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Quel modèle pour l'école idéale ?

Xenius

 

 ARTE Xenius

Caro Matzko – Gunnar Mergner

© BR 2012 ARTE.TV/XENIUS

 

Quel modèle pour l'école idéale ?

L'école a pour mission d'instruire et d'éduquer. Elle doit fournir les clefs de la réussite.

La réalité est bien différente.

Enquête PISA 2006

Allemagne : progression en math et sciences. La lecture reste moyen.

France : lecture, math & sciences restent moyens

Perdants : des dizaines de milliers d'élèves sans diplôme  -> frustration élèves/enseignants/parents/administration scolaire.

Ecole d'aujourd'hui :

Bâtiments tous construits sur le même modèle : couloirs/portes

Autrefois : caserne = ordre/discipline

Exemple d'une école libre :

L'architecte a voulu une maison d'enseignement. Un lieu de vie avec différentes formes d'enseignement.

Environnement où on évolue en apprenant.

Début de journée : autour d'un comptoir. Les élèves debout, côte à côte. Parmi eux, l'enseignant. Sa mission : amener les élèves à discuter d'un sujet.

Dans une environnement comme celui ci, les jeunes apprennent davantage des uns des autres que du professeur.

Jusqu'à midi, les élèves travaillent d'une manière autonome (pièce sans couleur : rien ne doit les distraire)

Les professeurs sont disponibles en permanence. Ils n'ont pas de classe fixe.

Les couloirs sont intégrés dans la vie scolaire. Les élèves présentent, par exemple, le résultat de leur expérience.

Architecture : l'aménagement intérieur influe sur le bien-être des élèves.

Impression qui reste : le lieu était agréable. On s'en souvient.

Les bâtiments classiques rendent l'enseignement difficile.

 

Cours de dessin

Comment répondre aux besoins de chacun ?

Les élèves n'ont pas peur de l'inconnu.

 

L'ennui

Cours magistral : l'enseignant est devant. Il parle. Les élèves écoutent (ou pas).

Gerhard Roth (Neurobiologiste, Université de Brême)

Les élèves écoutent toujours la même personne parler. Très rapidement, le cerveau décroche. Ils n'écoutent plus attentivement car c'est trop monotone. Le cerveau a vite fait de s'ennuyer.

Un lien existe entre l'enseignement frontal et l'ennui.

Un élève qui s'ennuie est présent physiquement mais pas intellectuellement.

Il apprend moins bien et moins vite.

Etude sur 400 enfants -> ils s'ennuient.

Cet ennui n'est pas lié avec certaines matières mais avec la situation pédagogique.

" Je m'ennuie en classe parce que je connais déjà la leçon et que je la comprends "

-> sentiment que leur capacité est sous-exploitée car ils ont compris depuis longtemps la leçon.

" Souvent, en math, je ne comprends rien et je m'ennuie "

-> et les autres sont dépassés car ils n'ont pas compris la leçon.

Le programme s'adresse généralement à une élève moyen qui n'existe pas.

=> comme on ne peut pas changer les enfants, il faut adapter l'enseignement à leur hétérogénéité et à leur diversité.

 

Changer les choses. Un exemple au collège.

Cours magistral : le professeur parle. les élèves écoutent et tous apprennent en même temps. Mais cela ne marche presque jamais car chaque élève apprend différemment.

Créer un projet scientifique, intéressant et motivant.

Projet à travers lequel l'élève pourrait développer son autonomie, ses connaissances scientifiques et se placer lui même en acteur de sa propre recherche scientifique.

Stratégie : une forme de pédagogie ouverte.

Les élèves ne participent pas automatiquement au projet. Ils doivent poser leur candidature.

Au début : cours traditionnel.

Une question : " Comment les poissons respirent sous l'eau ? "

Quelque chose de concret et qui touche à leur quotidien. Expérimentations.

On constate : élèves naturalistes curieux. Ils sont acteurs.

Ils assument des responsabilités :

Avant de demander au professeur, ils doivent s'entraider.

Le professeur intervient quand le groupe est bloqué. il ne donne pas la solution. Juste un indice pour que les élèves puissent continuer leur recherche.

Le travail en équipe remplace la compétition individuelle et la course à la meilleure place. Pour faciliter les choses, les enseignants ont supprimé les notes (moins de pression).

 

Ecole idéale : apprendre devrait rimer avec plaisir et réussite.

Gerhard Roth (Neurobiologiste, Université de Brême)

Il faudrait changer complètement la formation universitaire des enseignants en l'axant davantage sur la pratique.

Il est toujours intéressant de transmettre des connaissances de base sur l'enseignement, l'apprentissage, sur le fonctionnement de la mémoire, le contexte pédagogique, la psychologie, la recherche sur le cerveau.

Mettre l'accent sur la question primordiale : comment faire un bon cours.

 

Nouveaux enseignants : nouvelle approche du métier.

Transmission de connaissances. Donner des leçons.

L'enseignant devient un accompagnateur. Il diagnostique. Il crée un environnement pédagogique.

Il conseille les élèves, les soutient dans le processus d'apprentissage.

L'essentiel, c'est que les enseignants n'aient pas peur de travailler avec des enfants dont les aptitudes, les langues maternelles et les origines sociales sont différentes.

Ils doivent d'abord apprendre à se connaître.

On constate que des enseignants ayant une perception négative de cette diversité des élèves se réfugient dans l'enseignement magistral.

 

Enfants en difficulté

Problèmes de concentration, de perception de l'espace. Violence.

- le jeu d'échec :

Outil pour transmettre d'autres choses : bien se concentrer. Changer de perspectives : pas seulement ce que je pense, mais ce que l'autre pense.

Ce qui est en jeu : comment m'améliorer.

- musique :

Il faut se donner du mal. Il faut s'écouter et travailler en équipe.

Les objectifs à atteindre : sociabilité, discipline et développement de la personnalité.

La transmission de connaissances vient après.

Bien que défavorisés, les élèves peuvent acquérir une formation qui les préparent à l'avenir.

 

Gerhard Roth (Neurobiologiste, Université de Brême)

Les écoles sont trop dépendantes de directives centrales. Elles ont besoin d'autonomie pour pouvoir adapter leur programme au milieu social de leurs élèves.

Ecole idéale : école où les enseignants ont plaisir à enseigner et où les élèves ont plaisir à apprendre.

Pour cela, il faut que les enseignants élaborent un concept pédagogique ensemble et non plus chacun de leur côté, pour que les élèves acquièrent des connaissances, qu'ils soient très motivés et que plus tard, ils conservent le savoir et le savoir-faire qu'on leur a inculqué.

 

Conclusion de l'émission

L'école idéale pour tous n'existe pas sous une forme standardisée.

Mais en s'investissant beaucoup et en explorant de nouvelles pistes, on peut changer pas mal de choses !

 

Sur site danielclerc.fr

 

 

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