 
Lise GOUGIS -
Science & Vie
1272 - septembre 2023
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C'EST LUI QUI EST AU COMMANDE !
Anne
DEBROISE -
Science & Vie
1265 - février 2023
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Lise GOUGIS -
Science & Vie
1258 - juillet 2022
|



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Yves SCIAMA -
Science & Vie
1257 - juin 2022
|
 |
 
Yves SCIAMA -
Science & Vie
1255 - mars 2022
Ecologue
forestière Suzanne SIMARD |
 |
 
Etienne THIERRY-AYME
-
Science & Vie
1245 - juin 2021 |
Voiture
intelligente
Freinage
automatique d'urgence, régulateur de vitesse, régulation adaptative

Extraits |
 
Pierre-Yves BOCQUET
-
- Science & Vie
- Hors Série - Octobre 2018
|
OSER LA RUPTURE
Pierre-Yves BOCQUET
Relever deux défis majeurs.
La voiture électrique pour la pollution chronique.
La voiture autonome pour la sécurité.
Sans oublier le rapport charnel et émotionnel qui nous lie à la
voiture.
Tout l'écosystème automobile, de la production à l'utilisation qui
est en mutation.
Bienvenue dans la nouvelle ère automobile !
Voitures électriques et autonomes
Vers un grand big
bang historique
Ce n'est pas seulement une nouvelle offre : c'est une
rupture historique avec le moteur thermique et l'art de conduire.
Toute l'industrie va devoir se réinventer.
|
VOITURE PROPRE
Voiture électrique
Hugo Leroux
La grande illusion (batterie
polluante VS une grande autonomie) |
OBJECTIF ZERO MORT ?
Muriel Valin
Notre cerveau : premier frein à la Sécurité Routière
Plus un conducteur se sent protégé, plus il prend des
risques.
Tel est le paradoxe mis en lumière par les travaux en psychologie.
Et qui explique que la mortalité routière ne baisse
plus, malgré les mesures prises.
Ce qui est à la mode c'est de vouloir rendre l'humain
parfait. Mais c'est voué à l'échec (Marc Camiolo - Sociologue du
risque - Lab Lorrain)
La belle leçon suédoise : prise de conscience des
usagers.
Faire varier les limites en fonction des tronçons,
des saisons et de la météo afin de réaliser du sur-mesure...
La commission européenne a proposé, en plus de cibler et de
réaménager les routes dangereuses, d'équiper les nouveaux modèles de
voitures de dix-neuf dispositifs de sécurité, notamment le freinage
d'urgence automatisé et l'aide au maintien de la trajectoire. |
Voiture autonome
Pierre-Yves Bocquet
Quand l'informatique écrit l'histoire de l'automobile.
Comme si la voiture autonome, à vouloir se passer de l'homme,
oubliait ce dernier dans son équation. |
PILOTAGE AUTOMATIQUE
Les accidents sèment le
doute
Etienne Thierry-Aymé
Importance de confronter son modèle au réel.
S'assurer que les données recueillies soient justes.
Je préfère un système qui me dise "je ne sais pas où je suis" à un
autre qui "pense" être au bon endroit au bon moment. (Philippe Xu). |
Un permis pour l'I.A. ?
Pauline Martin
Prendre les bonnes décisions au bon moment, tel est le pari
technologique de la voiture sans pilote. Mais peut-on apprendre
l'aléa à une machine ?
L'I.A. mise sur les réseaux de neurones et le "deep learning".
Objectif : passer le pemis.
Pour gérer les cas complexes, l'algorithme fait appel à la "logique
floue". |
Congestion urbaine
Brice Perrin
Vers la fin du tout-voiture.
Autrefois symbole de liberté et de mobilité, l'automobile est de
plus en plus décrié en milieu urbain.
La fin d'un règne sans partage : un rééquilibrage de l'espace public
et le développement d'alternatives semblent inexorables.
A Paris, la vitesse moyenne effective culmine à... 15 km/h
Pollution, congestion, occupation de l'espace, perte de temps...
C'est un fait, l'automobile cumule désormais les handicaps.
Le vélo, prochaine panacée ?
Une piste cyclable coûte 200 fois moins qu'une autoroute, 50 fois
moins qu'un métro et 25 fois moins qu'un tramway.
Dans la même logique : véhicule électrique portable.
L'infrastructure doit s'adapter pour offrir une place à chaque
usager.
(Par exemple : en Chine, des montagnes de vélo en libre service). |
Réinventer la route
Alexandra Pihen
Exit le bitume : pour se mettre au diapason des voitures électriques
et autonomes, les routes s'annoncent plus vertes et connectées. |
Dans S&V 02578 page 50 :
véhicules hybrides : comportement des conducteurs : étude hollandais
TNO : 30% du temps normalement attendu seulement car les
utilisateurs oublient de recharger les batteries.
|
 
Alexandra PIHEN -
Science & Vie 1241 - Février 2021
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UN BESOIN DE NATURE QUI S'EXPRIME
37 %
C'est le pourcentage de Français qui
profitent de la nature tous les jours (ministère de I‘écologie) 39 %
d entre eux s'immergent dans la verdure une fois par semaine. 16 %
au moins une fois par mois. 9% ne s'y rendent presque jamais.
120
C'est le temps cumulé, en minutes, qu'il
faudrait passer au minimum chaque semaine dans la nature (même dans
les parcs urbains) pour profiter de ses effets positifs sur la santé
mentale et physique. selon une étude de l'université d'Exeter.
69 %
C'est la proportion des Français de plus
de 18 ans qui se sont déclarés en manque d'espaces verts pendant le
premier confinement (sondage YouGov juin 2020). 78 % des Français
estiment comme prioritaire le développement des espaces verts
urbains.
1 sur 10
C'est la proportion des ménages français
qui se sont vus privés de l'accès aux espaces verts durant le
confinement avec la règle imposée de 1 km autour du domicile.
|
3 ORIGINES ENVISAGÉES SUR NOTRE LIEN À LA
NATURE
1. Est-ce une capacité innée ?
L'analyse de 31534 photos issues de médias
sociaux dans185 pays semble appuyer cette hypothèse elle montre
notre préférence spontanée pour des paysages naturels.
