Tout commença par l’A1… et le Nord !
Le samedi 7 juillet, nous avons été
immobilisés dessus. Nous avions échappé aux embouteillages de la métropole et
nous voilà bizarrement bloqués sur cette vieille autoroute… C’est en écoutant la
radio que nous avons appris qu’elle a été inondée et donc coupée. Le soir, Arras
nous a accueilli (gîte d’étape). Le lendemain matin, nous avons parcouru les
merveilleuses places de cette ville du Nord.
Puis nous sommes partis pour
Bruges
en Belgique. A vélo, nous « saccadâmes » sur les pavés de
cette magnifique ville. Clément, sur le siège, a bien ri. Doro avait sa luxation
du coude qui lui faisait encore mal. Elle a recherché les portions goudronnées
mais elles sont très rares. Les quatre moulins sur le pourtour de la ville ont
intéressé vivement nos gamins.
Avec Florian, j’ai sorti les rollers pour
dire qu’au moins une fois, j’aurai fait du patin en Belgique ! Doro fût encore
réticente.
Par les petites routes qui longent les
canaux, nous sommes arrivés aux Pays-Bas. Nous avons pris un bac pour traverser
le Westerschelde. Nous avons visité Middelburg, avec le sentiment de nous
retrouver dans ces voyages internationaux où tout semble différent. Les enfants
étaient également émerveillés.
Le temps fût variable. Soleil et averses. Le
soir, nous avons trouvé un mini-camping près de Domburg. Nous y sommes restés
plusieurs jours. Il y eut beaucoup de vent. Heureusement, dans le camping, nous
avons été bien protégés.
Comme à l’accoutumée, je suis parti à vélo en
reconnaissance. J’ai exploré les environs pour mon plaisir et aussi pour
échafauder des futures sorties avec la famille.
Veere a été une de mes
destinations. Sur les pistes cyclables, malgré le vent, il y avait beaucoup de
vélos.
J’ai bataillé ferme à
certains moments sur mon 40/23, couché sur ma bécane, plafonnant à 16 km/h. Des
hollandais, souvent avec des enfants sur leur vélo, ont dû mettre pied à terre.
Leur position très relevée ne leur facilitait pas la tâche. Cette façon de
pédaler est culturelle. Certes, elle est très pratique pour la ville mais elle
est loin d’être aérodynamique…
Les autres jours, le vent est tombé un peu et
les sorties familiales se sont déroulés dans d’excellentes conditions. Les
moulins, les villages, la mer, les digues ont été les centres d’intérêts de
Florian et de Clément.
Au mini-camping, il y a eu une période foot
dans leurs jeux. Je me suis joint à eux pour taper dans la balle !
Puis nous avons repris la voiture pour continuer le voyage. Nous avons visité
les barrages et la Delta-Expo. Comme beaucoup de monde, notre outil de voyage
est le guide vert et ses étoiles. Là, il y en a 3. Donc, pas d’hésitation pour
savoir si cela valait la peine de s’arrêter.
Nous avons quitté la région du Delta pour
nous diriger vers Rotterdam et surtout les moulins de Kinderdijk. Nous avons
trouvé un camping plein de lapins à 25 km de là.
A vélo, nous avons fait deux merveilleuses
balades : l’une vers les moulins et l’autre vers Gouda en suivant des routes
délicieuses. L’eau circule partout dans les canaux et les jardins hollandais
sont ravissants. Le soleil et la douceur accompagnaient le tout !
Durant plusieurs nuits, Clément a réveillé sa maman
car il avait des boutons qui lui faisaient mal. Des plumes de son vieux duvet
lui irritaient également les yeux.
Nous avons visité Utrecht par un temps
maussade. J’avais préféré ma visite d’il y a 9 ans. Nous en avons profité pour
acheter un nouveau duvet ultraléger, ultra-compact avec un garnissage
moderne : fini les plumes ! Il n’y a plus que Doro pour avoir son gros duvet de
cyclo-camping. Les mâles de la tribu ont tous des duvets modernes !
