Pionnier de
l'informatique scolaire
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Mon premier
contact avec un ordinateur a eu lieu au Palais de la Découverte à
Paris. Un gros ordinateur. Mais le conférencier nous avait appris
qu’il ne savait pas jouer aux échecs !
Je me
souviens également d’une émission de télévision. Un cours de fac sur
les ordinateurs où il était question de mémoire, de bus, de
microprocesseur, d’entrées-sorties. Curieusement, j’y avais trouvé
de l’intérêt !
Un ancien
camarade du lycée était devenu pupitreur. Il m’avait fait visiter
son lieu de travail. Je sentais que le lieu était important !
En mars
1982, mon frère Guy a acheté un Tandy TRS 80. Chez lui, il
nous a écrit un petit programme pour réaliser un dessin. A cette
époque, je m’étais posé cette question :
à quoi peut donc servir un ordinateur personnel ?
Mon frère
Guy et son fils Antoine (Supélec !)
Cette année là, Dorothée avait fait un stage de tissage avec
l'outil informatique à l'Atelier de Noyance, à Theix dans le
Morbihan. J.H. Lazennec était l'auteur de ce logiciel
révolutionnaire. A l'époque, il avait choisi l'Apple ][ 64 Ko.
Dorothée et
moi, nous avons passé l’été 1982 à voyager à vélo à travers le Québec et le Vermont
(U.S.A.).
A Montréal,
dans les boutiques d’informatique, il y avait des IBM et des Apple.
En ouvrant les capots, j’avais constaté que les IBM étaient bien
plus remplis ! Et pourtant, c'était le "vide" des Apple qui était le
plus attirant.
Il y avait
une effervescence certaine autour de ces machines.
En
septembre 1982, nous avons décidé d’acheter un Apple ][ avec un
lecteur de disquette. Nous avons fait un chèque de 13 000 F
(2000 euros) dans une petite boutique à Paris. Ce sera le début d’un
renouvellement de matériel fréquent. Mais nous ne le savions pas
encore !
Le premier
jour, je n’ai pas osé brancher le lecteur de disquettes. J’ai
d’abord utilisé le lecteur de cassettes !
Le
lendemain, une fois que l’ordinateur a « booté » sur la disquette de
démo, j’ai été émerveillé. Sur l’écran, on pouvait voir,
accompagné d’une musique, un petit bonhomme danser…
J’ai dévoré
la documentation de ce nouveau jouet.
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A cette époque, tout restait à faire !
Participer
à l’aventure de la micro-informatique, c’était forcément apprendre
un langage pour pouvoir être acteur de cette révolution. Et tout
naturellement, je me suis intéressé à la programmation et au BASIC
AppleSoft. Cet apprentissage s’est fait dans les livres. Je suis
autodidacte !
Rapidement,
c’est devenu une véritable passion.
Ce qui me
plaisait, c’était cette interactivité entre ma réflexion, les lignes
écrites, le résultat sur l’écran, la correction des erreurs, le
plaisir de la réussite.
D’habitude,
quand je partais faire du vélo, je faisais 100 km. Dès lors, au bout
de 30 km, je faisais demi-tour pour tapoter sur le clavier de
nouveaux algorithmes…
Fin 1982,
j’ai compris que l’ordinateur allait être un outil au service de mes
élèves (Ris Orangis - 91). Je ne pouvais pas me permettre d’équiper
ma classe avec un Apple ][ : il était beaucoup trop cher.
J’ai opté
pour un micro-ordinateur Sanyo PHC25 avec un écran et un lecteur de
cassette. J’ai dépensé 3000 F (460 euros). Le langage BASIC était à
peu près similaire. Le défaut, c’était qu’il gérait des colonnes de
32 caractères alors que l’Apple en affichait 40.
Sanyo PHC 25
En février
1983, l’ordinateur était dans ma classe. L’objet mais pas les
logiciels !