2. Est-ce socialement inculqué ?
Contrairement aux adultes, les enfants de
4 à11 ans préfèrent les paysages urbains. Puis leurs goûts
rejoignent ceux de leurs parents. L'apprentissage serait la clé
d'une préférence pour la nature.
3. Est-ce lié à nos limites
attentionnelles ?
L'imagerie cérébrale démontre que la
simple vue de paysages urbains augmente l'activité des zones de la
vision et de l'attention, au contraire des scènes naturelles.
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FAUT-IL FAIRE CLASSE DANS LA NATURE?
Après le premier confinement, la question
a été soulevée pour la rentrée scolaire 2020.
Les pays scandinaves pratiquent déjà
l'apprentissage au cœur de la nature, souvent en forêt.
Plus de 14 % des maternelles danoises
enseignent hors les murs de la classe, à raison d'une à deux
journées hebdomadaires. Il faut dire que des recherches de longue
date démontrent les bénéfices physiques, émotionnels et cognitifs de
ce type d'apprentissage.
En 2019, une étude danoise auprès d'élèves
de 9 à13 ans dans16 écoles ajoute qu'une plongée dans la nature, à
raison de 2 à 7 heures consécutives par semaine, améliore les
comportements prosociaux et diminue l'hyperactivité et
l'inattention, même de retour en classe.
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Vincent NOUYRIGAT
- Science & Vie
1241 -
02-2021
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Hugo
LEROUX - SCIENCE & VIE 1240 -
12-2020 |

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Lise GOUGIS -
SCIENCE & VIE
1236 - Aout 2020
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Pierre-Yves BOCQUET
- SCIENCE & VIE HS
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Pierre-Yves BOCQUET - HORS SERIE - mars 2020
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Elle optimise vos trajets
Tout le monde connait les applis qui permettent de calculer des
itinéraires – Waze, Google Maps, Viamichelin ou Mappy. Derrière leur
apparente simplicité, ces services sont basés sur des algorithmes
d’IA très performants, capables de trouver leur chemin parmi le
grand nombre de trajets possibles d’un point A à un point B, en
tenant compte du trafic…
Elle prend le volant à votre place
Avec les voitures autonomes, les constructeurs ambitionnent de
réduire drastiquement le nombre de morts sur les routes. Remplacer
le conducteur par un algorithme, renseigné sur la circulation par
une armada de radars et de caméras, permettrait en effet de
supprimer tous les aléas liés aux faiblesses de l’être humain. A
condition toutefois que les algorithmes parviennent de leur côté à
corriger les imperfections que leur nature informatique leur
confère, liées à l’imprévisibilité et à l’opacité des réseaux de
neurones qui les font fonctionner.
Elle prédit les accidents de la route
En agrégeant les données du trafic, la cartographie routière, l’état
de l’infrastructure, la météo, l’heure, les évènements exceptionnels
(travaux, match de foot, manifestation…) l’IA est capable de prévoir
le risque d’accident à chaque instant. Et donc d’identifier en temps
réel les portions routières les plus à risque. Ce qui permet ensuite
de développer des politiques de prévention adaptée. Ce type de
solution pourrait être utilisée dans les voitures autonomes, mais
aussi pour informer les conducteurs.
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Pierre-Yves BOCQUET - HORS SERIE - mars 2020
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Elle fait du sur-mesure en classe.
Dans un contexte de manque de moyens chronique, qui induit des
programmes identiques pour tous, "l'IA permettrait d'envisager un
enseignement plus personnalisé, avec un algorithme qui traque les
résultats de chaque élève, exercice par exercice, pour mieux comprendre
les concepts sur lesquels il bloque, et pouvoir ainsi conseiller
l'enseignant sur les points précis à renforcer avec chacun", détaille
Yoshua Bengio, de l'institut Québécois d'intelligence artificielle.
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Yves SCAMIA -
SCIENCE & VIE 1230 - 03-2020
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Peur des Maths ?
Hugo LEROUX -
SCIENCE & VIE
1230 - mars 2020
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Coline BUANIC -
SCIENCE & VIE
1230 - mars 2020
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Keyra BETTAYEB -
SCIENCE & VIE
1230 - mars 2020
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Vélos partagés : l'inévitable tragédie des
biens communs ?
Emmanuel MONNIER -
SCIENCE & VIE -
09 2019
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Garés avec la selle ou les freins cassés, abandonnés
la roue voilée... les Vélib' et autres véhicules partagés sont
vandalisés ä un point tel que leur gestion en est plombée. Un signal
peu encourageant pour la "société du partage"... Quels sont les
ressorts de ces comportements, et pourquoi certains systèmes, eux,
fonctionnent? |
Les vélos partagés ont tout d'une bonne idée pour désengorger et
dépolluer les villes. Las, le vandalisme massif subi par ces
deux-roues en libre-service menace de faire dérailler les projets.
Et les mêmes incivilités ont été observées en Belgique, Italie,
Chine...
Faut-il s'en
étonner ? Après tout, pourquoi prendre soin d'un bien qui ne vous
appartient pas, si cet effort ne vous rapporte rien ? Question
vitale pour l'avenir de cette "société du partage" dont on
prophétise l'avènement.
L'écologue Garrett
Hardin, de l'université de Californie, prédisait en 1968 la
dégradation inévitable de toute ressource partagée en libre accès.
Il prit pour cela l'exemple d'un pré que des éleveurs partagent pour
faire paitre leurs troupeaux. L'intérêt de chacun est d'y mener un
maximum de bêtes. Sauf que chaque bête supplémentaire consomme le
pâturage et le dégrade. Résultat? La surpopulation détruit le pré et
conduit ä la ruine de tous. Un funeste enchainement que Hardin avait
qualifié de "tragédie des communs". Serait-ce le destin des Vélib'
et de toute ressource partagée ? Pas si sûr.
Elinor Ostrom, Prix
Nobel d'économie 2009, a démontré que de nombreux biens (forêts,
pêcheries, cultures...) ont au contraire été durablement gérés en
commun. A condition que certaines règles aient été édictées, avec
des sanctions, même faibles, pour ceux qui ne coopéraient pas.
Ostrom observait que, plutôt que chercher à maximiser son profit
personnel, chacun faisait le plus souvent passer l'intérêt de la
communauté avant le sien.
Pourquoi?
