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Œil / Cerveau

 Evolution du matériel et des comportements

 

 

 

 Dans le monde de la photo, on parle de l'œil du photographe et de son viseur.

Je voudrais vous démontrer que c'est un concept trop limité.

Je prends appuie sur mon reportage ci-dessous.

Je me déplace à vélo mais pas toujours à la même vitesse.

Les cyclistes vont dans le même sens. Mais souvent il y a des ralentissements et des arrêts.

Je photographie également les cyclistes qui nous croisent. Ce n'est pas du tout la même chose car les distances changent différemment.

Le paysage varie continuellement en fonction de la progression.

Ma trajectoire n’est jamais rectiligne car pour saisir correctement (cadrage) les cyclistes + le paysage, il faut varier ma position par rapport à eux.

Ma position sur le vélo varie également continuellement. Je tiens l’appareil à bout de bras avec le poignet qui oriente l’outil pour avoir des photos cadrées horizontalement. Je suis donc parfois très en avant ou en arrière ou abaissé.

Une main au guidon avec les doigts sur la poignée de frein. Au moment du déclenchement, je suis souvent en roue libre pour m'immobiliser. Je suis donc (et j'essaye de le rester) en équilibre !

Je ne fais pas de la photo « automatique » avec un appareil fixé sur le casque ou sur le vélo. Je fais de la photo cadrée avec  placement de mes sujets dans leur paysage et leur action. 

Est-ce que j'ai le temps de bien regarder sur l'écran ?

Bien sûr que non !

C'est tout un ensemble d'informations qui me renseigne sur le moment de déclencher et comment le faire.

La difficulté supplémentaire, dans le reportage ci-dessous, c’est qu’une partie s’est déroulée de nuit.

Je connaissais très bien le circuit (de jour). Je savais ce qu’il y avait à photographier.

Les repères habituels ont disparu et pourtant mon savoir-faire a permis la réalisation de photos comme en plein jour.

Vous comprenez bien que le concept « œil du photographe » et « viseur » est trop limité.

 L'acte de photographier :

L’œil est un capteur qui envoie une image (l’information) au cerveau qui la traite.

Le calcul des angles pour le bras et le poignet : c’est le cerveau.

La position du photographe dans son environnement : c’est le cerveau.

Le moment du déclenchement : c’est le cerveau.

Le plaisir : c’est le cerveau !

Daniel CLERC

 

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