Sur le plan
intellectuel, nous nous entendons très bien.
Clément ne fait du vélo
qu’avec moi, pendant les vacances et quelquefois à Villiers.
Il a un vécu cycliste,
mais pas l’entrainement de la pratique quotidienne.
Il ne dit jamais
franchement « oui » mais jamais « non » !
Il est toujours partant
pour des explorations, des visites, des randonnées.
Au cours de nos
différents voyages, en grandissant, j’ai senti une évolution.
Il a pris conscience de
ses possibilités.
Dans le
Cantal et le
Puy de Dôme
Forêt Noire en Allemagne.
Et lorsque cela montait
très fortement (18%), en utilisant les braquets adaptés de nos VTT,
il était très satisfait.
J’ai donc décidé, à 16
ans, de l’emmener au cœur des Grands Cols Alpin.
A Vars.
Avec, toujours,
l’obsession de « ne pas nuire ».
Nous avons roulé tous
les jours dans
les landes du Médoc (lac d’Hourtin).
Nous avons fait une
« grande » sortie vers Maubuisson. Clément était demandeur.
J’ai alterné les
tronçons VTT et route.
Il était à l’écoute de
ses sensations.
Pendant les deux
semaines à
Arcachon, il a fallu qu’il s’absente
quelques jours pour rejoindre sa
mère et son frère dans sa famille près de Bordeaux.
Dès son retour, nous
avons effectué, à cause de la chaleur, des sorties le matin et après 20 h.
Finalement, un
entrainement modeste mais réel.
L'inconnu : comment Clément
allait se comporter durant une ascension longue et difficile.
Arrivés à Vars, le
soir, nous avons réalisé une sortie entre les villages de St Marcellin
(gite) et Ste Marie.
Clément était
impatient.
Montée
du col de Vars :
Le dimanche matin, à
partir du gite, nous avons gravi le col de Vars (2109 m)
Au début de
l’ascension, j’ai trouvé que Clément montait trop vite. J’avais du
mal à faire les photos. (1)
Il m’a répondu qu’il ne
faisait aucun effort. Je lui ai dit qu’il était électrique !
Clément compense son
manque de force par une fréquence de pédalage élevée. Son plus petit braquet : 22
à l’avant, 23 à l’arrière. Comme on dit : le tour de roue.
Le dénivelé : 1198 m.
Une ascension réussie !
Sortie
Vars - Guillestre - Mont-Dauphin - Vars :
Le lundi, de Vars St
Marcellin, nous sommes descendus à Guillestre.
Une minuscule petite
route nous a conduit sur un pont qui franchissait le Guil.
Puis par Eygliers, nous avons rejoint Mont-Dauphin.
Il faisait très chaud.
La montée était vraiment dure.
Je lui ai dit de
retirer son casque. Entre le risque d'accident quasi nul et la
surchauffe du cerveau, je n'ai pas hésité.
La vallée du Guil est
vraiment magnifique.
Dans la cité de Vauban,
Clément a fait preuve d’impatience.
L’heure avançait et il
était inquiet pour la montée du retour.
(1) J'avais réglé, pour la première
fois, mon appareil en 16/9 (il ne permet pas le 2/3). J'avais du mal
à trouver mes repères dans ce format inconnu. |
Effectivement,
l’ascension entre le Guil et Vars est longue (12 km) et difficile
(entre 8 et 10%).
Clément manquait
d’entrainement.
Il faisait vraiment
trop chaud : 36°C.
Il y a eu de la
souffrance.
Autant pour lui que
pour moi...
Nous avons fait
plusieurs pauses à l’ombre. Je lui ai donné ma roue qui avait 2
dents de plus (25).
Je lui ai rappelé les
fondamentaux : s’installer dans l’effort, faire preuve de patience,
bien boire/s’alimenter, se fixer des points psychologiques, ne pas
focaliser sur la douleur.
Ça été difficile mais
Clément a fait preuve de courage.
Il n'a pas voulu monter
à pied.
A deux kilomètres de
notre gîte, la pente s’est adoucie.
Au final, 1753 m de
dénivelé.
Le col de Vars a été
gravi entièrement avec ces deux sorties.
Un bilan mitigé.
Le col d’Izoard était
le deuxième objectif.
J’ai emmené Clément
visiter
Briançon. J’y ai fait un reportage.
Au retour, j’ai décidé
de revenir à Vars par le col d’Izoard et sa célèbre Casse Déserte. Cela, pour
préparer psychologiquement mon fils à cette grimpée.
J’ai monté les pneus
fins (26 pouces) sur son VTT.
Le mardi, nous avons
fait une petite sortie de récupération jusqu'à la station de Vars.
Vallée
d'Escreins :
Mercredi, nous avons
fait le val d’Escreins (vallée du Rif Bel).
872 m de dénivelé.
La route n'est pas bien
revêtue. Clément était vigilant : les pneus fins sont plutôt un
handicap.
Une sortie qui a
demandé des efforts mais elle a été récompensée par des paysages
inoubliables.
Un ressenti positif.
La météo du jeudi :
beau et chaud.
Demain, par quelle montée
: Briançon ou Arvieux ?
Montée
du col d'Izoard :
Départ à 10 h 30
d'Arvieux.
Les premiers kilomètres
sont très pentus (8 à 10%) dans la ligne droite de La Chalp et dans
le hameau de Brunissard.
Certains champs
venaient d’être coupés. C’était la nuée des mouches. Vraiment invivable.
Gros efforts et très forte chaleur : 33
°C.
Notre organisme et notre
psychisme étaient soumis à rude épreuve.
Nous nous sommes arrêtés au
premier lacet. A l’ombre.
Clément s'interrogeait.
Il
pensait que cela va être trop dur. Comme lundi.
La route monte en lacet
dans la forêt de conifères. Il y a de beaux points de vue.
Les cyclistes étaient assez nombreux.
C'était bon pour le moral. On ne se sentait pas seul.
Les pentes de ce
secteur avoisinent les 9% avec quelques passages à 11%.
Nous avons fait des
pauses régulièrement.
Avec l'altitude, la température
est devenu
plus supportable.
A 3 km du col, nous
savions que nous allions avoir un paysage unique : la Casse Déserte
avec ses cheminées pierreuses à 2220 m.
D'autres cyclistes ont
savouré également ce moment magique.
A cause de l'effort,
plaisir de mériter davantage ce paysage.
Après la casse déserte,
les deux derniers kilomètres sont difficiles avec une pente proche
de 9%.
C'est un monde minéral.
Clément se sentait bien
et il a monté jusqu'au col à une bonne allure.
Moments intenses !
L’expérience du vélo
dans le milieu montagnard est très formateur.
Daniel Clerc
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