le 26/28 pour Doro ou le 28/26 pour moi, ça suffit. On a trop donné !

La route plate va durer deux jours. On s'ennuie vite. Heureusement, il y a les oiseaux : nous avons vu des aigrettes géantes : plus d'un mètre d'envergure de quoi faire pâlir d'envie une cigogne !

Nous nous sommes promenés longuement dans des petites villes américaines comme Colusa. La ville est un parfait quadrillage. Les rues sont très larges comme d'habitude. Colusa a son terrain de golf. Normal : ce n'est pas la place qui manque. Le plan de la ville est inutile : il y a « Main street », c'est la rue principale ; il y a « Bridge street », c'est la rue qui mène au pont ; il y a « West street », c'est la rue qui mène vers l'Ouest et puis il y a la « 1st street », la « 2nd street », la « 3rd street »... vous pouvez deviner la suite !

 

 La journée du 7 août

Je ne l'ai pas aimée. La route porte le numéro 20. Entre Williams et Clear Lake, elle est étroite. La bande d'urgence disparaît lorsque nous abordons la montagne. Et sur cette route circulent de nombreux camions. Le film « Duel » de Spielberg vous dit quelque chose ? Et bien, nous étions dans le même état que le conducteur de la voiture poursuivi par le gros camion...

Nous, on veut bien aller sur le bas côté quand ils nous klaxonnent parce qu'une voiture arrive en face au moment où ils veulent nous doubler. Mais quand il n'y a pas de bas côté, que doit-on faire ?

Le lendemain de cette journée épuisante pour les nerfs, la route que nous suivons est beaucoup plus calme. En début d'après midi, nous descendons vers Calistoga et sa région de vignobles.

 

 Calistoga : l'accident

Et tout à coup, ce camion qui frôle Dorothée en la doublant et qui provoque sa chute. Assassin !

Dorothée vient de heurter durement la chaussée. J'ai vu sa chute dans mon rétroviseur. Le gros camion américain qui vient de la frôler ne s'arrête même pas... Elle se relève et porte la main à la tête : elle est pleine de sang.

Une famille qui habite juste en face vient voir ce qui se passe. Aussitôt, l'homme téléphone à la police.

Nous allongeons Doro sur une couverture et j'essaye de regarder sa plaie à la tête. Ma femme ne panique pas. Elle donne chaque année des cours de secourisme à ses élèves et elle connaît donc bien les symptômes d'un traumatisme crânien.

Cinq minutes après l'appel téléphonique, deux voitures de police arrivent en trombe avec leur sirène caractéristique. Ensuite, c'est une camionnette de secouristes qui s'arrête puis enfin l'ambulance. l'efficacité est extraordinaire. Doro est transportée à la clinique la plus proche pour un examen complémentaire et des points de suture.

Quand je pense que nous devions acheter des casques... Nous avions pris cette décision l'année dernière. En effet, Doro était tombée dans la descente d'un col espagnol au cours d'une quinzaine de Cyclo-Camping International et elle s'était ouvert le front. Il avait fallu, là aussi, la recoudre.

Voir sa femme le visage en sang n'est vraiment pas agréable. Je ne veux plus que cela se reproduise. Elle non plus d'ailleurs !

Les mentalités sont différentes d'un pays à l'autre. Aux USA, les cyclistes pratiquants portent tous un casque alors que les motards, en majorité, sont têtes nues ! En France, les cyclistes ne sont pas prêts pour ce genre de chose. Le port obligatoire du casque pour eux serait ressenti comme une atteinte à la liberté.

Trois jours après cet accident, nous en achetions deux à San Francisco... Les nouveaux casques en polystyrène recouvert d'un tissu synthétique sont très confortables. On les oublie sur la tête !

Par chance, à cinquante mètres de là, une tonnellerie dirigée par un français. Un américain le sait, et fait appel à lui. Alain Poisson parle couramment l'anglais et cela nous sera bien utile. Dorothée est transportée à la clinique. Alain et moi, nous nous occupons des vélos puis il a la gentillesse d'abandonner son travail pour me transporter à la clinique distante de vingt kilomètres. Nous retrouvons Doro au service des urgences.  Ma femme est courageuse, elle se fait recoudre sans anesthésie... On m'apporte la note de l'ambulance : elle est salée ! On comprend mieux pourquoi les ambulanciers étaient plus empressés que les secouristes. Pour eux, soins = dollars. 3000 Francs pour 20 km, ça fait cher.

Non content d'en rester là, Alain nous ramène à Calistoga et il nous invite chez lui ! Ca fait quatre ans qu'il dirige cette petite entreprise en Californie. Alain et sa femme Laurence peuvent nous parler de ce pays en connaissance de cause. Nous passons une excellente soirée avec eux. Doro a un peu mal au crâne mais cela aurait pu être pire.

Finalement, le lendemain, nous faisons une étape normale (80 km) puisque nous rejoignons le Pacifique à Bodega. Ce village ne vous dit rien ? Réponse : c'est là qu'a été tourné le film « Les oiseaux » d'Hitchcock.

