On
n'apprend pas à faire du vélo assis sur une chaise...
Mais
pendant l'apprentissage du vélo, il faut faire comprendre à l'enfant
le principe de la transmission (relation entre l'appui sur les
pédales et l'avancée du vélo par la roue arrière. Il faut lui
apprendre le rôle de la direction (l'équilibre, la gravité...).
Ainsi, l'enfant comprend les choses. Et ce travail indispensable ne
peut se faire qu'à l'école.
Et bien,
pour la lecture, c'est la même chose !
Il faut
mettre les élèves au contact des textes et des idées et en même
temps l'enseignant doit leur apprendre tous les concepts qui
permettent de savoir lire et écrire (graphème/phonème,
consonne/voyelle et construction des syllabes). Et ce travail
indispensable ne peut se faire qu'à l'école !
Différencier les sons
(phonèmes) provenant de la gorge (voyelles) et les sons fabriqués
dans la bouche (consonnes) est fondamental.
On peut les différencier
grâce aux couleurs (bleu/rouge) mais également avec des
représentations graphiques. Le choix de la locomotive et du wagon me
semble judicieux. Cela rend les choses plus concrètes et donc plus
compréhensibles par les élèves : on réunit les phonèmes et les
graphèmes dans une même unité (étiquette).
Pour les élèves, il n’est
pas plus difficile de prononcer un « ou » qu’un « a » ou qu’un « ain
» (phonème).
Par contre, pour écrire le
son, parfois on a besoin d’1 lettre, parfois 2, parfois 3
(graphème). Mais une fois qu’ils ont compris le sens de leur
apprentissage, cela ne leur pose aucun problème.
Dans l’affichage de la
classe, il faut bien séparer les deux notions : un mur pour les
voyelles, un mur pour les consonnes. Tout doit concourir à la
compréhension.
Il faut également afficher
tous les sons (étiquettes et mots-clés) tout de suite. Ainsi les
plus forts peuvent s’approprier le savoir. Les plus faibles y feront
référence toute l’année.
Les syllabes
Il faut proposer des
solutions pour que les élèves comprennent et apprennent la
construction des syllabes.
Il faut le faire
avec une représentation graphique.L’affichage permanent des trains des syllabes avec leur
numéro aide à la compréhension et à la mémorisation.
Et il faut leur proposer
des activités régulières où ils réfléchissent à cette construction.
C'est fondamental
dans l'apprentissage du lire/écrire.
Au cours du CP, ils doivent
pouvoir trouver le numéro du train. Et ils doivent, quand ils
connaissent le numéro, écrire la syllabe qui convient.
C’est en faisant la
comparaison entre la syllabe dictée par le maître, la syllabe écrite
par l’élève et le numéro du train (structure de la syllabe) qu’on
fait progresser l’enfant qui ne trouve pas.
Bien sûr, au CP, il ne faut
pas compliquer les choses. Il faut analyser des mots relativement
simples. Il ne faut pas se perdre dans les détails. C’est le bon
sens qui parle !
Je vous pose une question :
comment faites-vous, dans votre pratique, pour faire comprendre
aux élèves la construction des syllabes avec les concepts de
graphèmes/phonèmes et de consonnes/voyelles ?
Notion de catégorie : voyelles -
consonnes associée à la combinatoire.
Les wagons et les locomotives offrent 'une
solution graphique' pour la représentation du concept des sons
émis dans la gorge ou fabriqués dans la bouche.
Voyelles
couleur bleue
Son produit par les vibrations de
l'air qui s'écoule librement dans la cavité buccale.
Les sons fabriqués dans la gorge.
Pour les
enfants, les voyelles se nommeront : les wagons (notion de
catégorie).
On
utilisera la couleur bleue.
NB : ne pas se limiter aux voyelles de
l'alphabet !
Consonnes
couleur rouge
Son articulé produit par
obstruction ou blocage de l'air émis par le larynx.
Les sons fabriqués dans la bouche.