"L'origine de la coopération" est l'une des grandes questions de la
biologie de l'évolution souligne Jean-Baptiste André, qui l'étudie
au département d'Études cognitives de l'Ecole normale supérieure.
"L'être humain a une capacité à coopérer vraiment spécifique."
SOIGNER SA
RÉPUTATION
Dès 15 mois, les
enfants rejettent une répartition inéquitable, même si elle ne les
lèse pas. Ce qui semble a priori incompatible avec la logique
darwinienne. On comprend que les fourmis se sacrifient pour la
fourmilière : comme elles ont les mêmes gènes que la reine, sa survie
favorise leurs propres gênes. Ou qu'une lionne s'associe à d'autres
pour attraper une proie.
Mais en quoi ressentir le besoin de prendre
soin de biens partagés favorise-t-il la survie de nos gênes ?
Pour Jean-Baptiste
André, le mot-clé est la "réputation" : "Ces comportements
s'expliquent par un mécanisme dans lequel j'ai un intérêt à
coopérer.
|
Parce que cela me donne une bonne réputation, qui va me permettre
d'être plus souvent choisi comme partenaire et d'en tirer des
bénéfices sociaux." Coopérer serait donc bien, sur le long terme, un
comportement gagnant. "Lorsqu'un ami vous demande de l'aider, si
vous refusez il va s'en souvenir. Il ya un coût social important.
Cet égoïsme ne sera
pas mortel en soi. Mais lorsque Homo sapiens vivait en petits
groupes, celui qui était rejeté du clan ne survivait pas longtemps.
Une pression constante a donc favorisé ceux qui étaient les mieux
acceptés par les autres. C'est-à-dire ceux qui coopéraient et
avaient ainsi bonne réputation.
Voilà qui éclaire
certains succès de l'économie du partage : nous coopérons d'autant
plus que cela se sait. "Airbnb, BlablaCar ou eBay ont mis en place
des systèmes de réputation qui se révèlent très efficaces. Saccager
un appartement est risqué parce que la plate-forme met en ligne tous
les commentaires. Dans le cas du Vélib', c'est l'anonymat qui a fait
la différence", constate Vincent Malardé, spécialiste de l'économie
collaborative ä l'université Rennes 1.
QUESTION DE
CONFIANCE
"Le paramètre-clé,
pour ces plates-formes qui mettent en relation des gens qui ne se
connaissent pas, c'est de créer de la confiance confirme Thierry
Pénard, professeur d'économie ä l'université Rennes 1. Or il n'y a
contrat réciproque que si les tricheurs sont démasqués et
sanctionnés. "Quand vous partagez un vélo, si vous savez que les
autres n'en prennent pas soin, cela augmente la probabilité que vous
fassiez de même", explique Stéphane Debove, docteur en psychologie
évolutionnaire. D'ailleurs, les enquêtes montrent que la France ou
la Chine sont justement des pays où la confiance dans les autres est
en moyenne plutôt faible.
"Je ne serais pas
étonné qu'on trouve une corrélation entre ce niveau de confiance
dans les autres et le degré de vandalisme, avance Thierry Pénard. Il
suffit qu'une minorité d'utilisateurs ne soient pas coopératifs pour
que la confiance se dégrade très vite. "D'où l'importance de la
renforcer, en dissuadant d'une part ceux qui ne voudraient pas jouer
le jeu, mais aussi en faisant disparaitre toute trace visible de
vandalisme.
Les biologistes
nous préviennent: il n'y a pas de coopération s'il y a impunité. Et
il n'y aura pas d'économie du partage réussie sans contrôle social
institutionnalisé. Avec tous les risques que cela comporte pour les
atteintes à la vie privée.
|
 
Thomas
Cavaillé-Fol
- SCIENCE
& VIE 1223 - 08-2019
|
THEORIE DE LA BETISE
Notre esprit, loin d'être insondable, fonctionnerait de façon
totalement superficielle !
Quid, alors des notions de convictions, de personnalité,
d'inconscient ?
Avec la théorie de l'esprit plat de Nick CHATER, tous nos biais
cognitifs s'expliquent enfin !
Il se focalise uniquement sur l'attention.
Il ne fait qu'interpréter à la volée.
Il fait illusion grâce à sa vitesse d'exécution. |
INTROSPECTION
NOTRE MOI INTERIEUR EST UNE ILLUSION DE L'ESPRIT
Notre cerveau est si rapide à expliquer
nos pensées qu'il arrive à nous faire croire qu'elles sont ancrées
au fond de nous
LA BÊTISE RETROSPECTIVE
En dépit de la masse de souvenirs qui nous
appartiennent, nous privilégions les dernières informations
disponibles. Il est donc courant de délaisser nos souvenirs
lointains pour ne se focaliser que sur l'instant.
LA BÊTISE DE CONFIRMATION
Les informations qui vont dans le sens de
l'histoire que l'on se raconte et qui expliquent notre comportement
vont apparaître clairement à l'esprit tandis que celles qui entrent
en contradiction avec lui seront mises de côté. Et si ces
informations atteignent tout de même la conscience, elles seront
dédaignées, sous-évaluées.
LA BÊTISE DE COHERENCE
Pour donner une cohérence à notre
comportement, nous sommes prêts à l'interpréter massivement, et même
à modifier nos croyances, nos souvenirs et à en occulter d'autres.
Notre esprit peut faire surgir en un instant n'importe qu'elle
justification à nos actions !
LA BÊTISE D'ANCRAGE
La première interprétation ou la première
impression s'ancre durablement dans le temps. Difficile de prendre
en compte les informations suivantes et de se débarrasser d'un
ancrage mental bien établi, même en dépit de la raison. |
PERCEPTION
C'EST L'ESPRIT QUI NOUS TROMPE SUR NOS SENS
A trop vouloir nous offrir un monde
cohérent, notre esprit nous leurre sur nos capacités de
perception... et nous sommes assez bêtes pour le croire
LES BÊTISES DE LA PERCEPTION
Cette illusion d'une perception parfaite
et d'une imagination aux mille détails génère des comportements
stupides.
LA BÊTISE DE SURCONFIANCE
Non seulement nous pensons voir beaucoup
plus que ce que nous voyons en réalité... mais nous surestimons en
plus nos capacités et nos connaissances ! Plus encore, moins nous
possédons de données, plus nous avons tendance à les interpréter, et
plus nous croyons avec conviction en notre propre "expertise"...