 

 La côte Pacifique

Au bord du Pacifique, rien qu'au bord, le temps est radicalement différent. Il fait froid et il y a beaucoup de nuages. Nous prenons le cap Sud. Nous longeons la faille de San Andreas. Celle qui est responsable du tremble­ment de terre et de l'incendie de San Francisco en 1906. Si les maisons sont en bois, c'est pour des raisons antisismiques mais aussi parce que c'est une longue tradition sur le continent Nord Américain.

Et nous commençons à voir beaucoup de cyclo-campeurs ! On nous avait bien renseigné. Ils sont presque tous sur la côte !

 

 San Francisco

Il est dix-sept heures, cet après midi, et nous sommes à l'entrée du Golden Bridge. Ce ne serait pas une bonne solution de vouloir pénétrer dans San Francisco à cette heure là.

Dans le parc du Golden Gate, il y a plusieurs campings dont un près du pont. Normalement, c'est écrit sur le dépliant, il est réservé aux groupes et il faut réserver. Tant pis, nous y allons quand même. Nous descendons une piste qui nous conduit à Kirby Beach. Il y a seulement deux tentes dans le camping et une caravane : celle du « host », le gardien bénévole. Dommage... Vous allez comprendre pourquoi.

Nous allons demander au gardien si nous pouvons camper là cette nuit. Il nous explique gentiment que ce n'est pas possible. Bien sûr, nous faisons semblant de ne rien comprendre. On lui montre les emplacements vides. Il recommence ses explications : ici, c'est un camping pour les groupes et il faut réserver. Dorothée est au bord des larmes. Elle est fatiguée depuis sa chute. Le gardien sort son talkie walkie (aux USA, tout marche avec ces appareils) et appelle un responsable, un « ranger » qui parle français. Il fait froid. La nuit tombe. Nous ne savons pas à quelle sauce nous allons être mangé. Où vont-ils nous renvoyer ?

Le gardien nous apporte un chocolat chaud pour nous réconforter. Pendant toute l'attente, il reste avec nous. Le « ranger » arrive au bout d'une heure. Les deux hommes discutent un cours instant puis il vient nous dire que nous pouvons camper ici, mais pas sur les emplacements ! Il nous montre un endroit réservé au pique nique. C'est là que nous pourrons planter la tente... On ne cherche pas à comprendre, on est content ! Ensuite, le gardien donne des conseils que le « ranger » nous traduit. Les californiens sont comme ça. Ils ne transgressent pas le règlement mais ils sont prêts à rendre service.

La nuit, nous avons droit à une superbe vue du Golden Bridge et de San Francisco. Les ratons laveurs font un raffut du diable dans les poubelles mais ce n'est pas grave. Demain, nous serons à San Francisco !

Nous sommes à cinquante mètres de l'entrée du fameux pont. Un cycliste nous croise. Il s'arrête. Nous aussi. Nous commençons toujours par la fameuse phrase : « Do you speak French ? » Comme ça, sachant que nous sommes étrangers, ils parlent plus doucement, sinon pas moyen de les comprendre. Le cycliste nous répond « oh, un petit peu ! ». Il nous dit qu'il a fait un voyage en Europe avec sa compagne en cyclo-camping. Ensuite, il nous demande si nous savons où dormir ce soir. Devant notre réponse négative, il nous invite chez lui ! Rendez-vous à dix huit heures. Ca ne se programme pas, ce genre de choses.

Et nous voilà parti à la découverte de cette ville.

Pour m'amuser, je vais grimper avec les bagages la fameuse rue qui part du port face à Alcatraz. C'est la ligne des Cable-cars. En haut, de nombreux touristes attendent ces tramways pour les photographier avec la baie de San Francisco en arrière plan. A mon passage, j'ai entendu plein de déclics !

Près du musée maritime, un cycliste nous aborde. Sa roue arrière est crevée. Il n'a pas de pompe. Il me demande si j'ai un « patch » et des outils. Je lui dit que oui, mais je lui fait remarquer que ma pompe ne pourra pas servir car les valves ne sont pas de la même taille.

Je démonte sa roue puis la chambre à air. Par chance, il trouve le trou sans avoir à gonfler. Je gratte puis j'étale de la colle autour du trou. J'attends que la colle sèche. Mon américain est très pressé... il me prend la chambre des mains et applique la rustine sur la colle encore liquide. Je lui dis « Oh, surtout pas, il faut attendre ! » Il prend le tube de colle et en met en grande quantité tout autour puis il remonte à toute allure. Il me remercie et s'en va à la recherche d'une pompe... Encore un qui devrait savoir que pour gagner du temps, il faut parfois ne pas être pressé. (c'était la morale du jour !)

Nous passons une excellente soirée chez Doug and Marianne. Ils nous passent les diapos de leur voyage en Europe. C'est beau !