Pour les
enfants, les consonnes se nommeront : les locomotives
(notion de catégorie).
On
utilisera la couleur rouge .
NB : ne pas se limiter aux consonnes de
l'alphabet !
Dans la classe, au dessus du tableau,
il y a toutes les voyelles avec leurs mots-clés dès le début de
l'année.
Le principe est de mettre à la
disposition des élèves les outils indispensables. La priorité, c'est
de faire comprendre le concept aux élèves (le mot est constitué de
graphèmes et de phonèmes avec des sons émis dans la gorge et des
sons fabriqués dans la bouche).
Ensuite on s’intéresse aux détails. Et
non le contraire.
Les enfants adhèrent car ils sentent bien
que c’est là le véritable apprentissage : le maître fait découvrir
comment ça fonctionne.
Quand les enfants disent : « j’ai compris
», c’est gagné !
Les plus forts peuvent ainsi se les
approprier rapidement.
Les plus faibles y feront référence toute
l'année.
Affichage
mur des
consonnes
Toutes les locomotives sont affichées
dès le début de l'année.
On les regroupe par graphie (taille,
forme) ainsi les élèves ont plus de facilité pour les retrouver.
Dans la mesure du possible, on choisit
des mots avec la consonne à la fin et un e muet (ainsi la consonne
est isolée)
Les locomotives à 2 ou 3 lettres sont
regroupées.
Fiches de référence
Les
représentations graphiques sont au cœur de l'apprentissage
La notion de catégorie - La méthode pour
l'orthographe
La feuille des numéros de construction
des syllabes
Les structures des syllabes (trains) sont
numérotées.
Travail indispensable pour obtenir une
bonne compréhension des mécanismes de la lecture et de
l'orthographe.
Faire travailler les élèves sur la
reconnaissance, la compréhension et la mémorisation des différentes
structures des syllabes.
train numéro 1
1 voyelle
1 wagon
exemple : a en
train numéro 2
1 consonne + 1 voyelle
1 locomotive + 1 wagon
exemple : ra chou vain
train numéro 3
1 voyelle + 1 consonne
1 wagon + 1 locomotive
exemple :
al il es
train numéro 4
1 consonne + 1 consonne + 1 voyelle
1 locomotive + 1 locomotive + 1 wagon
exemple : tro blan phra
train numéro 5
1 consonne + 1 voyelle + 1 consonne
1 locomotive + 1 wagon + 1 locomotive
exemple :
tar bir sour
Bien sûr, il y a d'autres structures.
Mais nous sommes au CP et au CE1, à
l'heure des apprentissages. Inutile donc de multiplier les
constructions. Avec les 5 constructions que je propose, on traite la
majorité des syllabes qui sont dans les mots.
Les élèves mettent une croix (X) quand
ils trouvent une autre construction.
Pour les lettres muettes : on ne les
dit pas mais elles existent. Elles font donc partie de la
construction.
La syllabe 'hi' de hibou, c'est numéro 2
!
La syllabe 'thon' de thon, c'est numéro 4 !
Par contre, la lettre de l'accord
(noms, adjectifs) ne fait pas partie du mot. Quand on étudie la
construction d'un mot, il faut l'utiliser au singulier.
Cases des accords
L'élève a bien
compris, même pour des syllabes comme 'quis', 'par', 'fait' mais on
constate qu'il s'est trompé pour la syllabe 'per' dans 'superbe' :
il a vu 'pe' au moment du découpage.
Le 'sque' de squelette est bien le
numéro 4 (2 consonnes, 1 voyelle)
Quand les enfants
réussissent à écrire le numéro des syllabes, on peut dire que
l'apprentissage a servi !
L’apprentissage des lettres
(mémorisation, lecture, écriture) repose sur un travail de
reproduction géométrique et de chronologie.
Principe :
1) décomposer les lettres en unités
élémentaires
2) offrir une représentation graphique
Les enfants vont mémoriser le chemin des
lettres à l'aide du 'petit chien' (voir le chapitre sur l’écriture)
Au tableau, j’écris 6 lettres (cursives)
:
a – i – t – r – m – a
- Je dis 2 fois une séquence d’une lettre
:
museau – patte – queue – œil
- Les enfants cherchent parmi les 6
lettres celle qui correspond à ma séquence.
