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Vélo d'hiver
Mon cycliste à deux vélos. Je suis son vélo
d’hiver. Certains disent « le mulet ». Ce n’est pas très gentil…
Je sais bien que le vélo du printemps est le
préféré.
Il est tellement mieux que moi…
Mon cycliste n’a d’yeux que pour lui. Dans le
garage, Il est rangé au meilleur endroit.
Je sens bien qu’il fait partie du rêve : il
représente l’avenir. Les grandes sorties du printemps et de l’été.
Moi, je suis le présent : la pluie, le froid, le
vent.
Les patins de freins blessent mes jantes. Les silex percent mes pneus.
L’autre, il est tellement mieux que moi…
Moi, je suis à peine nettoyé.
Mais c’est quand même avec moi qu’il a découvert
les paysages. C’est quand même avec moi qu’il a retrouvé les joies de
l’effort. C’est quand même avec moi qu’il a apprécié les moments délicieux du
groupe. Il y a plein de souvenirs attachés à tous ces bonheurs.
L’autre, il est tellement mieux que moi…
Mon cycliste m’a dit qu’il avait fait un stage
mécanique !
Depuis, il s’occupe de moi !
Il m’a changé les câbles, il m’a réglé mon
indexation. Tous mes patins sont neufs. Et bonheur suprême, il a nettoyé ma
roue libre : depuis le temps que j’en souffrais.
J’ai trouvé que son regard à changé. Vélo
d’hiver, vélo du printemps : chacun à son utilité.
J’ai l’impression qu’il nous aime tous les
deux !
Daniel CLERC |