LA BÊTISE DE SURFOCALISATION
Il est très utile, lorsque nous conduisons
par exemple, de ne se focaliser que sur ce qui est important et
d'ignorer tout signal sans intérêt.
Revers de cette surfocalisation : c'est
elle qui fait que l'on se cogne contre un poteau quand on est fixé
sur l'écran de notre portable. Et elle peut même devenir
incontrôlable en cas d'addiction.
LA BÊTISE DE SURINTERPRETATION
C'est elle qui est responsable des
premières impressions, qui nous font, par exemple, juger
d'intelligence d'une personne sur la seule base de son physique...
Cette interprétation insatiable est aussi la source du phénomène
psychologique qui nous fait voir un visage dans un nuage.
|
 
|
Définition de l'intelligence par
le psychologue Howard Gardner :
Le potentiel de mobiliser des
informations dans un contexte culturel pour résoudre des problèmes ou créer des
choses et des concepts ayant une valeur dans cette culture. (SCIENCE &
VIE) |
 
SCIENCE & VIE -
Octobre 2015 |
Dans l'article il est écrit :
- nos états d'esprit se superposent
- nos jugements interfèrent
- nos pensées peuvent s'intriquer
- nos perceptions oscillent
quantiquement
Des expériences sont là pour le
montrer.
|
 
Emmanuel Monnier - SCIENCE & VIE 1181
|
LE BONHEUR
DANS L'ADN, LES CELLULES, LE CERVEAU...
MAIS OU SE CACHE-T-IL ?
A quoi tient le
bonheur ? Tout le monde le cherche, mais où se cache-t-il ?
Dans la famille,
l'argent, l'amour... comme la plupart d'entre nous nous en semblons
convaincus.
Sauf que ces
"joies" de l'existence ne durent pas.
Par ailleurs,
certains semblent plus facilement heureux que d'autres.
Une certitude, la
quête du bonheur est câblée en nous.
Dans notre
cerveau, dans nos gênes, dans les rouages de notre corps, dans
l'évolution de notre espèce, qui a fait du bonheur une aptitude à
part entière.
Un bonheur
qui se cache... en nous
Tout se passe comme si chacun avait un
niveau fixé de bonheur vers lequel il retourne plus ou moins, quoi
qu'il fasse (Daniel Nettle - Université Newcastle RU)
Neurobiologistes, généticiens,
biologistes : le bonheur se cache au croisement des mécanismes
cérébraux du plaisir, du désir et de la représentation du futur.
Le cerveau humain n'est sensible qu'aux
comparaisons
Où se cache le
bonheur ?
Dans
l'ADN, des gènes y prédisposent
Une
nouvelle génétique du bonheur
|
Rien de
définitif pour la vie
L'importance de l'environnement
Faire
soi-même son bonheur ?
Où se cache
le bonheur ?
Dans le
cerveau, des circuits spécifiques l'activent
Se réjouir
de ce que l'on va vivre
Circuits
primitifs du désir
L'action
sans le jugement
Où se cache
le bonheur ?
Dans le
corps, des signaux biologiques lui sont dédiés
Une
question d'hormones... mais pas seulement
On peut
agir sur notre bien-être
Le bonheur, un avantage évolutif ?
Les
neurobiologistes : motiver la quête de nourriture et, ainsi, assurer
la survie de notre espèce.
On vision
utilitaire du bonheur
Une
émotion communicative
Programmé
pour être insatisfait
|
 
Vincent Nouyrigat -
SCIENCE & VIE 1187
|
Vous avez dit complot ?
Nos cerveaux programmés pour y croire
Pourquoi notre cerveau voit des
complots partout
Le
système fronto-temporal gauche se joue des probabilités
Le
cortex temporal médian jongle avec les causalités
Le
carrefour temporo-pariétal perçoit des intentions partout
L'amygdale réagit aux situations anxiogènes
Le
cortex préfrontal médian se méfie d'autrui
Le
cortex préfrontal droit surinterprète chaque détail
Le
cortex préfrontal biaise notre opinion
Pour notre cerveau, les moindres
détails font sens.
Nous croyons repérer des intentions
partout.
Notre esprit doute des coïncidences.
Notre cerveau se méfie à l'excès des
inconnus.
Nous associons des grandes causes aux
grands chocs.
Les situations anxiogènes modifient nos
perceptions.
Notre système cognitif s'enferme dans
ses propres croyances.
Comment faire la part des choses ?
Des
théories qui ont envahi la culture populaire...
...
et sont amplifiées par internet
Chercher à démontrer seulement que ces théories sont fausses ne
fonctionne pas.
Il
faut être conscient de nos biais cognitifs et des pièges de notre
intuition.
Le triple impact du complotisme : sanitaire, social et
environnemental.
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Anne
Debroise - SCIENCE
& VIE 1191
|
Quand l’éthique défie la technique
Que fera la voiture autonome quand elle ara le
choix entre percuter un bus scolaire et s’envoyer dans le décor,
avec ses passagers ?
La question intéresse depuis quelque temps les
psychologues.
Enquête auprès des constructeurs de voitures et
de pilotes automatiques.
La question est plus compliquée que ce qu’ils
veulent bien reconnaître.
Les véhicules conduisant à notre place sont
voués à déferler.
Question : en cas d’accident imminent, comment
leurs logiciels réagiront-ils ?
Qui sauveront-ils ?
Qui écraseront-ils de préférence ?
Selon quels algorithmes, écrits en amont ?
Anne Debroise est allée poser la question aux
constructeurs. Car leur choix sera aussi moral.
Contexte :
Depuis août 2016, la France autorise sur ses
routes le test de prototypes de voitures sans chauffeur – sous
supervision humaine permanente. Dans le viseur, des véhicules 100%
autonomes, capables de prendre des décisions cruciales en cas de
danger.
Le dilemme du tramway revisité
Un véritable enjeu commercial
Un défi éthique qui devient technique
Tous les accidents ne seront pas évités
En conclusion
La voie prônée par les constructeurs pour
s’affranchir des questions éthiques en faisant la preuve d’une
sécurité irréprochable s’avère donc très étroite.