- Ils l’écrivent sur l’ardoise
- J’envoie un élève au tableau. Il
entoure sa réponse. Je demande aux élèves s’ils sont d’accords.
En faisant cette activité, les enfants
doivent réfléchir à la construction et à la chronologie. Ils
mémorisent mieux les lettres de cette façon.
Mémorisation des mots
J'informe mes élèves que nous possédons 2
mémoires dans notre cerveau : celle qui 's'efface' (mémoire de
travail) et la mémoire à long terme qui 'reste'.
Je leur dis que je dessine mal, mais ils me répondent toujours
'non' !
Je leur fais une expérience : sur des
feuilles A4, j'écris à l'avance des mots en grand. Ces mots, je leur
montre un instant très bref. On s'aperçoit que les mots connus
(mémorisés dans le cerveau), ils les reconnaissent instantanément.
Les mots inconnus, ils ont besoin de les déchiffrer, et c'est plus
long !
Après l'orthographe (mots écrits avec les
syllabes), j'écris toujours le mot en entier et je leur demande
de prendre une photo pour mémoriser ce mot.
Mémorisation
des mots-clés
et des
sons associés
(phonème/graphème)
Encore une fois, l'affichage de tous les
sons est primordial. Le mur des voyelles et le mur des consonnes
pour que les concepts soient bien clairs (affichage prolongé au CE1
et cycle 3 !).
En début d'année, on va souvent relire
les voyelles pour que les enfants s'imprègnent des phonèmes et des
graphèmes.
On va associer le son au mot-clé : le 'an'
de maman, le 'ai' de lait. La mémorisation se
fait par la répétition. Mais il ne faut pas lasser les enfants. Il
faut toujours trouver des activités différentes.
Lecture des sons puis écriture des sons !
L'apprentissage doit être complet !
Pour aider la mémorisation, je leur
dicte :
- des mots en disant les mots-clés
(si l'enfant ne sait pas il doit chercher l'information sur les murs
des voyelles et des consonnes - affichages)
Par exemple : le mot 'chaton' - je dis :
biche - âne - tête -
ballon et les enfants écrivent 'ch a t on' puis
ils lisent...
- les sons d'un mot,
- les lettres d'un mot,
- les syllabes,
- le mot en entier...
Il faut toujours multiplier les façons
d'aborder les apprentissages !
Au mois de novembre puis décembre, pour
évaluer les acquisitions des voyelles, je leur donne une feuille où
figurent seulement les dessins des mots-clés : ils doivent écrire le
graphème. Les sons non sus devront être mémoriser. Il faut le faire
périodiquement. Ainsi les enfants se rendent compte de leur
progression.
Au fur et à mesure du
déroulement de l’année, les enfants vont mémoriser les sons. Avec
des évaluations à la clé (pour les élèves et le maître) qui les
renseignent sur les sons acquis et ceux qui ne le sont pas encore.
L’apprentissage des sons est
très variable selon les enfants. Certains vont mémoriser un son
parce que le mot-clé leur plait (exemple : « an » de maman).
D’autres vont les mémoriser très vite parce que cela ne leur pose
aucun problème !
En classe, on doit mettre en
place une véritable méthodologie : « je dois mémoriser ce que je ne
sais pas encore. ». Il y a 23 voyelles. J’en connais 8. Je vais en
mémoriser 2 en plus…
Il y a, bien sûr, la
recherche des mots qui contiennent un son. Les enfants en cherchent
3 chez eux. En classe, on fait la collecte au tableau. Sur
l'ordinateur, un enfant tape les mots. On imprime la liste des mots
trouvés qui s'enrichit au fur et à mesure.
Mémorisation
des syllabes
On va travailler avec des
tableaux de syllabes : la lecture devra être de plus en
plus rapide.
