20minutes -
Sciences - 16-12-2020
Jérôme Gicquel
Albert Le Floch et Guy
Ropars
Physiciens à
l'université Rennes 1
Après quinze ans de recherche, ils ont
réussi à percer en partie le mystère de la dyslexie.
La cause de ce trouble de la lecture
serait cachée dans de minuscules récepteurs des yeux.
Des yeux symétriques entraînent une
confusion dans le cerveau.
Pendant une quinzaine d’années, les deux
chercheurs se sont intéressés à la lumière afin de déterminer si
elle jouait un rôle dans les troubles d’apprentissage de la lecture.
Leurs travaux les ont conduits à étudier à la loupe de minuscules
récepteurs des yeux appelés centroïdes de la tache de Maxwell.
C’est
dans cette zone de la rétine, la fovéa, que serait nichée selon eux
l’une des causes de la dyslexie.
« Chez ceux qui ne sont pas atteints
par ce trouble, ces récepteurs de la lumière sont asymétriques et
n’ont pas la même forme d’un œil à l’autre, détaille Guy Ropars, alors que chez les personnes
dyslexiques, les deux taches de Maxwell sont identiques ».
L’absence d’œil directeur chez ces
personnes entraînerait ainsi une confusion dans le cerveau en créant
des « images-miroirs » entre lesquelles il est incapable de choisir.
Des lampes et des lunettes sur le
marché Pour tenter de corriger cette anomalie de l’œil, les deux
scientifiques ont développé un système lumineux permettant de gommer
cette « image-miroir » qui gêne tant les personnes dyslexiques.
« On fait en sorte d’effacer le tableau
pour ne pas perturber la lecture », souligne André Le Floch.
Depuis leur découverte, ce sont près de
200 familles qui sont venues tester leur « lampe miracle » dans leur
laboratoire au sein de l’université.
Avec des tests concluants à près de 90
% selon eux.
« Des enfants ont réussi à lire pour la
première fois un texte sans problème », assure André Le Floch.
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