D’autant plus que la transition vers les
voitures totalement automatisées ne se fera pas sans heurt.
Les individus, face à une situation critique ne
font pas de choix. Tout va si vite que le cerveau humain n’a pas le
temps de raisonner : il freine par réflexe.
Ironique renversement des choses : nous
demandons aux machines de répondre à des questions que nous ne nous
posons pas.
La rapidité de calcul des logiciels de conduite
des voitures autonomes ouvre ni plus ni moins un nouveau champ de
questionnements éthiques, inexistant jusqu’ici.
Asimov nous avait prévenus : l’avènement des
robots est aussi, et peut-être avant tout, un bouleversement d’ordre
moral.
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T-L H - SCIENCE & VIE 1196
|
LE RAPPEL DES FAITS
Depuis le 22 mars, la loi rend le
port du casque à vélo obligatoire pour les enfants de moins de 12
ans, conducteurs ou passagers.
La France est le 26° pays à adopter
ce type de législation.
S'il est déjà recommandé depuis
longtemps, le port du casque à vélo est maintenant obligatoire pour
les enfants de moins de 12 ans, qu'ils soient conducteurs ou
passagers. Sur le site du ministère de l'Intérieur, la mesure est
justifiée par la volonté d’encourager l'apprentissage du vélo,
excellent pour la santé comme pour la qualité de l'air.
Pourtant, la majorité des
associations de promotion du cyclisme ont toujours exprimé leur
désapprobation face à une telle mesure coercitive, arguant que ce
type de décision n'améliore pas la sécurité des usagers à vélo.
Mieux PROTÉGER LA TETE
Certains estiment même que le port
du casque modifie le comportement des cyclistes : se sentant en
sécurité, ils font moins attention et finissent par être impliqués
dans plus d'accidents.
Que dit la science sur la question?
De nombreuses études se sont
intéressées à l’efficacité du casque en tant que protection, et à sa
capacité à réduire les blessures à la tête. L'année dernière, dans
une méta analyse qui recensait plus de 64000 blessures de cyclistes
à travers le monde, le mathématicien Jake Olivier a montré que le
port du casque permet de réduire les risques de blessures à la tête
de 51 %. Et la réduction est encore plus marquée pour les blessures
sévères et fatales (69 % de réduction dans les deux cas).
Pas de doute : le casque réduit bel
et bien les risques de se blesser.
Oui, mais d'autres études montrent,
en parallèle, que l’efficacité des lois sur le port du casque est,
elle, beaucoup moins probante.
UN PROBLÈME DE VISIBILITÉ
Une étude de Kay Teschke datant de
2015 s'est intéressée au cas du Canada, où seules certaines
provinces disposent de lois d'obligation. Résultat: il y a autant de
blessés à la tête dans les provinces avec et sans législation. Le
signe que le casque modifie le comportement des cyclistes? L’étude
montre en tout cas que les accidents de la circulation impliquant un
vélo diminuent dans les provinces où cette pratique est plus
répandue. Un phénomène de “sécurité par le nombre" déjà pointé par
plusieurs autres travaux: plus les cyclistes sont visibles, plus on
fait attention à eux.
L'obligation du port du casque à
vélo n'est pas une si mauvaise idée, juge Jake Olivier, mais elle
doit s'inscrire dans une stratégie globale de réduction des risques. Seule, elle risque d'être
inefficace.
Parmi les autres mesures à mettre en
place figure notamment le développement d'infrastructures dédiées à
la pratique du vélo.
Kay Teschke recommande ainsi des
pistes cyclables séparées physiquement du trafic routier. Il est à
noter que les deux pays dans lesquels les cyclistes sont les plus
nombreux, les Pays-Bas et le Danemark, n'ont pas de loi sur le port
du casque.
|
 
Kheira Bettayeb
-
SCIENCE & VIE 1197
|
Non, internet ne nuit
pas au cerveau
Consultation de mails à toute heure,
envois de tweets en rafales, messages permanents sur Facebook tout
en regardant la télé. En quelques années, la grande majorité d'entre
nous s'est vue happée par les immenses possibilités
d'ultra-communication et d'ultra information offertes par internet.
74 % de la population française y accède quotidiennement, pour une
durée moyenne de 18 heures par semaine.
Evidemment, ce n'est pas la première
fois qu'une nouvelle technologie de la communication s’immisce dans
notre quotidien.
Mais jamais aucune ne s'est propagée
aussi vite en une génération à peine ! et aussi largement.
“L’omniprésence d'internet et des
nouveaux médias numériques constitue un changement de société
majeur. Cela aura forcément des impacts sur notre cerveau ”,
commente Francis Eustache, au laboratoire Inserm Neuropsychologie et
neuroanatomie fonctionnelle de la mémoire humaine, à Caen.
Au point “de réorganiser nos
encéphales? “Non, il est peu probable que l'usage d'internet modifie
le câblage même de notre cerveau et que l'on voie apparaître, par
exemple, une nouvelle aire cérébrale dédiée au Net. En effet, les
facultés mises à contribution par son usage (vision, lecture...) ne
sont pas nouvelles", précise Jean Philippe Lachaux, spécialiste de
l’attention au Centre de recherche en neurosciences de Lyon.
LA SCIENCE PREND
DU RECUL
“En revanche, cette pratique
modifiera forcément le fonctionnement du cerveau, avec par exemple
une mobilisation différente des processus neuronaux impliqués dans
la mémoire ou la concentration ”, prévient le chercheur. Mais les
possibles effets de notre vie hyper connectée seront-ils forcément
négatifs pour nos facultés cognitives ? Dès l'émergence du Web dans
notre vie, plusieurs chercheurs l'ont pointé du doigt et des études
ont montré que ce nouvel outil pourrait affaiblir notre mémoire,
diminuer notre attention, réduire nos performances intellectuelles,
ou encore favoriser des troubles du comportement comme la
dépression, le narcissisme ou l’insociabilité.
Oui, mais voilà, plus le temps passe
et plus la science prend du recul.
Désormais, plusieurs chercheurs
déplorent le caractère exagéré de ces inquiétudes, compte tenu des
données scientifiques existantes", souligne le neurobiologiste Kep
Kee Loh (Institut cellules souches et cerveau, Inserm, Lyon), auteur
d'un article publié fin 2016, intitulé “Comment l'internet a t’il
transformé la cognition humaine ?”. Après enquête, il s'avère même
que, par certains aspects, internet pourrait se révéler très
bénéfique pour notre cerveau.
