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Braquage inverse

Energie de rotation, énergie de déplacement, énergie de pesanteur

 

 

Pour virer, il faut pousser le guidon de la main gauche pour s'incliner à gauche !

 

Je vous propose trois expériences pour vous faire découvrir ce phénomène !

 1° expérience 

1) prenez une roue avant de vélo
2) maintenez-la de la main droite et de la main gauche par l'axe (blocage rapide)
3) faites faire un mouvement droite gauche droite plusieurs fois (comme si vos bras étaient une fourche)

-> vous constatez qu'il n'y a aucune difficulté à pivoter.

Recommencez la même chose mais en faisant tourner très rapidement la roue.

-> vous pouvez constater qu'il devient très difficile de faire pivoter la roue.

C’est l'effet gyroscopique. (heureusement que ce phénomène physique existe, sinon, nous terminerions tous dans les fossés !)

-> A allure rapide, le guidon n'est plus un 'dirigeoir'

 

 2° expérience 

Allez en haut d’une côte sinueuse.
Descendez-la en tenant votre guidon par le bas mais d'une seule main...

Pour un virage à gauche : essayez avec la main gauche qui tient le guidon puis essayez avec la main droite qui tient le guidon.

-> vous vous apercevez qu'en tenant d'une seule main le guidon dans une descente, il vaut mieux le tenir avec la main gauche dans les virages à gauche !

 

 3° expérience

Une descente toute droite à vive allure.

Roulez au milieu...
Tenez le guidon.
Poussez le guidon avec la main gauche avec une certaine force.

-> votre vélo bascule à gauche.

 

La gravité est toujours présente.

- Pour rouler 'droit', il faut sans cesse rétablir l'équilibre au moyen de la direction.

- Pour virer, il faut incliner le vélo -> Le centre de gravité est déporté vers l'extérieur : la gravité fait 'virer' le vélo.

Les cyclistes virent avec leur corps. Ils se penchent vers l'intérieur du virage en écartant souvent le genou...

Mais, je ne suis pas sûr qu'ils conduisent également avec leurs mains !

 

 Le braquage inverse

Les motards appellent cela le contre-braquage.

Beaucoup de cyclistes sont convaincus qu’il faut tirer le guidon vers la droite pour tourner à droite.

Et ils ont une énorme résistance à penser le contraire...

Comment expliquer cela ?

- Tout d'abord, la surface de contact du pneu sur le sol représente seulement quelques millimètres carrés.

- Ensuite, si on vire, c'est parce qu'on a déséquilibré (incliné) le vélo. Le centre de gravité se retrouve à l'extérieur. La gravité nous attire vers la Terre !

Il faut donc bien comprendre que ce n'est pas la faible surface de contact du pneu au sol qui guide le vélo, mais que c'est le déportement du centre de gravité qui permet de virer. La gravité fait le reste.

En d'autres mots, le guidon n'est pas un 'dirigeoir' mais un 'inclinoir'.

Le braquage inverse permet d’incliner le vélo !

Pour déporter le centre de gravité vers la gauche, il faut pousser le guidon avec la main gauche.

C'est paradoxal mais pourtant vrai. Ceux qui auront fait les trois expériences auront un vécu qui leur permettra de remettre en question les idées reçues !

Mais l'inclinaison du corps ne suffit pas toujours. Dans les grandes courbes rapides, si on ne veut pas trop ralentir, il faut aussi employer le braquage inverse. Sinon, ça ne va plus. On est déporté vers l'extérieur et on est obligé de freiner... On perd du terrain sans gagner en sécurité !

Pour descendre en toute sécurité, il faut conjuguer les deux solutions :

- pencher le corps (et le genou) vers l'intérieur du virage (avec la pédale opposée en bas),

- faire le braquage inverse avec le guidon.

A vélo, le risque éternel, c'est de perdre l'équilibre !

Dans les virages, il y a donc inclinaison, centre de gravité vers l'extérieur (énergie de pesanteur).

La vitesse (énergie de déplacement) permet de maintenir l'équilibre.

Si le centre de gravité est trop en dehors, la chute devient inévitable.

Le buste, c'est la partie lourde du véhicule (vélo + cycliste). Sa position est donc importante pour ne pas tomber. On doit essayer de le décaler vers l'intérieur surtout pour les grands cyclistes.

 

Les muscles et le cerveau

Ce sont nos muscles qui agissent.

Mais un cerveau qui a compris est plus efficace pour donner les ordres !

 

Daniel CLERC

 

Les motards parlent effectivement de 'contre braquage'...

Voici la définition de contre-braquer dans le dictionnaire :
contre-braquer verbe intransitif - S'écrit aussi: contrebraquer
1.  tourner à fond le volant pour inverser la position des roues et, par là même, la direction du véhicule, contre-braquer pour faire un créneau

Il ne s'agit donc pas du phénomène que je décris (la définition parle de volant, de créneau...)

Personnellement, je préfère employer les mots 'braquage inverse' : dans le mot 'inverse' il y a l'idée d'opposition, de sens contraire, et c'est bien de cela qu'il s'agit !

 

  

 C'est pas sorcier sur les motos

L'effet gyroscopique fait tenir la toupie.

Plus la toupie est lourde et plus elle tourne vite et plus l'effet gyroscopique est important.

L'axe pour les motos est horizontal.

Les motards se penchent.

La roue est au repos.

Quand on tourne à gauche, la roue qui tourne penche du côté opposé.

Quand une force s'exerce dans cette direction, une autre force, la réaction gyroscopique, s'exerce à 90 degrés.

Ce qui fait pencher la roue de ce côté

Par conséquent, pour tourner dans cette direction...

...on va légèrement pousser de ce côté...

... et la réaction gyroscopique va faire pencher la roue de ce côté.

Merci Jamy !

 

L'effet gyroscopique est lié à la masse (2 fois plus lourd = 2 fois plus d'énergie) mais il est lié également à la vitesse (2 fois plus rapide = 4 fois plus d'énergie).

On comprend pourquoi les volants d'inertie en carbone qui tournent à des vitesses très grandes ont un grand avenir (stockage d'énergie).

 

PS : la gravité, vous connaissez ?

 

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