J’ai fait des sorties cyclo-sportives pour me
faire plaisir. Je tenais le 30 à l’heure. C’était tout plat ! Je doublais les
hollandais ! Il faut dire qu’ils roulaient à 18 à l’heure !
Clément a 'décidé' d’avoir la varicelle !
J’avais repéré le lieu où se trouvait le médecin (avec la pharmacie). Pendant
que Doro est allé consulter, je suis resté dans la voiture et j’ai écouté sur
les grandes ondes le Tour de France et l’ascension d’Amstrong dans l’Alpe
d’Huez !
Nous avons démonté la tente, quitté les
lapins, et nous nous sommes dirigés vers le nord d’Amsterdam. Nous avons déjeuné
à Monnickendam. Les pique-niques sont toujours agrémentés d’oiseaux : canards,
cygnes… pour la plus grande joie de nos deux jeunes mammifères.
En fin d’après midi, nous sommes arrivés au
camping d’Edam. Il ne nous a pas trop plu. Nous avons une très grande expérience
des campings…
Trop de tentes à notre goût. Un camping
essentiellement d’Allemands et des canettes de bière. Les enfants ne voient que
les nombreux jeux. Nous avons cédé… Il y avait deux enfants français et
naturellement ils ont joué avec les nôtres : enfin, ils pouvaient communiquer. Comme nous nous y attendions, le calme ne
régnait pas encore vraiment à 3 heures du matin…
Le lendemain, nous avons fait une randonnée à
vélo vers Volendam. Nous avions la tête des jours de manque de sommeil. Le midi,
nous nous sommes abrités car il pleuvait à seau !
L’après-midi, je suis allé à Hoorn pour
revoir ce port si charmant. Sur le parcours, j’ai essayé de trouver un petit
camping calme.
Nous avons élu domicile dans un petit camping
résidentiel. Puis nous sommes allés visiter Hoorn.
Plus tard, je suis parti faire une balade vers une route
où se trouve des anciens moulins qui ont servi au pompage de l’eau lors de la
création des polders.
Le dimanche 22 juillet, le soleil est là et
il ne nous quittera plus. Nous avons décidé de visiter Amsterdam. Nous nous
sommes régalés. Les gamins sont de sacrés marcheurs ! Vers 14 h 30 nous avions
tous mal aux jambes et le cerveau fatigué par toutes ces choses à voir.
Nous avons changé de camping. Nous étions donc maintenant à 15 km au nord
de Hoorn et toujours au bord de la mer intérieure.
Le lendemain, nous sommes retournés à vélo à
Hoorn. Les digues sont surmontés de pistes très agréables. Nous avons vu
beaucoup d’oiseaux. Les hérons étaient nombreux et peu craintifs.
Dans le camping, il y avait une piscine… Et
Florian ne rêvait que de ça. Pendant ce temps, j’ai retrouvé mes rollers et j’ai
commencé à faire des tours de plus en plus grands. J’étais en forme. Toute la
famille s’est remise aux rollers ! Les pistes et les routes sont idéales. J’ai
commencé à doubler les cyclistes hollandais ce qui me fait dire que je roulais à environ
16 à l’heure. Mon style devenait meilleur. Je ne sais pas faire des acrobaties
comme Florian mais en endurance, je suis à l’aise.
J’ai fait une grande virée à vélo vers
Enkhuizen et Medemblik.
Le long de la côte, il y avait des milliers
de mouettes, quelques hérons et des cormorans qui séchaient leurs ailes. Cela me
replongeait dans mes souvenirs. La pratique du vélo ou de la marche à pied
permet de s’évader dans les pensées. Là, j’ai revécu mon voyage en Californie,
sur la côte Pacifique, avec tous ces oiseaux.
Nous sommes allés visiter les moulins
industriels à Zaandijk.
Au début, tout c’était bien passé, puis
Clément a eu mal aux yeux. Et quand Clément va mal, tout va mal. Il est
communicatif. Il exige que sa douleur s’arrête… Nous avons écourté la visite et
sur le chemin du retour, nous avons cherché un médecin. Par miracle, celui là
aussi parlait un peu le français…
Il y a 9 ans, nous n’avions pas fait le Nord
de la Hollande. Cette fois ci, nous avons pris l’immense digue pour rejoindre le
Nord-Est de Groningen. Nous avons trouvé un camping à la ferme comme on les
aime ! (Doro demandait dans les offices de tourisme).