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A Ris
Orangis (Essonne), l’ANSTJ (Association Nationale Science
Technique Jeunesse qui dépendait du palais de la découverte), avait
une antenne. J’ai fait la connaissance de Guy Préaux et de Gilles Melin. Ils avaient une
réflexion sur l’utilité de l’introduction de l’informatique à
l’école. Ils voulaient en convaincre les enseignants et la
municipalité.
En février
1983, les responsables de cette association ont organisé une
exposition informatique dans mon école (Guerton) : ordinateurs
exposés, big-track, panneaux…
Il fallait inventer l’informatique scolaire.
Au début,
j’ai programmé un logiciel d’histoire à base de questions à choix
multiples. C’était facile à faire mais d’un intérêt limité. Je me
suis donc tourné résolument vers des activités concernant les
mathématiques et le français.
J’ai eu une
réflexion continuelle pour savoir ce qui serait vraiment utile à
développer. En travaillant avec mes élèves, je me disais souvent
qu’il serait bon qu’ils aient ceci ou cela pour mieux comprendre
telle notion, pour mieux mémoriser telle autre. A cette époque,
l’idée de compétence n’existait pas encore dans les écoles.
De retour
chez moi, je programmais sur
mon Apple ][ et quand le programme était
au point, je le réécrivais et l’adaptais sur le Sanyo…
Sanyo PHC 25 - Ecole Guerton -
91 Ris Orangis
Puis
j’observais mes élèves lors de leur utilisation en classe. Et
j’améliorais ce qui n’allait pas sur les deux ordinateurs.
Dans mon
école, un collègue, Philippe Topenas a acheté également un Apple ][.
Nous avons partagé la même passion ! Nous faisions des échanges de
disquettes. Nous programmions des programmes rigolos sur des
disquettes 5 ¼. C’était très motivant de ne pas rester dans son coin
et de progresser ensemble.
Je ne me
suis pas trop préoccupé de savoir ce qui se faisait par ailleurs. Je
sentais les choses. Ce qui me fallait, c’était du temps et du savoir
faire en programmation. Avec une passion dévorante, j’ai assimilé
toutes les fonctions du langage Basic. Ma force, c’était que j’étais
devenu enseignant et informaticien.
J’ai fait
des progrès énormes en programmation. J’étais doué pour cela.
J’arrivais à concevoir un programme qui fasse des divisions posées à
l’écran et que l’élève devait effectuer chiffre par chiffre ! 39
variables pour y arriver !
J’ai appris
l’assembleur. C’est en programmant au niveau du processeur de la
machine que je me suis fait le plus plaisir car on comprend vraiment
comment cela fonctionne. Mais j’ai abandonné ensuite car cette
programmation est trop liée à un type de machine. L’idée, c’était la
portabilité et l’universalité… et non le cloisonnement…
En octobre
1983, à Ris, un comité a été créé pour réfléchir à l’informatique
dans les écoles. Jacques Anquez et moi-même en
faisions partie.
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Parallèlement à ce travail sur le soutien scolaire et
l’informatique, j’ai fait une expérience très enrichissante avec le
langage LOGO.
En 1984,
j’ai fait la visite du Centre Mondial de l’Informatique à Paris.
J’ai assisté à un cours sur la philosophie de LOGO. Des séances avec
ALOISE (Association Loisirs et Sciences Essonne) à Paris m’ont
permis de me familiariser avec ce bel outil pour enseigner.
Durant le
premier trimestre 1984, j’avais fait venir chez moi, durant quelques
mercredis, deux élèves pour observer leur attitude face au langage
LOGO.
En juin
1984, la mairie de Ris Orangis a équipé ma classe avec un
ordinateur Goupil et le
langage LOGO, un écran couleur et une imprimante. Guy Préaux
voulait voir ce qu’un enseignant motivé pouvait faire avec des
enfants et un matériel « puissant et complet ».