Ils préparent un voyage en Alaska. Ils ont achetés deux mountain-bikes. Ils ont deux vélos dans le salon et deux autres dans leur chambre. Doro et moi, nous avons trois vélos dans la chambre, un autre vélo et un tandem dans la cave. Nous avons des amis qui ont huit vélos dans leur salon. Les cyclistes voyageurs sont tous pareils !

Nous continuons notre descente le long du Pacifique. Nous avons la joie de voir sur la côte des pélicans par centaines. Nous observons aussi des éléphants de mer, des otaries et des phoques.

Les autres cyclo-campeurs vont aussi vers le Sud. Tous les soirs nous les retrouvons dans les campings. Ça me fait penser aux quinzaines de Cyclo-Camping International.

Je rage d'avoir un anglais aussi mauvais. Je voudrais pouvoir discuter davantage avec eux. Sur leur matériel, par exemple. Ils ont en grande majorité des mountain-bikes... bien lourds et bien costauds. Souvent, ils ont une position trop relevée, pas de cale-pieds et un guidon plat. Ils roulent sur des routes excellentes... Quand ça monte ou qu'il y a du vent, ils ressemblent à des crapauds !

Sur les 3200 km de notre voyage, nous avons dû rouler 100 km sur des pistes. 3% du voyage... Faut-il avoir un vélo spécial pour si peu alors que nos vélos de cyclo-camping résistent parfaitement ? Je ne tiendrai pas le même raisonnement s'il fallait parcourir des pays aux routes défoncées.

Toutes ces choses, je ne peux pas leur dire. C'est peut-être aussi bien car j'ai le sentiment que les américains ne se préoccupent pas beaucoup de technique. Aux étapes, je n'en ai pas vu qui allait regarder le vélo des autres. Alors qu'en France, c'est presque une tradition d'aller observer le matériel du collègue !

A Monterey, nous sommes éblouis par la beauté de la 17 miles (une route qui longe la mer) et surtout par la Pointe Lobos. J'en rêvais. Les grands photographes américains ont été très inspirés par ce site. En fin de journée, nous longeons la mer jusqu'à Big Sur. Un fois de plus, l'éclairage rasant transforme les paysages en images féeriques.

Nous remontons ensuite vers le Nord car nous devons reprendre l'avion à l'aéroport de San Francisco.

 

 La Silicon Valley

Nous passons une journée à rouler dans la « Silicon Valley ».

Nous visitons à Cupertino le musée des ordinateurs Apple.

Au retour, dans la montée qui mène au col de Saratoga, j'ai fait une course poursuite...

A l'arrêt, nous finissons de grignoter une barre de céréales lorsque nous voyons passer un cycliste avec un braquet énorme. La route ne monte pas depuis longtemps, mais quand même ! Je range précipitamment les affaires. Dorothée a compris. Elle me dit « attends-moi au col... »

C'est un col tout en lacets dans la forêt et j'ai perdu de vu le cycliste. Tant pis, je vais monter à mon rythme maximum. Je verrai bien.

Il faut l'attraper ce rythme. Ça ne vient pas tout de suite. C'est un savant équilibre entre la respiration, la vitesse de rotation des jambes et la puissance exercée. Si on tourne trop vite, on s'essouffle. Si on tire un trop grand braquet, on a mal aux jambes...

J'ai la chance de pouvoir tourner vite et la malchance de ne pas pouvoir tirer grand...

Une fois que je suis juste à point, je m'installe dans l'effort et ça peut durer comme ça une heure.

La montée au col fait neuf kilomètres. A chaque virage, je jette un œil pour voir si je ne vois pas l'américain. Rien du tout !

Un instant, je me demande si j'arrête là mes « conneries » où si je continue pour me décrasser un bon coup. Je choisis la deuxième solution. Il y a une sorte de plaisir à se défoncer. Doro ne me comprend pas. Elle est d'une endurance terrible, mais jamais elle ne fera des efforts « inutiles ».

Les kilomètres passent, et toujours pas de cycliste. Pourtant, je ne chôme pas ! Je rêve d'avoir un vélo en dural, des boyaux et des chaussures avec des cales. Ça irait quand même mieux !

A un kilomètre du sommet, je l'aperçois à cent mètres. Je redouble mes efforts mais pas moyen. J'ai perdu !

Au col, je vais le voir et je regarde avec quelles dentures il a monté : 52/22. Moi, j'ai grimpé sur le 28/20...

 The end

Le dernier jour, je n'ai pas le moral. Nous suivons une route de montagne qui longe la ligne des crêtes. Nous apercevons le Pacifique à gauche et la « Silicon Valley » à droite.

L'après midi, nous arrivons à l'aéroport.

Après le décollage, à travers le hublot, nous pouvons admirer une dernière fois ce pays attachant. Vu d'en haut, les paysages ont vraiment une autre dimension. Finalement, pour voyager, l'avion de tourisme, ça ne doit pas être si mal !

De la Californie, nous ramenons des centaines de photos, des souvenirs plein la tête et... une petite pomme de pin ramassée sous un séquoia.

 

Daniel CLERC

 

 

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