Prenons le cas de la mémoire. Le web
ne l'affaiblit pas toujours. Pourtant, l'une des craintes les plus
fortes vis à vis d'internet et des réseaux sociaux est qu'à force de
compter sur eux pour trouver une information au lieu de faire
l’effort de la mémoriser, nous finirions par apprendre et surtout
par retenir moins d’informations. C’est ce que la psychologue
américaine Betsy Sparrow a appelé "l'effet Google".
Or, surfer sur le Net pourrait en
réalité augmenter les performances de l'une des composantes de notre
mémoire: la mémoire de travail visuelle. C'est elle qui permet de
stocker et de manipuler des images perçues à court terme, Cela
aurait pour résultat de nous permettre de suivre plus d'objets en
même temps sur un écran (30 % en plus, selon certaines études). En
effet, plusieurs travaux sur des joueurs de jeux vidéo suggèrent
qu'être exposé à des activités multitâches ce qui est le cas quand
on surfe sur interne test associé à une meilleure mémoire visuelle.
UN BON “EFFET
GOOGLE
Pour Patrick Lemaire, docteur en
psychologie à l'université d'Aix Marseille, comme pour un nombre
croissant de chercheurs, “l'effet Google” doit être relativisé : “Il
se peut effectivement qu'on intègre moins d'informations de façon
intentionnelle. Mais on n'a pas attendu l’arrivée du web pour ne
plus apprendre par cœur la liste des départements français! De plus,
mémoriser moins d’informations de façon volons taire ne va pas faire
disparaît recette faculté. Enfin et surtout, on continue à stocker
des informations de façon non intentionnelle. Or, au moins 80 % de
ce qui estrans notre mémoire à long terme - prénoms, dates
anniversaires, etc.- A été stocké via ces apprentissages non
intentionnels.
”Pour notre cerveau, il existe aussi
un effet collatéral bénéfique à ces économies sur la mémorisation.
“S’appuyer sur la technologie en tant que source de mémoire externe
permet dé libérer des ressources cognitives supplémentaires pour
d'autres opérations prioritaires, comme la réflexion ou la prise de
décision ”, explique Kemp Klee Loh.
De quoi renforcer toutes nos
capacités cognitives? L’hypothèse est confortée par des observations
réalisées dans le cas du vieillissement cognitif. “Nous savons que
celui-ci peut-être contré par des activités cognitives de haut
niveau, comme le raisonnement ou la communication, ou l'exposition à
des contenus culturels diversifiés et nombreux, explique Patrick
Lemaire, Or, toutes ces situations sont potentiellement favorisées
par internet et les réseaux sociaux. ”
Une étude américaine parue en 2009
suggère ainsi que la recherche d'informations sur internet pourrait
réduire le vieillissement cognitif chez les seniors. L'équipe du
psychiatre Gary Small (université de Californie) a observé, grâce à
la technique d'IRMf, le cerveau de 24 adultes âgés de 55 à 78 ans
utilisant (fréquemment ou non) internet. Résultat: “Lors de tests de
recherches sur internet, les personnes in expérimentées présentaient
une activation cérébrale similaire à celle se produisant lors de la
lecture sur papier. En revanche, le groupe habitué au Net a montré,
lui, une augmentation significative d'activité dans des régions
supplémentaires contrôlant la prise de décision, le raisonnement
complexe et la vision: cortex frontal, région temporelle antérieure,
hippocampe...”, précise GarySmall. D'où l'idée que le Net pourrait
aider à améliorer les fonctions de raisonnement et de prise de
décision chez les seniors.
Les réseaux sociaux constitueraient
aussi une aide pour les plus jeunes.
Des travaux menés sur 100 étudiants
et publiés en 2014 par le psychologue toulousain Jean François
Bonnefon et ses collègues suggèrent qu'à court terme, les réseaux
sociaux ont un effet positif pour la prise de décision.
Dans une expérience en cinq étapes,
les volontaires, mis en réseau, ont pu trouver la bonne solution à
un problème mathématique; surtout, le réseau a permis la propagation
de ce résultat exact parmi les utilisateurs...
Ces contagions de résultats sont
intéressantes pour la prise de décision, “à condition d'apprendre
par la suite comment arriver par soi même à Ia bonne réponse, pour
ne pas être dépendant des réseaux sociaux ”, précise ce pendant Jean
François Bonnefon.
“SWITCH”
ATTENTIONNEL
Enfin, l'une des idées le plus
largement répandues à propos de notre hyper connexion, c'est qu'elle
éroderait nos capacités à focaliser notre attention. “L'attention
est un processus biologique qui a évidemment ses limites", insiste
le neuroscientifique Jean Philippe Lachaux. Oui, mais "certaines de
ces limites peuvent être partiellement dépassées, et nos capacités
attentionnelles augmentées via des apprentissages ”, rétorque
Patrick Lemaire. C'est le cas, par exemple, lorsque nous apprenons à
conduire: au début, nous devons faire attention à chaque fois que
nous passons une vitesse; puis, peu à peu, les gestes s'automatisent
et nous les effectuons sans réfléchir. Dans le cas d'internet, “à
force d'effectuer certaines tâches en ligne, il est possible que
nous parvenions également à les automatiser; ce qui nous permettrait
d'avoir plus d'attention pour d'autres activités et d'en réaliser
plusieurs en parallèle, comme discuter avec une personne en face de
soi tout en répondant de temps à temps à des messages instantanés ”,
poursuit le chercheur marseillais.
Internet pourrait également
améliorer la flexibilité attentionnelle, un mécanisme de l'attention
qui permet de passer d'une activité à une autre en restant
concentré. En effet, “il est très probable qu'à force de 'switcher'
fréquemment lors de la navigation sur internet ou sur les réseaux,
nous augmentions encore une fois, dans une certaine mesure
I’efficacité des mécanismes de 'switching' attentionnel ”.
En fait, “seul un mauvais usage
d'internet et des réseaux sociaux, notamment leur utilisation à
forte dose, pourrait poser problème, recadre Patrick Lemaire. Il
faut arrêter de se faire peur avec internet, notre cerveau a
finalement beaucoup de choses à en attendre ”.
