Représentations
graphiques
Numération -
Opérations
La numération & les
opérations sont imbriquées
1 - Fondamentaux de la numération
2 - Dessin & écriture des nombres
3 - Les opérations dessinées
Comme pour le lire/écrire, la numération
et les opérations sont imbriquées. L'apprentissage de l'un sert à
l'autre.
Pourquoi, après le nombre 9, on écrit dix
avec le chiffre 1 et le chiffre 0 (10) ?
Pourquoi, après le nombre 9, on n'écrit
pas dix avec le chiffre 0 et le chiffre 1 (01)?
Pourquoi 10 (une dizaine et zéro unité)
ne se dit pas dix zéro ?
Pourquoi le nombre 584 (centaines,
dizaines, unités) ne s'écrit pas 485 (unités, dizaines, centaines) ?
Les signes "+", "-", "x" n'expliquent
rien.
Le chiffre de la retenue n'explique rien.
Pourquoi 100 = 1 ?
Dans la classe, l'enseignant aborde la
retenue :
Je vous laisse trouver les
explications...
C'est abstrait.
Avec l'apprentissage de la numération,
la retenue , ce sont les élèves
qui la découvrent !
Dans l'addition
2 5 +
3 6, il y a
5
dizaines.
Dans le résultat
6 1,
il y a
6
dizaines.
Sarah a entouré les dix croix des 5 + 5 unités
en faisant un paquet supplémentaire :
c'est la retenue !
Il reste une croix toute seule.
2 5 +
3 6 = 6 1
: Soixante et un
Numération
Le principe de la
numération, c’est d'entourer (en bleu) les objets (croix) en
fonction de la base.
Puis d'entourer les
paquets formés toujours avec la même logique (en changeant de
couleur à chaque niveau - rouge puis vert).
Le tableau des résultats
se remplit à l’envers.
En dessinant les croix
(unités) et les paquets (dizaines, centaines, mille) de différentes
couleurs, les choses sont concrètes.
L’élève associe les
chiffres positionnés à ce dessin.
Ensuite, il associera les
mots à ces chiffres positionnés et ce dessin.
La numération avec les
différents niveaux des paquets permet également la
compréhension des puissances.
L'extra-terrestre (ou le robot) compte
avec ses doigts.
Cela permet de transposer la logique.
Paquets , croix, couleurs, tableau (codage)
Les hommes ont 10 doigts.
Ils comptent par 10 !
Numération
Niveau 1 - bleu
Avec des extra-terrestres ou des robots (comptez
les doigts ) !
On entoure les croix en bleu toujours de la même façon (la même
logique) pour faire des paquets.
On s'arrête quand ce n'est plus possible.
Numération
Niveau 2 - rouge
Etape très importante pour la
compréhension de la numération.
On entoure les croix en Bleu
puis on entoure les paquets Bleu en rouge toujours de la même façon
(la même logique).
On s'arrête quand ce n'est plus possible.
Numération
Niveau 3 - vert
Bleu , rouge , vert . .. avec la même
logique.
Et on comprend le tableau :
paquets de plus en plus gros vers la
gauche
Remarque : on finit toujours par
revenir à la base 10.
Tableau du nombre
Argumentation
Expliquer le fonctionnement de la
numération est la priorité.
Offrir une représentation graphique
aux élèves est incontournable.
Faire travailler les élèves dans
plusieurs bases leur permet de mieux comprendre les choses
(transposition).
Cela permet d'arriver au niveau 2 et 3
plus facilement puisqu'il y a moins de données dans les paquets.
Le résultat (nombre et couleurs des
paquets) est ainsi plus visible.
Le fait de voir les élèves dessiner les
paquets permet de vérifier leur compréhension.
Au cours de l'année de CP, de plus en
plus d'élèves seront à l'aise si cette activité est régulièrement
menée.
Cela doit être repris au cycle 3 (avec
les puissances ) car c'est
fondamental.
Vidéo
VIDEO
2 min. 50 s
A l'envers !
Naturellement, et c'est logique, les
enfants ont tendance à penser qu'il faut remplir le tableau des
résultats en commençant par les croix, puis les paquets de plus en
plus gros.
Il faut faire comprendre qu'on remplit
à l'envers.
C'est la clé de la compréhension de
l'écriture de notre numération.
L'élève a bien compris (croix, paquets
bleus, paquets rouges, paquets verts) mais il a rempli le tableau à
l'endroit (du plus petit vers le plus grand !)
Ce que l'on sait faire dans un sens
(codage), on doit être capable de le faire dans l'autre sens
(décodage)
C'est fondamental !
