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MOBILITÉ

Mais où allons-nous ?

 

Mobilité

Voiture autonome

Vélo

 

Extraits 

MAIF social CLUB

 

https://www.maifsocialclub.fr/mag/les-dossiers/mobilite

 

MOBILITÉ

Mais où allons-nous ?

Plus qu’à la vitesse, nous aspirons désormais à la fluidité dans nos mobilités.

Une transition écologique des mentalités est en cours.

Entre vélo et véhicule autonome, l’esquisse des possibles.

 

En cinquante ans, que de changements ! Ils sont profondément sociétaux : notre lieu de travail s’est peu à peu éloigné de nos habitations et la démocratisation de la voiture individuelle a accompagné cette révolution. Mais on ne passe pas de 5 à 34 millions* de véhicules particuliers sans conséquences. Surtout quand, simultanément, les emplois se concentrent dans les villes et les métropoles. Malgré l’énorme développement des transports en commun, nos voies de circulation sont saturées. Avec des vies marquées par des mobilités contraintes : « À Paris, je dois prendre le métro pour aller travailler, car ce serait plus lent en voiture, sauf l’été, raconte Liane, sociétaire MAIF. Mais, sur les lignes 10 et 13, pas un jour ne passe sans incident, et j’ai alors 1 h 50 de trajet, debout pendant au moins la moitié du temps. »

La situation est critique. « Notre santé physique et psychologique, notre vie sociale, notre porte-monnaie et notre planète ont besoin de beaucoup moins de voitures », résume Didier, également sociétaire MAIF. Moins de voitures polluantes surtout, car les citadins sont asphyxiés par des réseaux saturés, pendant que les ruraux accumulent les kilomètres pour accéder à des services ou des emplois qui s’éloignent d’eux. Une France des mobilités à deux vitesses.

 

La mobilité, une compétence

Mais il y a de bonnes raisons de croire au changement. La prise de conscience est manifeste, avec une volonté de trouver des solutions, portée par les politiques publiques et des initiatives privées.

Ce qui est nouveau, c’est qu’à l’échelle individuelle, la mobilité est devenue une compétence. Georges Amar, prospectiviste, explique que le paradigme classique du transport était centré sur l’efficacité de la gestion des flux de voyageurs, relativement uniformes et passifs : « Le nouveau paradigme, celui de “la mobilité pour tous et chacun sa mobilité”, y introduit l’individu, la personne mobile, multimodale et communicante, coconceptrice et coproductrice de sa propre mobilité. »

 

La mobilité pour tous, et chacun sa mobilité.

Même si la possession d’une voiture individuelle reste la norme, la pratique de cette multimodalité connectée s’installe dans nos habitudes.

 

Des adaptations du code de la route

L’arrivée sur nos routes de véhicules de plus en plus autonomes et communicants est une source d’incertitudes et la promesse de plus de sécurité pour les usagers. Même si le véhicule complètement autonome (de niveau 5) n’est pas pour demain, il faut se préparer à partager la route avec des voitures pas comme les autres. La mission présidée par Cédric Villani a déjà demandé une adaptation du code de la route pour autoriser, « à compter de 2022, des fonctions d’autonomie de niveau 3 (le conducteur ne surveille pas le système, mais il est prêt à prendre le contrôle, si besoin) ; à compter de 2028, des fonctions d’autonomie de niveau 4 (pas besoin de conducteur pour certains cas d’usage) ».

 

Une adaptation du code de la route est aussi attendue pour encadrer un autre phénomène de société, celui des nouveaux véhicules électriques personnels (lire Le mot ci-dessous) : trottinettes, gyroskates, gyroroues… « Ces solutions ont du succès parce que le système vélo est parfois défaillant : quand vous ne pouvez pas garer votre bicyclette dans une gare, une trottinette s’embarque plus facilement, constate Véronique Michaud, secrétaire générale du Club des villes et territoires cyclables (lire l’analyse ci-dessous). Nous sommes pour une évolution réglementaire : donnons à certains de ces nouveaux véhicules la possibilité d’accéder aux aménagements cyclables. Ils y sont déjà et ce sera mieux que les trottoirs ! C’est anormal que ces engins – qui peuvent être très lourds et monter à 40 km/h – les partagent avec les piétons. » Une trottinette électrique, est-ce le véhicule que vous auriez dessiné en imaginant le futur de votre mobilité ?