Goupil et le langage Logo à
l'école Guerton - 91 Ris Orangis
Les autres
classes n’ont pas été laissées pour compte. Grâce à notre Directeur
Ben Saïd et à Philippe Topenas, l’école Guerton a reçu des Thomson
TO 7 et des lecteurs de disquettes.
Philippe
Topenas et moi-même, nous avons formé les enseignants volontaires de
l’école au langage Basic. L’objectif, c’était qu’ils soient capables
de modifier les programmes existants écrits pour le TO 7 Thomson
afin de les adapter au niveau de leurs élèves. Nous étions un peu
utopique…
Nous avons
rencontré des problèmes de fiabilité avec les TO 7. Les enseignants
se sont lassés de transporter les ordinateurs de leurs classes à la
salle forte… Et surtout, les programmes utilisés avaient un intérêt
souvent limité.
Si
l’expérience TO7 a été un semi-échec, celle avec le langage LOGO a
été réussie. J’ai utilisé l’ordinateur Goupil plusieurs années au
fond de ma classe. Cette pédagogie deviendra encore plus efficace et
plus facile à mettre en œuvre lorsque l’école Guerton s’est équipée
d'une salle informatique.
Goupil et le langage Logo à
l'école Guerton - 91 Ris Orangis
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Evolution du matériel
:
Apple IIGS & Apple //c
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En décembre
1986, j’ai remplacé mon Apple IIe personnel par un Apple II GS.
J’ai gagné en rapidité mais le BASIC était toujours aussi
rudimentaire. Le Système était ProDOS.
Pendant 3
mois, en 1987, j’ai eu la chance d’avoir une formation au CARFI
de Versailles pour devenir Animateur Informatique.
En
septembre 1987, j’ai acheté un Apple //c d’occasion pour ma
classe afin de remplacer le Sanyo PHC 25 et son lecteur de
cassettes. Ainsi, je n’avais plus besoin de réécrire mes programmes.
Et mes élèves avaient le confort du lecteur de disquette avec un
menu qui appelle les différents modules.
Apple //c - Ecole Guerton - 91
Ris Orangis
Toujours
très motivé, j’ai développé le suivi du travail des élèves avec les
enregistrements des résultats. Les élèves voyaient leur progression.
J’avais opté pour ‘+’, ‘=’, ‘-‘ pour l’évaluation des
résultats.
Beaucoup
d’écoles du département qui possédaient un Apple utilisait mes
logiciels éducatifs. Il n’y avait quasiment rien d’autre ! Le
système de la copie a toujours bien fonctionné dans le monde
informatique. A cette époque, j’étais très heureux de voir que mon
travail pouvait servir, non seulement à mes élèves, mais à beaucoup
d’autres écoles.
En
septembre 1987, Je suis devenu animateur informatique : mi-temps
dans ma classe. Mi-temps à courir à travers deux circonscriptions.
Cela a duré 5 ans. Ce travail m’a aidé dans la conception de mes
logiciels car j’ai été confronté à tous les aspects de
l’informatique dans le monde de l’école (enseignants, inspecteurs,
conseillers pédagogiques, animateurs informatique, élèves, parents -
logiciels et matériels - communication).
Fin 1987,
je me suis dit qu’un logiciel sur la lecture, cela serait
utile !
L'idée
de départ, c'est que l'utilisateur puisse rentrer ses propres textes
(fondamental pour un outil qui colle à la pédagogie de l'enseignant).
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Utilisation du Mac SE et de la
LaserWriter II
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En octobre
1988, j’ai acquis un Mac SE (intégré noir et blanc) et une
imprimante LaserWriter II. A l’époque, cela coûtait une fortune mais
cela nous donnait accès à des publications de qualités
professionnelles.
Ce matériel
a servi à réaliser de nombreuses revues pour l’Académie de Paris.
Dorothée,
s’occupait d’une brochure sur les élèves en difficulté. Elle m'a
toujours apporté ses connaissances.
Nous avons
réalisé aussi les deux premières
revues sur ordinateur pour l’association Cyclo-Camping
International.