Un enfant qui sait n'a plus besoin de
réfléchir (son cerveau travaille pour lui) !
Lecture en ligne (les voyelles changent)
- Lecture en colonne (les consonnes changent).
L'intérêt de mon logiciel, c'est de
pouvoir utiliser les textes étudiés en classe.
Séparer les sons
Oral : Je dis les prénoms ou des
objets en les décomposant en sons (phonèmes). Les enfants
doivent associer les sons pour retrouver le mot (combinatoire).
Oral & écrit : On compte les sons.
On lit les sons.
Les lettres muettes sont barrées. Les " è
& é " qui ont perdu leur accent sont écrits en pointillés.
Séparer leslettres
On compte les lettres d'un mot.
On lit les lettres (lecture
alphabétique).
v e n d r
e d i
8 lettres
"v" "e" "n" "d"
"r" "e" "d" "i"
Séparer les syllabes
Oral : je dis les prénoms ou des
objets en les décomposant lentement en syllabes. Les enfants
doivent les associer pour retrouver le mot (combinatoire).
Clé du
déchiffrage
Exemple : Vendredi
On fait taper les syllabes. On
compte. 3 !
3 syllabes : 2 traits !
Je cache le mot avec une feuille.
on recherche 'ven'
Je découvre la 1° lettre : on la lit (phonème) ! 'v'
Puis la 2° : on la lit : 've'. Ce n'est pas encore ça !
Je découvre la 3° lettre : 'ven'. C'est cela : on coupe !
Et on continue pour trouver le 'dre' puis le 'di'
Cette façon de faire, au début, permet de
bien mettre les choses en place : la recherche doit être méthodique
!
Les plus faibles ont toujours du mal à
savoir par où on commence !
Il est toujours utile de rappeler le sens de la lecture !
Les liaisons
Au CE1, on travaille sur les liaisons.
Dans le groupe de souffle : 'les
animaux', le 's' de les ne se prononce pas mais
comme il est suivi par un mot qui a une voyelle au début (animaux),
la liaison le fait apparaître (on peut imaginer faire un barré en
pointillé
pour ce 's').
Dans le groupe de souffle : 'un outil',
le 'n' de la voyelle 'un' ne se prononce pas, mais il
apparaît dans la liaison.
Dans la phrase : 'La clef de la maison
est sur la cheminée.' la liaison entre 'maison' et 'est'
ne se fait pas car ce n'est pas le même groupe de souffle.
Avec l'apostrophe, la liaison se fait
naturellement : l'argent, jusqu'au...
Quand on lit, on s'aperçoit que les
liaisons ne se font pas toujours. Les élèves savent. Ils disent : ça
ne se dit pas !
Dès le début de l'année, on
mélange les mots des
phrases.
Avec le modèle sous les yeux, puis plus
tard, sans.
Remarque : tous les enfants ne sont pas
au même niveau. Ceux qui ont encore besoin du modèle doivent
l'avoir.
Mélanger des sons
Plus tard, on va mélanger lessons (plutôt que les lettres) :
exemple : ai s on m pour
maison
(plutôt que a i s n o) car l'objectif est la
reconnaissance des voyelles (sons).
Exemple :
Il fallait trouver 'tabouret' : j'ai mis l'accent du 'è'
en pointillé. J'ai barré la lettre muette.
Les enfants qui avaient trouvé ont
aidé les autres en leur disant la première lettre : le 't'.
A la fin, j'ai ajouté du sens : 'ça
sert à s'asseoir'.
Mélanger dessyllabes
Pour reconstituer des mots.
Mélanger des phrases
Pour reconstituer des petits textes (fin
de CP & CE1).
Une fois que les élèves ont dépassé le
stade du déchiffrage et qu’ils appréhendent la lecture courante, il
faut aborder les techniques de lecture rapide.
Avec mon logiciel Ateliers Aide & Soutien,
les mots peuvent apparaître sur l’écran un court instant. Chose
qu’on ne peut pas faire avec une feuille de papier. Ce sont les
textes étudiés en classe qui peuvent être proposés aux élèves.