Des réseaux qui rendent plus
sociable ? Facebook et les autres réseaux sociaux limitent-ils les
contacts “réels”? Une enquête réalisée par Olivier Martin et Eric
Dagiral à l’université Paris Descartes indique tout le contraire, du
moins chez les jeunes encore étudiants. lls ont analysé l’usage de
Facebook de 1 102 étudiants de 18 à 25 ans. ll en ressort que ce
réseau social favorise et enrichit en fait leur sociabilité !
Les discussions y sont souvent le
prolongement d'échanges entamés dans la “vraie” vie. “Plus de 9
jeunes sur 10 utilisent Facebook pour organiser leurs activités ou
discuter avec des proches vus dans la journée”, précisent les
sociologues.
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H.P. - Juillet 2018 |

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Kheira Bettayeb
-
SCIENCE & VIE 1198
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Les 4 avis
scientifiques que personne ne suit
Parmi ses premières mesures, le
président Emmanuel Macron a annoncé vouloir permettre aux communes
qui le souhaitent de revenir sur la réforme des rythmes scolaires de
2013.
Si cette perspective a ravi plus
d'un élu, d’autres ont vu d'un mauvais œil ce “retour en arrière",
jugé dommageable pour les enfants. Car tous les spécialistes ne
cessent de le répéter: l’organisation du temps scolaire répond
toujours plus aux exigences socio économiques et politiques qu'aux
rythmes biologiques de l'enfant (c’est à dire aux fluctuations,
imposées par l'horloge biologique, de son degré d'éveil, de son
attention, de ses capacités cognitives ou de sa mémorisation).
La réforme Peillon a tout de même eu
le mérite de tenter pour la première fois !de faire en sorte que les
horaires de l’école tiennent compte de ces rythmes biologiques.Mais
elle a laissé de côté certains points qu'il était pourtant crucial
de revoir...
Quels changements faudrait-il opérer
dans les aménagements des temps scolaires qu'ils soient plus adaptés
aux besoins des enfants? Pour y voir plus clair, nous avons analysé
différentes études sur les rythmes biologiques des enfants, et
demandé l'avis de plusieurs spécialistes des rythmes biologiques et
psychologiques.
Une enquête sensible, car les
rythmes scolaires intéressent différents lobbies, et les avis des
scientifiques divergent sur certaines questions. Cependant, un
consensus se dégage sur quelques points importants.
Voici quatre recommandations à
adopter. si l’on veut enfin tenir compte de l'intérêt des enfants.
1 - SCOLARISER LE
SAMEDI MATIN PLUTOT QUE LE MERCREDI
Tous les scientifiques s'accordent
sur le fait que la semaine de 4.jours et demi est une meilleure
option que celle de 4 jours à laquelle pourraient revenir un certain
nombre de communes en septembre 2018. Car elle permet une meilleure
répartition des vingt-quatre heures scolaires obligatoires par
semaine, et allège ainsi chaque journée.
Lors de la réforme de 2013, plus de
98% des communes ont opté pour le mercredi matin, plus adapté à la
société actuelle, habituée au samedi matin vaqué. Certains experts
(comme le psychophysiologiste Hubert Montagner) estiment que cette
option est la meilleure. Notamment parce qu'’elle éviterait, selon
eux, “une rupture du rythme de vie des enfants ”, et assurerait
ainsi une continuité dans la semaine, “source de stabilité ”. Or,
pour de nombreux scientifiques, l’explication ne tient pas: “Si l'on
suit cette logique, il faudrait aussi scolariser le samedi et le
dimanche matin ”, raille la chronobiologiste et psychologue Claire
Leconte (université Lille 3). De fait, deux rapports scientifiques
antérieurs à la réforme de 2013, l'un de l'Institut national de la
santé et de la recherche médicale (Inserm), l'autre de l'Académie de
médecine, privilégiaient clairement le samedi matin. Une option
encore défendue par beaucoup d'experts. Et pour cause : plusieurs
travaux ont montré que le samedi matin libre favorise
l'endormissement tardif de l’enfant deux soirs de suite [vendredi et
samedi), ce qui retarde d'autant son horloge biologique et le
désynchronise le lundi et le mardi matin... A noter: une étude
publiée en février, réalisée sur 177 élèves de 14 ans, a montré pour
la première fois que plus les couchers le week-end sont tardifs,
plus le volume de matière grise cérébrale des adolescents diminue
(ainsi que leurs performances scolaires). Pour en revenir au
mercredi matin, une étude menée à Arras, rendue publique en juin
2016, indique que 82 % des enseignants, 46 % des animateurs et 64 %
des parents estiment que les derniers aménagements fatiguent les
enfants; De son côté, le rapport de l'Inserm déjà cité indique que
laisser le mercredi libre jusqu'à la fin du primaire “permet un
lever spontané supplémentaire qui apparait favorable à l'équilibre
de l’enfant”. Pour Claire Leconte, il ne fait aucun doute que “le
mercredi matin scolarisé est un choix par défaut, et non dans
l'intérêt de l'enfant”.
2 - RETARDER
L'HEURE D'ENTREE A L'ECOLE LE MATIN
La réforme de 2013 n'a rien changé
sur ce point. Or, une étude canadienne publiée en 2016 a montré que
36% des 10-18 ans qui commencent les cours à 8 h ne dorment pas
assez, et 65 % se sentent fatigués. Concernant spécifiquement la
France, des enquêtes ont révélé que près de 30 % des 15-19 ans sont
en dette de sommeil. “A la puberté, l’horloge biologique des
adolescents subit naturellement un décalage horaire de deux à trois
heures. Il devient alors très difficile pour eux de s'endormir
avant 23h, et de se lever avant 8h, explique l’épidémiologiste
Geneviève Gariépy, co-auteur de ces travaux. Commencer les cours
vers 9h 30 ou 10h serait plus compatible avec leur horloge
biologique". Une autre étude parue en février 2017, menée sur 30 000
lycéens américains, a mis en évidence, elle, que retarder d'une
heure l'entrée en cours des adolescents améliore leur taux de
présence à l'école et leurs chances de réussite aux examens. Ainsi,
deux ans après un démarrage différé des cours à 8h ou 9h, au lieu
de respectivement 7h ou 8h, le taux moyen d'obtention du diplôme a
grimpé en moyenne de 79 % à 88 %. Quant au taux de présence, il est
passé de 90% à 94 % en moyenne, voire de 68 % à 99 % dans certains
établissements !