Nous avions
vraiment l’impression de faire partie d’une aventure !
Le vélo,
sorties du dimanche et voyages, a été vital pour moi car il
concourait à mon équilibre. Je n’étais pas très performant car mon
énergie était dévolue à la programmation. Je pratiquais un
cyclotourisme relativement tranquille.
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Choix du PC
avec un émulateur sur le MAC II CX
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J’ai
compris qu’il n’y avait pas d’avenir pour les Apple dans l’Education
Nationale. Je ne voulais pas que tout mon travail soit perdu.
J’ai essayé
de programmer sur les Thomson MO 5 qui équipaient les écoles du plan
informatique pour tous. Mais très vite je me suis rendu compte que
cela ne serait pas un bon choix. Le manque de puissance et d’avenir
étaient évidents.
Je me suis
tourné résolument vers le PC, même si à cette époque, il
était encore rare dans les écoles.
En 1989,
j’ai fait un nouveau projet pour la création, à l’école Guerton
de Ris Orangis, d’une salle informatique avec 10 PC sous DOS,
des Pentium 286 avec disque dur, écrans couleurs et imprimantes
partagées !
En février
1990, j’ai fait l’acquisition d’un Mac II CX (couleur) – 35 000 F
(5400 euros). J’avais pour ami un des responsable d’Apple France. Il
me faisait 25% de réduction…
Chez moi,
j’ai travaillé sur mon Mac II CX avec un émulateur PC !
J’ai dû, au
départ, revoir tous mes programmes écrit en AppleSoft pour les
convertir en QuickBasic, à l'aide d'un petit utilitaire de
conversion au format txt, car il n’y avait plus de numéro de ligne.
Ensuite, j’ai réécris « proprement » en assimilant la démarche du
langage PC QuickBasic avec l’appel de sous-routines et transfert de
variables locales. Les anciens programmeurs me comprendront. Je
développais de plus en plus vite, car j’avais des tas de
sous-routines qui me permettaient de faire du jeu d’assemblage dans
mes programmes.
En même
temps, j’ai revu le ‘look’ de l’interface en y introduisant la
couleur, les cadres…
Dans la salle informatique, mes élèves sans le savoir, étaient mes
testeurs. Enfin, si, ils le savaient car dès que quelque chose
n’allait pas, ils me faisaient signe. Pour moi, c’était un véritable
plaisir de leur proposer toujours des nouveautés.
De plus, je
les observais tout le temps. C’est mon métier. Et je voyais bien si
mes activités informatiques étaient bien conçues. J’observais
également les comportements des élèves en difficulté par rapport aux
autres.
Il est
indéniable que l’utilisation de l’informatique est un gros plus dans
notre enseignement.
Salle informatique à l'école
Guerton - 91 Ris Orangis
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Et c’est
ainsi que sont nés Français Primaire
et
Math Primaire
pour PC
A partir de
février 1990, j’ai adapté mon logiciel de lecture pour le PC :
Lecture Primaire. Ce logiciel de lecture a été passionnant à
créer. Au niveau programmation d’abord, car il a été très complexe à
réaliser. Il est très différent des autres car les activités
tournent autour du texte entré par l’utilisateur. Ensuite, les
activités proposées étaient novatrices.
A cette
époque, j’étais habité d’une certaine euphorie : ce que je réalisais
était en avance sur tout le monde !
Pour
permettre une plus large diffusion, il fallait commercialiser mes
logiciels et ne plus me contenter du système de la copie.
En octobre
1990, j’ai eu un rendez-vous avec l’AFL (Association Française de
Lecture). J’ai montré mon logiciel à un des responsables. Je pense
que s’il ne m’a pas retenu, c’est parce qu’ils avaient déjà un
logiciel sur le marché. Par contre, ce jour là, ce responsable m’a
donné quelques conseils pour améliorer mon produit.
Finalement,
j’étais plutôt content de ce refus car ce qui m’intéressait, c’était
que tous mes logiciels soient commercialisés et pas seulement celui
de lecture.