Dans la classe on organise des concours
de vitesse.
Ils préparent le même texte (assez
court). Ils lisent à voix haute.
Et on chronomètre.
Il y a toujours des élèves qui se
révèlent très rapides. Les plus lents vont se rendre compte qu’ils
vont aussi progresser.
On chronomètre également des lectures
avec les yeux.
L’élocution ralentit considérablement la
lecture. Les élèves s’en aperçoivent, par exemple, lorsque je
chronomètre l'élève le plus rapide qui lit à voix haute et les
autres élèves qui lisent avec les yeux. Le plus rapide est bon
dernier !
A partir de cette constatation, on
apprend aux élèves à dissocier le regard (lecture silencieuse en
avant) de la lecture orale.
Une fois cet apprentissage bien maîtrisé,
on leur apprend à quitter des yeux, pendant la lecture, le texte
assez régulièrement tout en continuant la diction.
L'élève est devant la classe et il doit
nous regarder de temps en temps tout en lisant son texte !
Les plus forts posent leur regard un coup
à gauche, un coup à droite, un coup au centre pour capter leur
auditoire !
Les élèves devaient écrire la syllabe
numéro 5 (consonne - voyelle - consonne) avec 4 lettres.
J'ai écrit au tableau les réponses des
élèves (ardoise).
Quand il y a une erreur, nous
réfléchissons tous ensemble. Un élève avait écrit : 'trou'
(c'est la syllabe numéro 4). Un élève avait écrit : 'tir'
(c'est 3 lettres)
On fait bien comprendre aux élèves qu'il
y a 2 consignes qui doivent être 'vrai' : le numéro de la
construction et le nombre de lettres ! Logique !
Il n'y a pas de sens attaché aux syllabes
: liberté totale pour inventer !
NB : activité occasionnelle qui
permet d'évaluer la compréhension des mécanismes.
1) Compter le nombre de syllabes : les
élèves tracent les ronds.
2) Ecrire, sous chaque rond, le bon
numéro :
les élèves sont obligés de réfléchir (avant d'écrire) à la
construction de la syllabe.
3) Mettre au tableau, dans les
ronds, les points avec des couleurs.
L'élève sait combien il y aura de
locomotives (consonnes) et de wagons (voyelles). Il connait
également l'ordre de cette construction.Ila
toutes les informations pour réussir à écrire ses syllabes et par
conséquent son mot.
4) Ecrire les voyelles et les consonnes.
5) Correction collective : un
élève, au tableau, écrit la réponse ou un élève me dicte les lettres
ou un élève me dicte les
sons.
6) Le mot est écrit en entier (sur la
feuille et au tableau) et on 'prend' la photo.
Tous les jours. Trois mots par
jour.
Si la réponse de l'élève n'est pas
convenable, il est facile de lui expliquer pourquoi :
- tu n'as mis qu'une locomotive et il en
faut deux !
- tu as oublié le wagon !
- ta deuxième locomotive est mal placée !
- tu as fabriqué le train n°2 alors qu'il
faut faire le n°4
et je lui montre le dessin du train
(support visuel) qui correspond à la syllabe.
Si l'élève se trompe encore :
- je redis la syllabe en entier
- je redis les sons. (supports auditifs)
- Si l'enfant est encore perdu, je lui
dis le mot clé (et il cherche la réponse sur les affichages de la
classe : mur des voyelles - mur des consonnes)
Les enfants en difficulté comprennent
qu'il n'y a pas de mystère ! C'est juste de l'apprentissage. Et
l'école est là pour les aider !
A la fin,
j'écris le mot en entier au tableau et
je leur demande de prendre laphoto !
(En classe, nous avons étudié qu'il y
avait une mémoire qui s'efface (elle contient peu d'informations) et
une autre qui ne s'efface pas : tous les mots doivent y être stockés
!)