Les enfants cherchent à remplir un
paquet rouge !
On se sert des erreurs des enfants pour
faire progresser la compréhension :
Il y a ceux qui mettent des croix...
Il y a ceux qui mettent un paquet bleu...
Il y a ceux qui mettent des paquets bleus mais pas avec la bonne
quantité.
On remplit, un peu plus tard, un paquet
vert
base puissance 3
Quand les enfants sont à l'aise, ils sont
heureux car ils savent qu'ils ont compris !
Au CE1, les élèves remplissent un
paquet noir (base puissance 4). Toujours avec la même logique.
Dans le paquet noir, on met des paquets
verts (dans la bonne base = nombre de doigts).
Dans les paquets verts, on met des
paquets rouges (dans la bonne base = nombre de doigts).
Dans les paquets rouges, on met des
paquets bleus (dans la bonne base = nombre de doigts).
Dans les paquets bleus, on met des croix
(dans la bonne base = nombre de doigts).
Encore une fois, les manipulations/les
dessins sont plus faciles avec la base 3 ou 4.
Au début de l'apprentissage, les élèves
devaient entourer les croix pour faire les paquets bleus, rouges et
verts (codage) et remplir le tableau du nombre à l'envers.
Pour dessiner les nombres, il faut
partir du tableau et dessiner les paquets :
Les élèves font la relation entre les
chiffres du tableau (position) et les unités ,
dizaines , centaines ,
mille .
417 a été écrit au tableau. Les enfants
doivent dessiner les paquets et les croix.
Si un enfant ne sait pas dessiner,
cela se voit : c'est qu'il n'a pas encore compris !
Il faut faire référence à la
représentation graphique fondamentale : les croix (qui symbolisent
les objets), puis les paquets bleus, puis les paquets rouges et
enfin les paquets verts.
Il faut vérifier la compréhension du
remplissage du tableau (lecture en ligne et en colonne -
signification des chiffres)
C'est l'enseignant qui dessine les
paquets et les croix au tableau. Les enfants doivent écrire le
nombre avec des chiffres.
Si les enfants écrivent 1341 , tout va
bien !
Les couleurs, les paquets
et les croix, les chiffres, le tableau et la position des chiffres
sont étroitement liés.
Peut-on remplir le tableau ?
Oui !
La couleur des paquets et les croix
renseignent sur la valeur des représentations graphiques.
Il y a 2 mille, 4 centaines, 3 dizaines
et 5 unités.
Peut-on remplir le tableau ?
Non !
L'absence de couleurs des paquets ne
renseignent pas sur la valeur des représentations graphiques.
Par contre pour la représentation croix,
on sait. Il y a 5 unités.
Peut-on remplir le tableau ?
Oui !
La couleur des chiffres renseignent sur
la valeur des mille, centaines, dizaines, unités.
Peut-on remplir le tableau ?
Non !
L'absence de couleurs des chiffres ne
renseignent pas sur la valeur des chiffres.
Peut-on dessiner le nombre ?
Oui !
Les chiffres sans couleurs sont
positionnés.
On sait combien il y a de mille, de
cents, de dizaines et d'unités.
On peut faire le dessin du nombre.
Dans un sens !
Avec les paquets, on est dans le concret
: on voit comment cela fonctionne :
On ajoute une croix...
Quand les élèves font eux-mêmes le paquet
supplémentaire, c'est qu'ils ont compris !
Dans l'autre sens !
Avec Avant , c'est plus compliqué
(appel à la soustraction : on enlève une croix ).
C'est là où on introduit l'ouverture d'un
paquet pour pouvoir récupérer des croix et continuer !
(Passage 20 à 19 par exemple)
La manipulation 'avant 1000' ne doit pas
vous faire peur !
Elle permet de renforcer la compréhension
de la numération.
Il y a 1 ou 2 chiffres dans les nombres
de 0 à 69. Le nombre de mots est variable.
Les ' gentils '
: le nombre de mots est identique au nombre de chiffres.
Par exemple : 4 - quatre ; 17 - dix sept...
Les ' méchants '
: le nombre de mots est inférieur ou supérieur au nombre de
chiffres.
Par exemples : 10 - dix (zéro non dit) ; la série de 11 à 16 ; 31 -
trente et un
Il faut faire compter les mots !
Ecrire les nombres avec les couleurs fait prendre conscience
aux élèves des difficultés entre le nombre de chiffres et le
nombre de mots .