Une jeune
collègue, en remplacement dans l’école, m’a dit qu’elle venait de
faire un stage sur une péniche près de la tour Eiffel. Sur « le
Nomadic », il y avait la société CDE, dirigée par François
Meyniel et Valérie Bréguet qui s’occupait des logiciels pour Hatier.
Ils étaient à la recherche d’auteurs. J’ai aussitôt pris
rendez-vous !
En Janvier
1991, j’ai fait une démonstration de mes trois logiciels. J’ai tout
de suite senti qu’ils étaient demandeurs. Ils avaient besoin de moi
et j’avais besoin d’eux !
Le travail
a vraiment démarré. En effet, il y a un monde entre des logiciels
qu’on fait pour sa classe et des logiciels qu’on veut
commercialiser. L’analyse des réponses des élèves avec les réponses
adéquates pour l’apport des solutions ou des aides réclame un
travail énorme. Il faut penser à chaque détail, les programmer, les
tester, voir si les élèves réagissent bien, noter les problèmes,
reprogrammer…
C’est pour
toutes ces choses que mes logiciels sont encore appréciés. Ils
répondent aux besoins des enseignants et de leurs élèves.
Les
contrats, avec Hatier Logiciels, ont été signés en juillet 1991.
J’ai écrit
les documentations et je les ai mis en page avec Xpress sur le Mac.
Grâce à mon
éditeur, François Meyniel, mes logiciels ont été commercialisés à la
CAMIF sur le catalogue Micro-informatique. De ce fait, les ventes
sont devenues importantes. Les droits d’auteur aussi. Ce succès
était pour moi une reconnaissance de la qualité de mon travail.
J’ai été
également étonné et ravi lorsque j’ai commencé à recevoir des
lettres venues de pays lointains : Suède, Nouvelle Calédonie... Des
utilisateurs m’écrivaient lorsqu’ils désiraient des renseignements.
En 1992,
j’ai commencé à explorer les possibilités graphiques du langage
Visual Basic.
En Août
1992, pendant notre voyage en Suisse, sur un
petit carnet, j’ai noté des réflexions pour un nouveau
logiciel :
Géométrie Primaire.
La
programmation a été un vrai plaisir ! Là encore, je ne me suis pas
préoccupé de savoir ce qui existait. Je fourmillais d’idées.
Développement de Géométrie
Primaire
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Pendant des
mois, je suis devenu un bourreau du travail. Lever à 4 h.
Programmation jusqu’à 7 h 45.
La classe le matin ou l’après midi.
L’animation informatique.
Le soir, reprogrammation ou réalisation de
la documentation. Les mercredis, souvent journées complètes à
programmer… Mon cerveau était monopolisé par cette tâche. J’étais
devenu hyper performant dans la programmation mais petit à petit
j’ai perdu contact avec ce qui fait la vie.
Enseignant,
Animateur informatique, Concepteur, Programmeur, Testeur, Auteur de
toutes les documentations : trop, c’était trop !
J’ai connu
le surmenage…
A cette époque, on ne parlait pas encore de "burn-out".
C'est vraiment ce que j'ai ressenti : une incapacité brutale
quasi-totale. Le cerveau qui refusait de travailler.
Une perte de la mémoire et l'impression de ne plus exister.
En
septembre 1992, pour calmer le jeu, j’ai arrêté l’animation
informatique. Ma motivation profonde était dans l’élaboration de mes
logiciels. En plus, là où je me sentais le mieux, c’était dans ma
classe avec mes élèves.
En mars
1993, mon premier fils est né ! Ma motivation s’est trouvée changée.
Mes loisirs
ont évolué.
De plus, mes sorties vélo ont toujours contribué à mon
équilibre.
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En
septembre 1993, j’ai changé d’école (Ferme
du Temple - Ris Orangis 91) et j’ai eu des élèves du cycle 2.