Mémoire lexicale (dessin des mots
relié à leur son)
Dans
cette page tirée du livre de Kirikou, j'ai surligné en jaune les
accents disparus !
De l'autre
côté
Craignant
d'être repéré par le fétiche-sur-le-toit, Kirikou se précipite derrière
un arbre et regarde les
environs. La case de Karaba se trouve maintenant derrière
lui.
- Ça y
est ! Je suis de l'autre côté
!!
Kirikou se
demande comment continuer
son chemin sans se faire voir du fétiche-sur-le-toit. Il remarque
une huppe un peu plus loin. Il la regarde longuement, puis trouve
une idée.
À l'abri derrière
l'arbre, Kirikou assemble fruits, fleurs, feuilles,
lianes et brindilles. Il taille avec son poignard, lie avec des herbes, entremêle et tisse. Enfin, il habille tout son corps
avec ce qu'il a assemblé,
et fixe les feuilles dans ses cheveux. Il ouvre grand la
bouche, y entre le manche du poignard qu'il serre
avec les dents. C'est un bec.
Kirikou s'est déguisé en
huppe verte ! Il s'élance
hors de sa cachette et sautille comme un oiseau vers la Montagne.
En le voyant,
la huppe tombe immédiatement amoureuse. Elle se précipite vers lui et
ne le quitte plus. Kirikou voudrait bien se débarrasser de cet
oiseau au plus vite, car le fétiche-sur-le-toit est toujours là, observant la scène.
La huppe
amoureuse refuse de partir. Alors, Kirikou la pique de son « bec-poignard ». Elle se met
en colère et l'attaque. Les
deux oiseaux se battent en duel
avec leur bec. Kirikou a peur que le
fétiche-sur-le-toit ne découvre son déguisement, car il se déplume
dans la bataille. Il parvient à bondir sur la huppe et s'agrippe à
son dos. La huppe se débat, mais Kirikou tient bon
et ne la lâche pas. Elle s'envole lourdement, emportant
Kirikou sur son dos.
Mais Kirikou
est trop lourd pour l'oiseau.
La huppe perd de plus en
plus d'altitude
et passe difficilement
au-dessus d'un rocher.
Kirikou regarde en arrière
et s'exclame joyeusement
- Ça y
est ! Le fétiche ne peut
plus nous voir ! Sauvé !
A l'évidence, les accents disparus sont tellement nombreux que
l'apprentissage de la règle que je propose est une nécessité.
Dans la syllabe, le "é" et le "è" perdent leur accent quand ils
sont suivis d'une consonne
Les accents disparus du 'è'
sont très, très nombreux...
L'apprentissage de cette règle
éclaircit la lecture et l'orthographe.
Pour le 'é' qui a perdu son accent, les mots
sont moins nombreux :
- il y a les verbes et les mots
qui finissent par 'er',
- il y a 'et',
- il y a les mots qui commencent par 'ef'
et certains qui commencent par 'es' (essai - essuyer)...
Où faut-il mettre les accents ?
electricite
Nous savons parce que nous avons mémorisé
le mot :
électricité
Les enfants du CP, logiquement, on envie
d'écrire :
élèctricité
On doit écrire en pointillés (représentation graphique) ces accents disparus.
soleil,
abeille !
Soleil, réveil, abeille,
merveille... 'ei'
ou 'è' ?
Avec portail, c'est un 'a'
et non le 'ai'
Avec Soleil, c'est la même chose.
Solution : c'est un 'è'
qui a perdu son accent car il est suivi d'une consonne (le
il ou ill)
Pour que les enfants comprennent les mots
'noms, adjectifs, verbes, déterminants, pronoms personnels'
il faut travailler avec la
notion de catégorie.
Si vous ne le faites pas, vous allez
perdre votre temps et celui de vos élèves en difficulté !
Au CE1 (et au cycle 3...),
il faut
faire apparaître les accords des noms
et des adjectifs avec des cases colorées
bleu pour le nombre - rouge pour le genre
Les noms ont 1 case bleue : (vide/s, x).