Le nombre 25 se lit avec 2
mots
Le nombre 417 se lit avec 4
mots
Le nombre 6342 se lit avec 6
mots
Le nombre 2008 se lit avec 3
mots...
Evaluation
Quand les élèves sont à l'aise pour
naviguer entre
- le dessin des paquets et des croix,
- l'écriture en chiffres et l'écriture en
lettres,
on peut dire qu'ils ont compris la
numération.
On met des traits (vert, rouge, bleu,
noir) pour visualiser les mots, l'absence des mots ou les
'méchants'.
La représentation graphique
(paquets/couleurs/traits) permet de comprendre.
Dans l'exemple à droite, on voit bien que
le trait bleu et le trait noir sont rattachés :
quatorze c'est dix-quatre (méchant !)
3 nombres avec des traits
avait été écrit au tableau.
Les élèves devaient écrire
les mots.
Ils se sont aperçus des
difficultés de la numération :
- 1 trait vert : obligation
d'écrire 'mille'
- 1 trait rouge : obligation
d'écrire 'cent'
- 2 traits bleus :
soixante-dix ou quatre-vingt
- 3 traits bleus :
obligation de 'quatre-vingt-dix' mais pas 'quatre-vingt-onze'
- 1 trait bleu/noir : 11 à
16
- pas de trait : zéro et pas
de mot !
Pour l'apprentissage de la lecture, on
doit barrer
les lettres muettes.
Pour la compréhension de la lecture
des nombres, on doit également barrer les chiffres muets.
Ainsi la logique dans les
apprentissages est renforcée.
Les zéros dans les nombres ne se
prononcent pas (le zéro tout seul, oui !)
Les 1 de cent et de mille non plus !
Remarque : dans 901 000, par exemple,
là on prononce le 1 de mille.
On doit barrer également le nom des cases
que l'on ne prononce pas (dans la photo ci-dessous c'est
'millions').
Tout ce qui aide à la compréhension est
le bienvenu !
On dessine ce nombre au tableau :
Les enfants écrivent : 24
Ils n'ont pas faux : il y a bien 2
paquets verts et 4 croix : ils sont aussi heureux que les romains
!
Mais nous, nous utilisons une
numérotation de position.
Si on enlève les couleurs, le
24 devient 24
!
Dans la classe, 2 enfants avaient écrit
2004
On a confronté les résultats : pour une
fois, la majorité n'avait pas raison !
Ce n'est pas la compréhension du nombre
de paquets qui pose problème.
Ce sont les mots employés (deux ou trois mots pour 1 chiffre)
70 fait appel à l'addition
80 fait appel à la multiplication
90 fait appel à la logique de 70 et de 80
On transpose la logique
- au lieu de soixante on
prend trente...
- au lieu de quatre on prend trois...
Et les élèves comprennent très bien !
Cases
unités simples - mille -
millions - milliards
!
Au CE 1, une fois que la numération est
bien en place, on doit passer aux milliards pour faire bien
comprendre tous les mécanismes :
Les enfants ont du mal à se représenter
le nombre en terme de quantité (nous aussi !).
Le fait d'imaginer une succession de
paquets de plus en plus gros ne leurs pose pas de problème.
De plus, ce n'est pas difficile de le
lire (en tous les cas, c'est beaucoup moins complexe que les 70 et
90 !)
On parle de 4 cases avec des
centaines, dizaines et unités dedans.
Le fait d'introduire les millions et les
milliards en plus des mille permet de mieux comprendre.
NB : les 4 cases seront toujours
visibles au CE1 pour faciliter la compréhension (le concret).
L'élève, en dessinant les cases
(encadrer les chiffres par 3) à partir de la droite , prouve
qu'elle a compris.
Se servir de la
numération pour expliquer les puissances.
Expliquer le puissance
zéro = 1
Base trois
Paquet vert
Bleu - rouge - vert
Les croix ont été entourées
trois fois.
Trois puissance trois
33 = 3 x 3 x 3 = 27
Base trois
Paquet rouge
Bleu - rouge
Les croix ont été entourées
deux fois.
Trois puissance deux
32 = 3 x 3 = 9
Base trois
Paquet bleu
Bleu
Les croix ont été entourées
une fois.
Trois puissance un
31 = 3
Base trois
croix seul (unité)
La croix a été entourée
zéro fois.
Trois puissance zéro
30 = 1
On se sert des apprentissages de la
numération (paquets/couleurs) pour faire comprendre le sens des
opérations et les mécanismes.
Les mécanismes des opérations, c'est
juste des paquets ou des croix en plus ou en moins !