J’ai alors adapté mes logiciels au niveau du cours élémentaire. Le
travail a été plus rapide. Mais encore une fois, c’était
passionnant. La salle informatique était juste à côté de ma classe :
idéal !
Français CE primaire et Math CE
primaire ont été commercialisés par CDE/Hatier Logiciels.
Salle informatique - Ecole
Ferme du Temple - 91 Ris Orangis
Cette année
là, j’avais 7 logiciels sur le marché. Ils étaient sur le catalogue
de la CAMIF
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De 1994 à
1996, j’ai programmé les versions 4.0 de Math, Français et
Lecture Primaire. A chaque fois, j’ai inventé des activités
différentes, avec des analyses plus poussées, des niveaux
supplémentaires. Des améliorations que j’ai répercuté sur l’ensemble
de mes logiciels avec, à la clé, un travail énorme à chaque fois.
Pendant les
séances de programmation, je travaillais très vite mais j’en sortais
épuisé : mon cerveau saturait !
J’ai quitté
Ris Orangis. En septembre 1995, j’ai été nommé à l’école Aubel à
Sainte Geneviève des Bois.
Salle informatique - Ecole
Aubel - 91 Ste Geneviève des Bois
En mai
1996, pour la première fois de ma vie, j’ai acheté un PC ! En effet,
je ne voulais plus programmer en mode émulé sur mon Macintosh.
J’avais besoin de plus de puissance et de rapidité (surtout pour les
compilations). J’ai acheté un portable Texas Instrument.
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Mon
éditeur, François Meyniel, qui a fondé la société autonome C.D.E.4,
m’a proposé d’adapter mes logiciels pour les élèves en difficulté au
collège ainsi que pour les SEGPA et les EREA. Il voulait également
que je les transforme pour les mettre sous Windows. Je lui ai
répondu que je n’avais pas les compétences pour cela. La
programmation sous Windows, c’est un autre métier. Mais je savais
également que la durée de vie de mes logiciels était comptée car ils
fonctionnent sous DOS.
De décembre
1996 à mars 1997, je me suis engagé dans ce nouveau travail. Mon
projet, c’était de regrouper tous mes logiciels pour faire un
ensemble où les élèves du primaire, du collège, des SEGPA et des
EREA pourraient naviguer facilement avec une gestion des résultats
facilitée.
Ateliers
Aide et Soutien a été commercialisé par
CDE4. Pour donner une idée de l’ampleur du travail, le listage
complet du logiciel fait
plus de 1000 pages !
En mars
1997, avec la naissance de mon deuxième fils, j’ai arrêté
complètement la programmation. Dans la vie, il faut savoir faire des
choix. Celui-ci n’était pas trop difficile. Le plaisir de se
consacrer à sa famille est fondamental.
Sur le
catalogue et sur le site internet de la Camif, les logiciels sous
DOS ont, petit à petit, disparu. Les miens sont restés parmi les
derniers !
2010 : les logiciels n'étant
pas compatibles avec Windows 7, l'éditeur CDE4 a décidé de ne plus
les commercialiser.
Mes logiciels Primaire
deviennent des logiciels libre de droits et utilisables
gratuitement.
Remerciements
Daniel Clerc
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P.S.
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En 1974, bien avant l'informatique, j'ai appris la
dactylographie avec une machine à écrire Olivetti.
Plus tard, avec la programmation informatique intensive,
taper sans regarder le clavier, en lisant le code source sur l'écran
est vraiment un plus au niveau de l'efficacité et de la fatigue.
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Aux tests de l'armée, je suis allé jusqu'au bout avec une extrême
concentration.
Au CI d'août 1975 de l'armée de l'air, le capitaine, un pilote, m'a
informé que j'avais eu des résultats exceptionnels.
J'ai été le premier surpris...
Pendant 11 mois, j'ai travaillé dans la salle des opérations de
l'Escadron sur la Base Aérienne de Cambrai. Avec les pilotes, j'ai eu un
statut un peu particulier avec cette image qu'ils avaient de moi.
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