Dès 2001, un rapport de l'Inserm
recommandait de retarder l'heure d'entrée en cours des
adolescents... Pour les plus jeunes, il précise: “Chez les 6-7 ans,
46 % des 'gros dormeurs nocturnes' (1 1 h 17à 12h43 de sommeil et 20
% des 'petits dormeurs' ont un réveil provoqué en période scolaire".
Cela dit, il n'existe pas de consensus concernant l’idée de
commencer l'école plus tard aussi en maternelle et en primaire.
“Contrairement aux adolescents, les
jeunes enfants sont plutôt du matin et se lèvent naturellement tôt.
Chez eux, le problème vient surtout de couchers trop tardifs ”,
tempère Claire Leconte.
3 - ALLEGER LA
JOURNEE SCOLAIRE
En ajoutant une demi-journée
d'école, la réforme de 2013 visait justement à alléger la journée
scolaire (5h40 par jour au plus, contre 6 h auparavant). Mais
lorsqu'on ajoute à ce temps scolaire les heures d'activités
périscolaires et de garderie nécessaires pour beaucoup d’enfants
dont les parents travaillent le temps de présence des enfants à
l'école pouvait atteindre huit à dix heures. Or, concernant les
apprentissages scolaires mêmes, plusieurs études ont montré que les
enfants ne peuvent rester concentrés plus de quatre à six heures par
jour, selon l’âge.
En 2005, François Testu et Baptiste
janvier (université François Rabelais de Tours) ont observé 30
élèves de maternelle (45 ans), 60 de CP (6-7 ans), et 80 de CM2
(10-11 ans). Résultat?
Tous âges confondus, le niveau de
vigilance augmente au fil de la matinée - surtout entre 9h50 et
10h40. Ensuite, tout dépend de l'âge. La vigilance des 4-5 ans
augmente lors de la pause déjeuner, entre 11h40 et 13h50, puis
diminue l'après-midi. Chez les primaires, la vigilance diminue à la
pause déjeuner, avant d'augmenter à nouveau en deuxième partie
d'après-midi, de façon plus légère chez les CP que chez les CM2.
Grosso modo, les plus jeunes sont réceptifs surtout en matinée, soit
pas plus de trois heures; les plus grands, le matin et en deuxième
partie d'après midi, soit environ six heures. “Ces données
suggèrent qu'il faut alléger Ia journée de travail scolaire
différemment selon l'âge ”, conclut François Testu.
4 - REVOIR LE
DECOUPAGE DES VACANCES
La réforme Peillon n'avait apporté
aucun changement à ce niveau. Pourtant, alors que les
chronobiologistes recommandent en général 7 semaines d'école,
suivies de 2 semaines de repos, les élèves de la zone C, par
exemple, n'ont eu cette année que 32 jours de classe entre les
vacances de Noël et d'hiver, mais ont dû se lever tôt 11,5 semaines
d’affilée entre les vacances de Pâques et d'été. .. Concernant ces
dernières dont la durée de 2 mois fut décidée en 1939 pour que les
enfants puissent aider aux travaux agricoles…“il serait judicieux de
les écourter afin d'allonger les congés d'hiver. Car alors, les
enfants ont besoin de plus de sommeil ”, explique Jacques Taillard,
neurobiologiste spécialiste des :rythmes biologiques (CNRS,
Bordeaux). En effet, “la tombée de la nuit, plus précoce en hiver,
induit une sécrétion plus tôt de l’hormone de l'endormissement, la
mélatonine”. Réduire les vacances d’été permettrait également
d'avoir plus de jours scolarisés et d'alléger la journée scolaire.
Enfin, “cela diminuerait les inégalités de réussite entre les enfants
de milieux défavorisés et les autres, qui ont, eux, les moyens de
pratiquer des activités scolaires l'été”, indique Bruno Suchaut,
chercheur en sciences de l’éducation à l’université de Lausanne.
Lors d'une étude menée sur 257 collégiens français, le chercheur a
en effet observé qu'à l'issue des vacances d’été, les plus favorisés
amélioraient leurs performances de 0,5 point sur 20, en moyenne.
Respecter les rythmes... à la maison
aussi
“Rien ne sert d’adapter les horaires
scolaires aux rythmes biologiques des enfants s’ils ne sont
respectés à la maison. Et là, cela relève des parents", insiste
Jacques Taillard.
Les conseils des experts sont
connus: information de l’enfant sur le rôle du sommeil pour sa
santé. Horaires de lever et de coucher réguliers, restriction des
écrans…
“Un coucher tardif n’est pas
totalement compensé par un lever tardif car la qualité du sommeil
n’est pas aussi bonne en matinée qu'’en début de nuit, ajoute Claire
Leconte. En cas des coucher tardif, préférez une sieste lors du
creux de vigilance, après le déjeuner.
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Aude RAMBAUD -
SCIENCE & VIE 1199
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DEUX ZONES TRES LOCALISEES DE
REGENERATION PERPETUELLE
Deux réserves de neurones immatures
ont à ce jour été localisées dans le cerveau humain.
L’une dans l'hippocampe, zone qui
régule les émotions et ou se forment les souvenirs ; il s‘y produit
jusqu‘à 700 nouveaux neurones par jour. L’autre réserve se situe
dans le striatum, région qui abrite le système de récompense et qui
produit le plaisir.
DE QUOI RELANCER LA MACHINE
Ce qui apparait clairement, en
revanche, c’est que fabriquer de nouveaux neurones à l’âge adulte
n’est pas un dû et que ce processus nécessite certaines conditions.
“Il existe en effet des facteurs
favorables et d'autres pas, et, malheureusement, la vie moderne fait
pencher la balance en faveur des seconds."
La sédentarité, le
surpoids, la passivité, le stress, l’isolement social ou encore le
manque de sommeil freinent ce phénomène.
Alors, en attendant de percer tous
les mystères de notre fascinant cerveau, rien ne nous empêche déjà
de tout faire pour relancer la machine de sa régénération.
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