Les manipulations mettent en évidence la
compréhension des élèves.
Cœur des opérations au CE1
Numération et addition dessinée au CE1
VIDEO
1 min
Numération et soustraction dessinée au
CE1
VIDEO
1 min 40
Numération et multiplication dessinée au
CE1
VIDEO
1 min
Les enfants dessinent les paquets et les
croix.
Le dessin donne le résultat.
Cela se voit.
Faire travailler les élèves dans le
concret !
Les élèves en difficulté ont besoin de
points d'appui.
Découverte de la retenue
Les élèves dessinent les nombres (paquets
bleus et croix)
25 + 36
Ils ne pensent pas à faire le
paquet supplémentaire !
On compte les paquets bleus et les croix.
Sur la photo à droite, on trouve
5 paquets bleus et 11 croix.
On vérifie avec la calculatrice.
2 5 + 3 6 = 61 ...
Problème !
On fait appel à l'intelligence !
Un grand plaisir pour ceux qui
trouvent...
Tout fonctionne par dix.
Dix paquets bleus font un paquet rouge.
La manipulation met en évidence la
retenue !
Question : doit-on se contenter de cette
représentation ?
-->
Avant de faire calculer les nombres
mentalement en utilisant le complément à 10, il faut d'abord
travailler en dessinant puis en écrivant pour que la méthode se
mette bien en place.
Concret puis abstrait !
Le dessin de l'élève met en évidence sa
compréhension de la soustraction (on enlève).
Il fallait enlever 2213 à 3254.
L'élève a d'abord barré les paquets. Ensuite, les paquets ont été
effacés et les croix barrés pour rendre le résultat plus visible.
Vous pouvez voir, sur la photo, que
l'élève a commencé par barrer les paquets verts (mille) : c'est
naturel. L'apprentissage fera que, plus tard, les élèves devront
commencer par les unités.
Erreur :
si l'élève dessine les deux nombres
(234 et 122), il fait une addition (il ajoute !).
Multiplication : plusieurs fois la même
chose !
Erreur :
Là encore, si l'élève dessine 231 et
3, il fait une addition.
On aborde la multiplication (avec
retenue) au CE1.
Ils dessinent les nombres (mille,
centaines, dizaines unités).
Puis ils travaillent sur les paquets
supplémentaires en commençant par les unités (tout marche par 10 !)
La représentation graphique permet de
visualiser les retenues : les paquets supplémentaires.
Le dessin donne le résultat.
Quand l'élève a compris, le calcul est
bien sûr la méthode la plus rapide.
L'élève ouvre le paquet rouge pour
effacer un paquet bleu.
Il faut vraiment faire manipuler les
enfants de cette façon là, avant de les confronter aux opérations
calculées.
Il faut ouvrir un paquet et on récupère
les 10 objets.
Ensuite on enlève.
Avec le dessin des paquets, tout
s'éclaire !
Le double, c'est aussi la multiplication
par 2.
La compréhension acquise, on travaille
plutôt le calcul mental : l'objectif c'est de conduire les élèves
vers l'abstraction !
Au début, on ne cherche pas à faire avec
des retenues.
On partage !
La moitié, c'est aussi la division par 2.
On commencera par des chiffres pairs.
Les moitiés des unités, des dizaines, des
centaines, des mille impairs seront abordées au CE1.
Rappel : la division c'est le partage ou la répartition.
Les représentations
graphiques sont au cœur de l'apprentissage
Remarques
A chaque nouvelle étape, il faut
toujours donner du temps aux élèves pour qu'ils puissent trouver les
solutions eux-mêmes.
La classe, c'est 25 cerveaux !
Une fois que l'enfant a compris, on
peut passer à l'étape de l'abstraction.
On constate, chez une minorité
d'élèves, qu'il faut attendre le milieu de l'année du CE1 pour que
tout se mette vraiment en place. Le cycle 2 : c'est CP & CE1 !
Un enseignement global,
scientifique et cohérent
La numération et les opérations sont
imbriquées. L'une sert à l'autre.
La priorité, c'est de faire comprendre
aux élèves le fonctionnement de la numération avec une
représentation graphique.
Puis il faut se servir de la numération
pour expliquer les opérations.
Les manipulations (dessin des nombres et
opérations) mettent en évidence la compréhension des élèves.
Les représentations graphiques qui expliquent les
concepts fondamentaux doivent être au cœur des apprentissages.
Pour les élèves en
difficulté, ces fondamentaux doivent être présents même au cycle 3 :
soutien par les élèves qui ont compris.