 

https://www.maifsocialclub.fr/mag/les-dossiers/mobilite/marc-rigolot

 

Pas facile de remplacer les humains !

Des véhicules autonomes, sans conducteur, c’est pour demain ?

 

Non ! (sourire) Ces véhicules sont prometteurs, notamment pour leurs équipements de sécurité, tout à fait remarquables, mais les recherches en cours montrent qu’ils sont encore loin d’être totalement autonomes. Avec eux, de nouveaux risques pourraient même apparaître, notamment pendant la période de cohabitation avec d’autres véhicules ni autonomes ni connectés, et avec des usagers plus vulnérables, les piétons ou les cyclistes.

 

Un exemple ?

Prenons celui d’une circulation en ville. Pour un véhicule autonome, identifier un piéton sur un trottoir est possible, mais prédire son comportement l’est beaucoup moins. Comment dès lors le paramétrer pour qu’il ne freine pas sans arrêt en ville ? Alors que nous, conducteurs humains, sommes capables de détecter de subtiles interactions entre usagers, comme un regard ou une attitude. Sur ce point, nous surpassons toujours les machines.

 

À condition de rester vigilants !

C’est encore un point d’inquiétude. Ces périodes d’autonomie génèrent très vite une « surconfiance » du conducteur et une baisse de vigilance. Je crois que ces véhicules vont rester encore longtemps partiellement autonomes, avec des fonctions de pilotage automatique activées seulement dans des cas d’usage précis : autoroute, embouteillage, basse vitesse… Il est donc indispensable que nous restions des conducteurs.

Aidés, mais toujours vigilants !

 

Marc Rigolot,

Directeur de la Fondation MAIF

 

https://www.maifsocialclub.fr/mag/les-dossiers/mobilite/veronique-michaud

 

“Le vélo, c'est 5 milliards d'économies en dépenses de santé”

 

Les arguments ne manquent pas pour justifier l’intérêt écologique du vélo ou ses bienfaits pour la santé. Mais depuis presque dix ans, nous démontrons aussi son intérêt économique.

Savez-vous que déjà, grâce aux adeptes du vélo, nous économisons plus de cinq milliards par an en dépenses de santé ? Ce chiffre seul justifierait nos efforts pour augmenter la part modale du vélo dans les transports, qui est de l’ordre de 3 %.

Imaginez l’impact pour la Sécurité sociale si elle atteignait au moins 12 %, comme dans les pays du nord de l’Europe !

Pour les familles qui l’utilisent, l’intérêt économique est considérable, puisqu’il permet de n’avoir qu’une voiture, voire de s’en passer.

Mais il y a aussi un impact économique pour l’ensemble de la société ; car le vélo, c’est tout un écosystème et 35 000 emplois environ, avec des personnes pour les fabriquer, les vendre, les entretenir…

Pour développer ce potentiel, il ne suffit pas de créer des pistes cyclables.

Il faut aussi des solutions pour stationner le vélo à domicile, au travail, devant les commerces et les services publics.

Il faut aussi des lieux pour les entretenir. Nous suivons avec attention le développement d’ateliers d’autoréparation, souvent associatifs.

Enfin, il faut parfois des formations. Des vélo-écoles permettent notamment, en quelques séances, de remettre en selle des salariés dans le cadre des plans de mobilité des entreprises.

 

Véronique Michaud,

Secrétaire générale du Club des villes et territoires cyclables (1 500 adhérents)

 

 

 

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