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Angleterre - Pays de Galles - Ecosse

 

3500 km

Temps : excellent dans l'ensemble.

Nota : ce texte avait été écrit pour mon ami Hervé, anticlérical et antimilitariste confirmé !

 

 Le Nord de la France

Le premier soir, nous avons fait du camping sauvage près d'un cimetière. Puis nous avons traversé l'Oise, la Somme et le Pas de Calais à la poursuite des BPF (Brevet des Provinces Française) et des jolis coins où ils nous amènent (églises, cathédrales, monastères, cloîtres, chapelles, cimetières, abbayes, lieux saints, sanctuaires).

Dis, Hervé, pourquoi tu deviens tout rouge ? Nous sommes restés deux jours à Marquise : c'est là que Doro a vécu pendant 9 ans (toute sa jeunesse...). Un pèlerinage en quelque sorte... Dis, Hervé, pourquoi tu te roules par terre ? De là nous avons pris l'aéroglisseur à Boulogne. Doro a prié pour ne pas avoir le mal de mer... Dis, Hervé, pourquoi tu t'étrangles ? 40 min. plus tard, nous étions en Angleterre, les Dieux étaient avec nous ! Maryse, tu devrais réanimer Hervé.

 

 L'Angleterre

Dès que nous avons mis le pied sur le sol anglais, nous avons compris que nous étions sur une île : le passage, sur le continent, d'une frontière se fait toujours progressivement. Il y a une interpénétration des différentes cultures sur toute une frange de territoire. En Angleterre, nenni ! Douvres est une ville purement anglaise.

Au départ, nous n'avions aucun plan de bataille. Nous pensions mener la lutte au jour le jour. Le combat devait se dérouler surtout dans le Sud.

C'est ce qui se passa les premiers jours. Puis bientôt nous nous enhardîmes. L'Ouest nous attira, nous voulûmes faire de nouvelles conquêtes. Nous conquîmes le Devon et l'Exmoor. Enfin, je devrai dire que c'est plutôt eux qui nous ont conquis !

 

 Le Pays de Galles

Fiers de ces victoires, nous nous attaquâmes aux Pays de Galles. Notre attention fut attirée par le mot PASS, plusieurs fois répété sur la carte. COLS ! Un nouvel élan à notre aventure fut donné. Ils ne nous résistèrent pas longtemps malgré la sécheresse (mais oui, vous avez bien lu : au Pays de Galles c'est plutôt curieux).

Il faut dire qu'ils culminent à 300 m. Il y a une chose extraordinaire là-bas : à 200 m on a vraiment l'impression d'être à 2000 m.

 

 L'Angleterre

Toujours avides, nous décidâmes d'aller nous emparer de l'Écosse. Pour cela, nous devions terrasser les monts du Cumberland. Malheur à nous, nous dûmes mettre pied à terre. Nous gravîmes la tête basse les 3 miles qui nous séparaient du lac au col de Firkstone. Ce fut le col le plus dur de ma carrière  : quasiment tout à pied. Le déshonneur. Aller en Angleterre pour subir ça, quel affront ! Du 15 à 25 % pour notre excuse. Bras tendus, allongés sur nos engins, nous avons poussé...

Mais le combat n'était pas terminé. Arrivés au sommet, nous endossâmes nos armures : le ciel s'en mêla. La pluie déferla sur nous tout l'après midi, sans cependant entamer notre moral. Nous savions qu'un jour ou l'autre nous devrions en découdre avec elle (England Oblige !). Bien protégés sous nos capes, nous avançâmes inexorablement vers notre but. Mon vélo se révéla parfait dans la tourmente : il ne broncha pas.

 

 L'Écosse

Après cette dure épreuve, la route nous était ouverte. Nous nous y engouffrâmes.

Le passage de la frontière écossaise nous procura une grande joie. Une journée splendide nous attendait. Puis ce fut Edinbourg sous un ciel médiocre, dans une ville très grise : déception... Nous décidâmes alors de nous replier.

 

 La descente vers le Sud

Le vent fut notre complice pendant toute notre descente vers le Sud. De retour en Angleterre, des paysages très dépaysant tentèrent de nous retenir par leur charme, mais nous ne faillîmes point : nous continuâmes notre chemin. Coûte que coûte, il ne fallait  pas faiblir. Une succession de montagnes russes n'arriva pas à nous faire succomber.

Puis l'Angleterre comprit qu'elle n'était pas la plus forte et elle se rendit : elle devint plate, vraiment toute plate... Le vent nous porta de plus en plus vite vers notre triomphe. York, Doncaster, Peterborough, Cambridge furent littéralement avalés.

Arrivés à Rochester, un ancien cycliste fit une dernière tentative pour nous retenir : il nous invita chez lui. Nous y plantâmes notre campement. Il essaya de dialoguer avec nous mais nous ne nous laissâmes pas faire. De toute façon, il ne parlait pas la même langue que nous. L'échange était de ce fait limité et l'emprise restait faible. Le lendemain matin, sa femme nous offrit le breakfast en comprenant bien que rien ne pouvait nous arrêter.

Le soir même nous étions de retour dans notre patrie.

 

 Le retour en France

Le retour à Ris ne fut qu'une formalité. Quelques BPF de plus (ruines, chemin de croix, etc...) dans la sacoche et nous étions chez nous !

Ce voyage fut très paisible !

 

Daniel CLERC

 

 

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