Dans ces
instants, ce sont donc des « cyclistes handicapés mentaux ».
Ils sont tout
d'abord cyclistes mais avec des particularités à prendre en compte.
Les parcours doivent être
« sans danger » : petites routes, pistes cyclables, pistes bien revêtues. Ils
peuvent être urbanisés si l’organisation propose une sécurisation.
Les distances : 35 km pour une
demi-journée. Jusqu’à 50 km pour la journée.
Pour les plus faibles, il faut
souvent raccourcir le circuit avec deux accompagnateurs.
Le matériel est varié. VTC et
VTT. Vélos achetés dans les grandes surfaces au meilleur prix. Vélos de
récupération. Vélos achetés par eux-mêmes.
La plupart du temps, il y a un
adulte en tête et un en queue de peloton. Les autres accompagnateurs se
répartissent en fonction des handicaps.
Parfois, le peloton s’étire.
Il y a donc souvent des attentes aux carrefours pour les regroupements. Mais
cela fait partie de la façon de vivre la sortie. A ces moments, on résous
souvent des petits problèmes mécaniques ou on en profite pour prendre des photos
ou se ravitailler.
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La vitesse est d'environ 15
km/h.
Ils roulent en file indienne.
C’est la force des cyclistes handicapés qui naturellement met un ordre dans les
positions.
Ils savent faire du vélo. Mais
ils n’ont pas un comportement d’adolescent. Ils ne font pas des acrobaties !
Ils sont très prudents. La
sécurité prédominent dans leurs attentions : rouler à droite, maintenir les
écarts.
Dans le même ordre d’idée, la
hauteur de la selle de leur vélo est souvent réglée un peu plus basse. Ils
peuvent facilement mettre pied à terre car ils ne sont pas très à l’aise.
Les relations humaines sont
très importantes. Ils se parlent beaucoup tant que la fatigue n’est pas trop
présente.
Leur compréhension est
limitée. Ils n’ont pas accès à l’abstrait.
Le passage des vitesses est
problématique. Comprendre qu’il faut actionner une commande sur le guidon pour
qu’il se passe quelque chose quand cela devient difficile à pédaler est, pour
certains d’entre eux, impossible.
Parfois, on doit s’arrêter
pour qu’un accompagnateur mette le petit plateau quand il y a une forte montée.
Dans ces cas là, la plupart montent à pied. Ce qui ne pose aucun problème.
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Le bilan de
ces sorties est très positif
Si cela
fonctionne bien, c’est que le travail en amont est important.
Ils ont plaisir à faire cela.
Nous avons plaisir d’être avec eux.
Ils ont l’idée de faire des
choses vers le monde extérieur. Lors de ces sorties vélos, ils font la même
activité de loisirs que nous tous et souvent parmi nous.
Pour les cyclistes handicapés
mentaux, les sorties vélos sont une aventure. C’est un moment très important
dans leur vie. Ils savent qu’il y en aura plusieurs au cours de l’année. Ils s’y
préparent psychologiquement.
Ce ne sont pas des sportifs.
Leur entrainement est limité. Leur matériel est lourd. Leur effort est
conséquent. Leur fatigabilité est importante.
Par rapport aux autres
personnes du foyer, ils savent qu’ils réalisent un « petit exploit ».
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Multimédia
Les reportages photos très
détaillés réalisés par les accompagnateurs leur apportent beaucoup.
Ils peuvent revivre ces
instants privilégiés. Ils ont le temps d’observer les paysages et les habitats
traversés. Leur mémoire en bénéficie et leur appréhension du monde s’améliore
(par exemple : la prise de conscience du code de la route : le panneau sens
interdit ou STOP)
Sur mon site, en comparant
avec les autres reportages, ils se rendent comptent qu’ils sont des cyclistes à
part entière.
Avec les photos des autres
accompagnateurs, Gérard Bour crée après chaque sortie un DVD diaporama.
"Il tourne en boucle au
foyer !"
Et les autres handicapés en
profitent.
Et cela crée de l’émulation.
Le mimétisme
fonctionne toujours bien : ils veulent faire pareil. Certains
veulent faire des photos. Ils veulent utiliser l’ordinateur. Certains écrivent des lettres.
Daniel Clerc & Véronique Bour |