Le samedi 28 juillet, nous avons roulé vers
le Parc National de Lanwersmar. Florian n’est pas habitué aux grandes étendues.
Nous nous arrangeons toujours pour lui proposer des circuits où les centres
d’intérêts se renouvellent. Là, le matin, il a fallu lutter contre le vent et le
paysage moins plat que d’habitude n’offre pas, il faut bien l’avouer, de choses
extraordinaires. Enfin, nous sommes arrivés à la grande digue et au port sur la
mer du Nord.
Le midi, nous sommes allés pique-niquer dans
un port de plaisance. Sur la route, nous avons observé qu’à chaque kilomètre, il
y avait des repères. Quelque chose devait se préparer car un balisage a été mis
en place. Sur le chemin du retour, il y avait même des tables avec des éponges
et des oranges. Le vent nous a poussé. Il faisait beau. Un gars à rollers nous a
accompagné. Nous avions le vent dans le dos et je me suis amusé avec Florian à
faire la course. Clément était ravi : « plus vite papa, plus vite papa ! ».
C’est de retour au camping que nous nous
sommes aperçus que la course allait passer dans notre village. J’ai pensé à un
semi-marathon. En calculant, l’arrivée devait être au prochain village.
En effet, une heure plus tard, les premiers
coureurs sont passés. Leurs allures, leurs attitudes m’ont fait deviner que
c’était la course des non-licenciés.
Alors, j’ai pris une décision : j’ai mis mes
rollers et je suis parti à rebours vers le départ pour profiter de la course et
de l’ambiance. Dans les villages, c’était formidable. Tous les gens
encourageaient les coureurs. J’ai remonté en sens inverse jusqu’au kilomètre 10.
Là, il n’y avait plus aucun coureur, mais seulement les bénévoles qui
nettoyaient. J’ai fait demi-tour et petit à petit, j’ai remonté des concurrents.
Il faut dire qu’ils étaient très nombreux. Et j’ai continué comme ça jusqu’à
l’arrivée. Enfin, je suis revenu dans mon village. Un semi-marathon en un peu
plus d’une heure : j’étais content de moi ! Je n’avais jamais autant fait à
rollers.
Le lendemain matin, j’ai fait une randonnée
de 100 kilomètres qui m'a très dépaysé : j’ai longé la côte nord de la Hollande par
une piste cyclable le long de la grande digue. Il n’y avait que des moutons et
des oiseaux. Seul inconvénient, les barrières canadiennes qui évitent que les
troupeaux se mélangent et qui cassaient un peu mon rythme… Au port de Eemshaven,
j’ai aperçu l’Allemagne du Nord et également un champ d’éoliennes : plus d’une
centaine. Impressionnant !
L’après midi, nous sommes allés à Groningen.
Le centre ville, immense, était interdit aux voitures. Les places étaient très
grandes et cela donnait une impression de vide ! Nous avons mangé dans un
sandwicherie française…
Nous avons quitté le Nord pour Otterlo. C’est
l’entrée du parc Kroller-Muller et de son musée.
Le lundi 30, nous avons parcouru le parc à
vélo. En effet, c’est le moyen de déplacement officiel. Pas de voiture ! Le
mardi, nous avons visité le musée qui regorge d’œuvres éblouissantes. Corot,
Millet, Latour, Manet, Courbet, Pissarro, Renoir, Gauguin, Monet, Seurat,
Cézanne, Van Gogh ; et puis Braque, Picasso, Gris, Léger, Mondrian. Ils sont
tous là ! Florian n’a raté aucune salle. Il veut comprendre l’évolution de la
peinture.
L’après
midi, nous avons sillonné le parc à la recherche des sculptures de Dubuffet
entre autres…
Le mercredi, j’ai roulé dans le Parc National
du Veluwezoom. J’ai adoré !
Il a fallu quitter à regret ce pays
délicieux.
Daniel Clerc
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