Les adjectifs ont 2 cases : case rouge
pour le genre (vide/e) ; case bleue pour le nombre (vide/s, x)
Les verbes ont une case de plusieurs
lettres (radical/terminaison)
Le fait de mettre des cases colorées
obligent les élèves à réfléchir à la façon dont on doit remplir ces
cases qui peuvent contenir une seule lettre.
Représentation graphique + couleur =
concret et visuel
Dans cette activité, les élèves
devaient entourer les déterminants, souligner les noms et mettre la
case de l'accord.
La case est à l'extérieur du mot !
Méthodologie
1 - notions de nom et
d’adjectif à acquérir,
2 - notions de nombre et de
genre à acquérir,
3 - connaître les
différentes possibilités de remplissage de ces cases,
4 - comment faire le
remplissage.
Dans ces 4 étapes, on ne
peut pas en sauter une : l’élève, sinon, ne sait pas faire.
Plus tard, cela va devenir
un automatisme.
L'accord du verbe fait appel à
plusieurs concepts :
- le radical / la terminaison /
l'infinitif
- le temps / la personne / le groupe
On enlève les 2 dernières lettres du
verbe à l'infinitif.
On dessine une case. On apprend comment
on remplit cette case qui peut contenir plusieurs lettres.
Les tableaux de conjugaison sont les
supports indispensables à l'apprentissage.
Sur la photo, un élève trouve la réponse
dans le tableau de conjugaison, l'autre élève inscrit (s'il est
d'accord) la réponse dans la case du verbe.
J'ai déstabilisé mes élèves ! J'ai
écrit une phrase avec des mots incompréhensibles. Ils ne pouvaient
pas utiliser le sens pour trouver les réponses aux accords.
Ils a fallu qu'ils se servent des indices
: pronoms personnels, déterminants, nombre de cases, mot qui indique
le temps. C'est dans ces instants là qu'on se rend compte qu'ils
sont en cours d'acquisition (sauf les plus forts) (CE1 février).
Il faut mettre en place les concepts.
Les exceptions (transformation des adjectifs), c'est pour plus tard
!
Tout au long de l'année, j'écris 4 petits
textes au tableau. Les enfants doivent les lire (silencieusement)
puis faire les dessins.
On vérifie si chaque détail indiqué dans
le texte est bien dessiné (le personnage, l'action, les objets, le
lieu...)
Au mois de janvier, je commence à faire
des illustrations au tableau : les enfants doivent écrire l'histoire
!
Sur la photo à droite : 2 textes à
dessiner (avec des substituts il/la) et 2 illustrations pour
écrire.
Le 'Voici/Voilà' ou le 'Il y a'
permet de fabriquer des phrases à la portée de tous : Il y a 3
oiseau(x)
Les élèves du CP lisent leur
production devant les autres. Ainsi, les difficultés
orthographiques ne sont pas perçus par les élèves : l'enfant est
valorisé.
Si on comprend ce qu'il lit, c'est bien !
Les CE1 tapent sur l'ordinateur leur
production pour le journal. Le correcteur orthographique les aide
(erreurs soulignées en rouge).
Dans les premiers temps, ils ont tendance
à écrire d'un jet leur texte car toute leur énergie est monopolisée
par les idées qu'ils doivent écrire. Plus tard, avec
l'apprentissage, ils mettront en place des stratégies pour penser
aux accords, à la ponctuation et tout ce qui fait la complexité de
notre langue...
Avant tout, ne pas nuire ! L'orthographe
ne doit pas être une barrière ! Avoir envie d'écrire, c'est cela la
priorité !
Le lire/écrire sont
imbriqués. On ne peut pas les séparer.
Il faut proposer à l'élève
une représentation graphique des syllabes (qui intègre le concept
des voyelles/consonnes et graphèmes/phonèmes) et un numérotage des
constructions des syllabes.
Il faut mettre en place une véritable
méthodologie de l’écrire (orthographe) qui s'appuie sur le lire.
Les manipulations mettent en évidence la
compréhension des élèves.